Menace des pesticides sur la santé

Menace des pesticides sur la santé
Interpeller les décideurs

Les pesticides sont reconnus aujourd’hui pour être nocifs, tant à l’environnement qu’à la santé humaine. Pour preuve, l’annonce faite dans le cadre du Grenelle de l’environnement par Jean-Louis Borloo, affirmant vouloir faire baisser de moitié la consommation de pesticides dans les dix années à venir.

> Qu’est-ce qu’un pesticide ?

Les pesticides sont des substances dont la terminaison du nom en « cide » indique qu’ils ont pour fonction de tuer des êtres vivants. Ils sont utilisés pour se débarrasser d’insectes ravageurs (insecticides), de maladies causées par des champignons (fongicides) ou d’herbes concurrentes (herbicides).

Depuis le tristement célèbre DDT, on connaît les effets des pesticides sur l’environnement. Ce dont il est peu fait mention, c’est le rôle que ces substances chimiques pourraient jouer dans la prévalence des différents cancers. L’Alliance Santé Environnement impute un cancer diagnostiqué sur cent aux pesticides. Selon une étude nord-américaine, reprise dans un rapport commandité par le Parlement européen, 30 000 cancers sur les 3 millions de cas recensés chaque année en Europe seraient dus à l’exposition à ces substances nocives. Plus inquiétant encore, on observe une progression à la hausse des cancers touchant les enfants.

Bref, au-delà de la destruction de la mauvaise herbe ou de la chenille qui dévore le maïs, c’est bien notre santé qui est touchée.

> Grenelle :

une avancée trop prudente

Il y a eu le règlement Reach qui prévoit d’encadrer de façon très stricte la mise sur le marché des substances chimiques les plus cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR). Les produits phytosanitaires contenant des substances extrêmement préoccupantes seront aussi interdits à la vente dès 2008 pour un usage domestique.

Mais les mesures du Grenelle pour la réduction de consommation de pesticides sont floues et encore peu financées. Les associations constatent quand même des avancées et surtout, un changement de cap qu’on espère salutaire. Reste le consommateur, qui peut largement peser dans la balance en orientant ses achats vers des produits encore indemnes de pesticides, reste le jardinier amateur qui doit se tourner vers des méthodes alternatives écologiques, reste le citoyen qui doit interpeller les décideurs sur cet enjeu d’avenir incontournable qu’est la préservation de notre santé.

> Note

La semaine prochaine, deux démarches exemplaires des villes de Lyon et de Saint-Etienne sur le traitement des espaces verts.

Article du samedi 22 novembre 2008
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