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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
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  • La vie est un combat et malgré les maux, il nous faut avancer sur le chemin de notre destinée... - Attention, nous sommes ni médecins, ni thérapeutes. Vous devez absolument consulter avant de changer, arrêter ou prendre un traitement.
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16 mai 2010

Le médicament de plus en plus cher

Le médicament de plus en plus cher

La hausse du coût de la santé pour les ménages passe aussi par les déremboursements et menace la notion de solidarité

«C'est la technique de la grenouille dans la casserole d'eau. » Marc Paris, responsable national de la communication du Ciss (Collectif interassociatif sur la santé) explique pourquoi les 33 associations qui le composent se représentent ainsi la politique menée actuellement par le gouvernement en matière de santé. « Si on plonge une grenouille dans une casserole d'eau bouillante, elle s'en aperçoit et saute. Mais si on la met dans l'eau froide et que l'on augmente régulièrement la température, on espère qu'elle ne va pas s'en apercevoir. Et qu'elle va se laisser cuire », commente Marc Paris, comme le plus grand nombre des assurés sociaux auxquels on retire petit à petit toujours un peu plus de couverture solidaire en matière de santé.

« Nous risquons de nous réveiller dans dix ans », fustige Christian Saout, président du collectif, « avec une assurance-maladie qui ne remboursera plus que 50 % de la dépense de santé au lieu de 75 %. Nos concitoyens, des moins fortunés à ceux disposant de revenus moyens, seront alors livrés aux assurances privées qu'ils seront bien en peine de s'offrir. »

De nouvelles hausses en vue

La facture santé est de plus en plus élevée pour les Français. Son coût a bondi de 40 à 50 % depuis 2001. Selon une étude du cabinet de conseil Jalma, les frais incluant l'addition des cotisations à une complémentaire santé et du reste à charge (une fois tous les remboursements effectués) représentent en moyenne 5,4 % du revenu disponible des ménages. D'après Jalma, l'augmentation touche tous les assurés sociaux : + 68 % pour les jeunes de 25 ans, + 63 % pour un couple de 30 ans, + 49 % pour une famille de 40 ans, + 62 % pour un couple de 55 ans, + 55 % pour un couple de 65 ans.

Et le président de ce cabinet conseil projette une analyse guère optimiste : « Vu le déficit actuel, il faut s'attendre à de nouvelles hausses du coût de la santé aussi fortes voire plus d'ici à 2015. » Cette hausse continuelle ne met pas à mal que le portefeuille des assurés sociaux. Elle ébranle aussi le pacte de solidarité sur lequel est assis le fonctionnement de l'assurance-maladie depuis 1945.

L'aspect le plus visible reste les déremboursements ou la baisse des taux de remboursement des médicaments. En avril dernier, les pouvoirs publics annonçaient une nouvelle liste de 170 médicaments dont le taux de remboursement allait passer de 35 à 15 %. Parmi eux, des vasodilatateurs, des produits contre les brûlures et l'herpès, des anti-inflammatoires, des compléments en magnésium.

Depuis plus de sept ans, les vagues de déremboursement ou de baisse du taux de remboursement se sont succédé : 82 en 2003, 156 en 2006, 41 en 2008, 170 cette année. Au total, près de 500. Sur 9 500 médicaments commercialisés. La décision appartient au ministère de la Santé, mais la plupart du temps il suit l'avis de la commission de la transparence de la HAS (Haute Autorité de santé) dont les 10 membres sont nommés directement ou indirectement par le pouvoir en place. « Malgré une suspicion permanente, martèle Gilles Bouvenot, son président, nous sommes indépendants. »

Ce sont donc ces 10 membres qui prennent en compte trois critères - gravité de la maladie, performance du médicament et intérêt pour la santé publique - et décident quel est le taux du service médical rendu (SMR) : faible (remboursement à 15 %), modéré (35 %), important (65 %). « La question à laquelle nous répondons, explique M. Bouverot, est simple. Le médicament a-t-il suffisamment d'intérêt clinique pour être pris en charge par la solidarité nationale ? »

L'attribution d'un niveau de SMR insuffisant implique un avis défavorable à l'inscription sur la liste des médicaments remboursables. Tous les cinq ans, la commission de la transparence réévalue le service médical rendu des médicaments mis sur le marché. Elle peut aussi intervenir en autosaisine ou sur la demande d'un industriel.

Chaque vague de déremboursement entraîne une vague de protestations. Jean-Martin Cohen Solal, directeur de la Mutualité française, dénonce l'incohérence de la mesure, d'autant que certains médicaments passés à la trappe sont remplacés par des molécules plus chères. Et que le prix des déremboursés explose : jusqu'à + 349 % depuis mars 2006.

D'autres mesures s'ajoutent à cette augmentation du coût de la santé : dépassements d'honoraires pour les médecins libéraux du secteur 2, forfait de 1 euro par consultation médicale, hausses successives du forfait hospitalier désormais porté à 18 euros, franchises sur les médicaments et les actes chirurgicaux. Pour Didier Tabuteau, titulaire de la chaire sur la santé à Sciences Po Paris, « il y a une privatisation progressive des dépenses de soins courants. En dehors des affections graves, des affections de longue durée et des hospitalisations. »

Reste qu'il estime qu'il faut « éviter à tout prix que la Sécurité sociale se concentre sur les seuls risques lourds. Bien sûr, les risques majeurs doivent être parfaitement pris en charge, mais le remboursement des soins courants est le ciment du consensus sur l'assurance-maladie. Or cette assurance-maladie fondée sur la solidarité entre les bien-portants et les malades est la meilleure façon d'offrir une prise en charge le plus égalitaire possible aux personnes touchées par la maladie. »

C'est aussi la seule façon, selon le Ciss, d'éviter que le filet de sécurité face à un aléa de santé ne soit détricoté. Au profit d'un filet tendu par le privé pour ne récolter que de l'argent.

Source : http://www.sudouest.fr/

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