Ronflements et insomnie

Des signes qui ne trompent pas

RISQUE CARDIAQUE !

C’est la première étude à apporter la preuve d'un lien entre les troubles du sommeil et le développement de  troubles métaboliques. Les ronflements forts, une difficulté à s'endormir et un sommeil peu réparateur, des symptômes de l’insomnie commune seraient prédictifs du développement d’un syndrome métabolique, lui-même facteur de risque de maladie cardiovasculaire. L'étude, publiée dans l’édition du 1^er décembre de la revue scientifique Sleep, souligne donc l'importance du dépistage pour les troubles fréquents du sommeil en pratique clinique de routine.

Excès de graisse abdominale, taux élevé de triglycérides, faible taux de cholestérol HDL, hypertension artérielle et l'hyperglycémie, une personne ayant au moins trois de ces cinq facteurs de risque est considéré comme ayant un syndrome métabolique. Et selon le fameux Institut américain Heart, Lung, and Blood, le syndrome métabolique est un ensemble de facteurs de risque liés à l'obésité qui augmente le risque de maladies cardiaques, le diabète et les AVC.

Les résultats de cette étude montrent en effet que le risque de développer un syndrome métabolique au cours d'une période de suivi de trois ans est plus de deux fois plus élevé chez des adultes qui déclarent des ronflements fréquents et bruyants (odds ratio = 2,30), augmenté de 80% chez les adultes qui déclarent des difficultés à s'endormir (OR = 1,81) et augmenté de 70% chez ceux qui déclarent que leur sommeil n’est pas réparateur (OR = 1,71). Pris en compte simultanément dans le modèle statistique utilisé par les chercheurs, les 2 symptômes de ronflements sonores et de difficulté à s'endormir restent séparément des facteurs prédictifs indépendants et à part entière du syndrome métabolique.

«C'est la première étude prospective à démontrer qu’un plus large éventail de symptômes du sommeil fréquemment rapportés, peut contribuer à prédire le développement du syndrome métabolique, lui-même facteur de risque de maladie cardiovasculaire», déclare l'auteur principal, Le Pr. Wendy M . Troxel, professeur adjoint de psychiatrie et de psychologie à l'Université de Pittsburgh (Pennsylvanie). "Il est assez frappant de constater que les effets de la difficulté à s'endormir et des ronflements bruyants sont largement indépendants les uns des autres."

Les ronflements bruyants, cause d’augmentation du risque cardiométabolique ?

L'étude a impliqué 812 participants, âgés de 45 à 74 ans de l’étude « in Heart SCORE »,  sans syndrome métabolique ou diabète au départ de l'étude. Pendant la période de suivi de 3 ans, 14% des participants ont développé le syndrome métabolique.

Les analyses des cinq éléments constituant du syndrome métabolique révèle que les ronflements bruyants annoncent, de façon significative, le développement de l'hyperglycémie (OR = 2,15) et un taux de cholestérol HDL bas (1,92). Seuls les ronflements bruyants prédisent ainsi le développement d’un syndrome métabolique après prise en compte d'anomalies métaboliques présentes à l'inclusion. Selon les auteurs, cela suggère que les ronflements bruyants peuvent également être un facteur causal du dérèglement de risque cardiométabolique.

Sources : American Academy of Sleep Medicine, Sleep   « Sleep Symptoms Predict the Development of the Metabolic Syndrome »