MDPH EN DIFFICULTEES
Les maisons du handicap en grande difficulté
Les MDPH réclament à l’Etat 34 millions d’euros pour pouvoir fonctionner correctement…
Lancées avec force publicité en 2006, les Maisons départementales du handicap tirent la sonnette d’alarme. Conçues comme des guichets uniques pour toutes les questions relatives au handicap, les cent MDPH réparties à travers la France ont de plus en plus de mal à faire face à leurs missions d’accueil et de suivi de demandes d’allocation, faute de moyens et, surtout, de personnel. « Les délais de traitement des dossiers s’allongent et certaines structures se voient contraintes de réduire leurs plages d’ouverture », s’alarme Christine Dupré, directrice de l’association des directeurs de MDPH et responsable de la maison du handicap de Seine-et-Marne. « Une reconnaissance du statut de travailleur handicapé peut prendre jusqu’à huit mois », souligne-t-on à la Fnath, l’association des accidentés de la vie. Et ce alors même que l’Etat envisage d’élargir le champ d’action de ces structures aux personnes âgées dépendantes. D’après l’association des directeurs de MDPH, il manquerait 34 millions d’euros aux maisons du handicap pour fonctionner. Cette somme correspond aux versements non honorés par l’Etat depuis 2006 et aux postes d’agents non pourvus par celui-ci – les fonctionnaires ne se bousculant pas pour travailler dans ces structures jugées peu attractives.« Pour le moment, les conseils généraux compensent en mettant à disposition du personnel et des moyens financiers. Mais tous ne participent pas à la même hauteur, et la crise fait peser des incertitudes sur ce financement », s’inquiète Christine Dupré. Conséquence de ces tensions: la structure du Calvados menace de licencier du personnel et trois MDPH (Seine-et-Marne, Ardennes et Finistère) ont engagé des recours contre l’Etat auprès du Tribunal administratif.
Les moyens mis en place
Contacté par 20 Minutes, le cabinet de Nadine Morano, la secrétaire d’Etat à la Famille et à la Solidarité, indique qu’une enveloppe de 23 millions d’euros est d’ores et déjà budgétée en 2010 pour assurer le fonctionnement des MDPH, mais ne souffle mot de la dette passée. La proposition de loi du sénateur Blanc, déposée le 10 janvier, prévoit de rendre les MDPH plus attirantes aux yeux des agents de l’Etat: elle suggère de mettre en place, pour les fonctionnaires qui craignent de devoir rester indéfiniment dans ces structures, un régime de détachement avantageux de cinq ans, renouvelable sans limitation de durée.
Le site de la CNSA
Caisse nationale de solidarité
pour l'autonomie des personnes âgées
et des personnes handicapées