Alzheimer

              1000€ par mois pour les familles

Près de 860 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer en France, dont 32 000 jeunes. La prise en charge est très coûteuse et pose un véritable problème pour un grand nombre de familles

Lorsqu’un individu souffre de la maladie d’Alzheimer, il n’est pas le seul à en subir les conséquences. Les proches qui l’accompagnent sont touchés non seulement psychologiquement mais aussi financièrement.

L’association France Alzheimer a révélé hier dans une étude* que le malade, qu’il soit seul ou aidé par un proche, paie en moyenne entre 1042 et 1180 euros par mois pour être aidé, soigné et surveillé, qu’il soit à domicile ou en établissement.

Ces sommes prennent en compte les biens et services nécessaires à la maladie et les activités assurées par le proche “aidant” qui restent à charge une fois les aides perçues déduites. Ces dernières comprennent ce qui est pris en charge par la sécurité sociale (comme la venue d’une aide soignante) ou l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) si la personne a plus de 60 ans.

Les conclusions de l’étude pointent en particulier “le poids élevé des dépenses liées aux protections pour l’incontinence, à l’acquisition des produits corporels et d’hygiène”, pour soigner la peau abîmée des malades qui restent à la charge du malade ou de sa famille.

Une aide qui équivaut à un salaire de 3000 euros par mois

Et comme l’explique Guy Le Rochais, administrateur de France Alzheimer, “on ne compte pas le coût psychologique et le niveau de l’espérance de vie de l’aidant”. 20 % d’entre eux développent des pathologies graves ou décèdent avant le malade. Car ils ne chôment pas. Préparation des repas, surveillance diurne, entretien du logement, aide à la toilette... Le proche d’un malade d’Alzheimer lui consacre en moyenne 6 heures 30 par jour pour des “activités spécifiques en lien avec la maladie”.

La vice-présidente de l’association, Michèle Micas, a expliqué que sur la base d’un salaire d’auxiliaire de vie, cet appui coûterait 3000 euros par mois. Or les aidants ne reçoivent aucune aide spécifique. Et leur emploi du temps est dicté par les besoins de leur proche.

La maladie d’Alzheimer a ainsi une grande conséquence sur les familles. Sans compter que bien souvent, il y a une difficulté à dire que “l’on n’y arrive plus”. Les aides débutent dans la plupart des cas dans des situations d’urgence, quand il n’existe plus d’autre solution.

La réforme de la dépendance, qui doit être engagée cette année, sera donc cruciale. Elle a notamment pour ambition de réduire les sommes qui restent aux frais des particuliers. France Alzheimer rappelle à cette occasion que cette maladie n’est pas une simple conséquence du vieillissement mais bien un mal qui mérite d’être mieux considéré. Et si Alzheimer peut sembler être une charge, les trois millions d’aidants nécessaires pourraient constituer une source importante de création d’emplois.

Source : http://www.ledauphine.com/