Faciliter l’accès
Alors que 18 000 jeunes filles mineures sont tombées enceintes en 2010, seules 4 500 sont allées au bout de leur grossesse. Pour éviter les grossesses non prévues, un rapport vient d’être remis à la secrétaire d'Etat à la Jeunesse soulignant la nécessité d’une contraception gratuite et anonyme pour toutes les adolescentes mineures.
Etre enceinte à 13 ou 14 ans, ce n’est pas la normalité. Si certaines chansons, films et séries TV évoquent parfois avec idéalisme les grossesses des adolescentes, la réalité est souvent difficile pour les très jeunes mères dont certaines souffrent de précarité. Derrière le sujet des grossesses des adolescentes et celui de l’avortement, se cache avant tout un manque d’information et d’accès à une contraception adaptée.
Le paradoxe de la contraception
Forfait contraception pour mineures
L’idée est également d’offrir aux mineures des contraceptifs adaptés. "On parle toujours de la pilule, mais la plupart du temps, elle n'est pas adaptée aux gamines ; il vaut mieux leur proposer le patch, l'anneau ou l'implant, qui évitent les accidents. Malheureusement, ces nouveaux modes de contraception ne sont pas remboursés à ce jour" ajoute Jeannette Bougrab, secrétaire d'État à la Jeunesse.
Informer… dès la maternelle !
Eviter les grossesses non désirées, cela passe aussi par informer les adolescents sur la sexualité et ses conséquences. Or, selon le Professeur Nissan, "la pornographie éduque nos enfants. Près de trois garçons sur quatre et plus d’une fille sur deux ont commencé à consommer de la pornographie avant l’âge de 14 ans". En plus de maintenir la loi de 2001 sur l’information à la sexualité en milieu scolaire, le rapport suggère de dispenser des informations sur "la vie affective, émotionnelle, sentimentale et sur le respect de soi-même dans un rapport corps sexué" dès la maternelle pour que le dialogue devienne fluide et constant sur ces sujets, dès le plus jeune âge. Quant à la façon de s’adresser aux adolescents, les spécialistes s’exclament en écho "stop aux informations pures uniquement. Les jeunes ont besoin d’information mais aussi surtout de se sentir écoutés, de parler librement".
Mais face à la sexualité des adolescents ce sont aussi les parents qu’il faut aider. Ces derniers peuvent en effet éprouver des difficultés à dialoguer avec leurs enfants. Le rapport suggère alors la création de lieux d’accueil parents-enfant proposant une écoute anonyme et gratuite.
Delphine Bourdet - Février 2012
Sources :
Conférence de Presse vendredi 16 février 2012, Secrétariat d’État à la jeunesse et la vie associative.
Remise du Rapport de Monsieur Israël Nisand à Madame Jeannette Bougrab sur la contraception et l’avortement
Rapport publié aux éditions Odile Jacob sous le titre Et si on parlait de sexe à nos ados ? Pour éviter les grossesses non prévues chez les jeunes filles.