Prise en charge des personnes handicapées mentales

9 octobre 2011

Prise en charge des personnes handicapées mentales Une brioche contre des listes d'attente

Le préfet, comme le sénateur-maire ou le député ont acheté leur brioche, hier matin.

Ils sont environ 80 sur la liste d'attente de la maison d'accueil spécialisée, qui doit bénéficier d'un nouveau cadre en 2014.

CE week-end, l'Association des parents d'enfants inadaptés (APEI) organise sa traditionnelle opération brioches. La vente de ces viennoiseries, rappellent les bénévoles, est la seule ressource, destinée à la prise en charge des personnes souffrant d'un handicap mental.
« Les sommes récoltées permettent souvent d'amorcer un projet par l'achat d'un terrain par exemple, et de solliciter ensuite les aides de l'État ou du conseil général », ont indiqué hier matin ces bénévoles en préfecture, Pierre Bayle, comme Antoine Lefèvre ou René Dosière, ayant chacun leur tour, dans la matinée, sacrifié à la tradition de la brioche.
Sur Laon, il existe ainsi un projet concernant la maison d'accueil spécialisée, qui n'est plus du tout adaptée là où elle est, route de l'hippodrome.
« Nous avons un projet rue Régina, de construction neuve, où les malades pourront circuler enfin normalement avec leurs appareils. Il pourrait se concrétiser en 2014. » Ici, il y a urgence. La liste d'attente s'allonge avec quelque 80 noms inscrits. « Le handicap s'alourdit avec le vieillissement des patients. Il y a encore de plus en plus d'orphelins ou des malades dont les parents ne peuvent plus s'occuper. La prise en charge augmente, avec des patients par exemple qui ne rentrent plus le week-end dans les familles. »

Professionnels de santé recherchés

Dans ce contexte, l'association éprouve encore de plus en plus de difficultés à recruter des professionnels de santé, kinés, orthophonistes… « Par rapport à une activité libérale, on ne peut pas proposer la même rémunération. En outre, nous offrons souvent que des temps partiels, sans compter que l'Aisne n'est pas très attractif. »
Pour le préfet cependant, une étude de l'INSEE montre que les jeunes souhaitent revenir travailler là où ils sont nés. « C'est vrai que les métiers médicaux, comme aides-soignantes ou infirmières, font partie de ceux qui sont recherchés. L'idée est peut-être de mutualiser pour créer un temps complet à partir de temps partiels. » Pierre Bayle a encore insisté sur le fait que, malgré la crise, l'Etat avait maintenu son programme de 50 000 places, ainsi que l'allocation adulte handicapé à hauteur de 350 millions. « Dans l'Aisne, le taux de personnes bénéficiant de cette allocation adulte handicapé (28/1000) est important par rapport à la moyenne nationale (17/1000). »

Le taux d'équipement dans le département serait légèrement supérieur à celui de l'Oise et de la Somme. Reste qu'acheter des brioches sera encore très utile ce samedi et ce dimanche.

Yann LE BLÉVEC

Le site de l'association APEI