Moins de 10 % des aveugles aux États-Unis lisent le braille
Moins de 10 % des aveugles aux États-Unis lisent le braille
Le plaisir de la lecture n'a pas de frontière, définitivement.
S'il en existe plusieurs types, pour la musique, les mathématiques ou
encore l'informatique, le braille reste la solution la plus
intéressante pour permettre l'alphabétisation d'un aveugle ou d'une
personne devenue aveugle.
Pourtant,
nombre d'enfants outre-Atlantique, et ailleurs probablement, n'ont pas
eu la chance d'être formés à cette lecture, certains estimant qu'il
valait mieux les contraindre à recourir au peu de vision dont ils
disposaient, un peu comme on forçait les muets à parler...
Aujourd'hui, le constat réalisé aux États-Unis est consternant : près de 1,3
million de personnes sont aveugles, mais seuls 10 % savent lire le
braille. Pire, 10 % seulement des enfants nés aveugles suivent une
formation qui leur permettra de le lire, précise la National Federation
of the Blind.
Les enseignants sont rares et ceux qui le pratiquent doivent
régulièrement faire la navette entre deux établissements. Marc Maurer,
président de la Fédération ajoute même que si les bons enseignants
existent, les bons programmes d'enseignement sont plus rares.
Alors, le recours à la technologie devient un palliatif important, au
moins pour accéder à la lecture. On comprendra un peu mieux le sens de
ces chiffres en les mettant en rapport avec le conflit qui oppose actuellement la Guilde des auteurs à Amazon, avec des associations d'handicapés entre les deux, au sujet de la synthèse vocale du Kindle 2.
L'étude révélait également que 70 % des aveugles sont également sans
emploi et alors que l'on célèbre l'anniversaire de Louis Braille, le
200e, les résultats inquiètent, car si la technologie a permis de
combler des manques, elle ne permet pas l'alphabétisation à proprement
parler de ces personnes. L'apprentissage peut être long, mais toujours
payant, pour la personne elle-même : un lecteur de braille peut lire
environ 200 mots à la minute, s'il pratique régulièrement.
Les États-Unis projettent de parvenir à un certificat d'aptitude à la
lecture du braille obligatoire d'ici à 2015, mais pour la Fédération,
l'une des démarches importantes est de faire comprendre que rien,
quelle que soit la technologie mise en place, ne peut remplacer la
lecture elle-même.
Rédigé par Clément S., le jeudi 26 mars 2009 à 09h08
Source : http://www.actualitte.com/
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