Prise en charge de la fibromyalgie
Prise en charge de la fibromyalgie
13 ème législature
Question écrite
n°
00743
de
M.
Jean-Claude Gaudin
(Bouches-du-Rhône - UMP)
- publiée dans le JO Sénat du 12/07/2007 page 1249
M. Jean-Claude Gaudin attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur la prise en charge de la fibromyalgie.
Il semble, en effet, qu’actuellement cette maladie ne soit pas
considérée comme invalidante par la COTOREP, malgré la gêne
considérable qu’elle implique pour la vie quotidienne des patients qui
en sont atteints. Il souhaiterait savoir si une meilleure prise en
charge ne serait pas envisageable.
Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports
- publiée dans le JO Sénat du 23/08/2007 - page 1486
La fibromyalgie, dont la prévalence est
estimée à 3,4 % chez la femme et 0,5 % chez l'homme, est un syndrome
douloureux chronique s'accompagnant de fatigue et souvent de
dépression, dont la cause reste inconnue, malgré les nombreux travaux
menés en France et dans le monde. Elle ne comporte aucun signe
spécifique clinique, biologique, radiologique ni biopsique. Elle se
présente sous des formes et des degrés de gravité variable, allant de
la simple gêne à un handicap important. Il n'existe pas à ce jour de traitement spécifique de la fibromyalgie.
Le traitement associe des médicaments (antalgiques, psychotropes,
antidépresseurs) et des thérapeutiques non médicamenteuses :
kinésithérapie et réadaptation à l'effort, psychothérapie, relaxation,
réflexologie, acupuncture, neurostimulation par exemple. En ce qui
concerne la prise en charge de ces traitements, il semble utile de
rappeler les règles qui s'appliquent à l'ensemble des assurés (art. L.
322-3 du code de la sécurité sociale) et qui offrent la souplesse
nécessaire à une prise en charge équitable : la fibromyalgie, dont la présentation, la gravité et l'évolution
sont très variables d'un patient à l'autre, ne peut être inscrite sur
la liste des affections comportant un traitement prolongé et une
thérapeutique particulièrement coûteuse (ALD. 30) ; en revanche, pour
tout cas de fibromyalgie reconnue comme grave et nécessitant des soins
coûteux par le service médical ou, en cas de refus initial, par un
expert, le patientde
la même façon pour l'ensemble des personnes atteintes de fibromyalgie
en France, le directeur général de l'Union nationale des caisses
d'assurance maladie (UNCAM) et les médecins conseil nationaux des
différentes caisses ont été saisis afin qu'ils élaborent et distribuent aux médecins-conseil un guide de procédure sur la fibromyalgie. De la même façon, le directeur général de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) a été saisi pour que, dans
le cadre des instructions données aux maisons départementales du
handicap sur la prise en compte des incapacités, un guide de procédure
sur la fibromyalgie soit établi, pour une approche homogène de
la prise en charge des formes les plus invalidantes, sur l'ensemble du
territoire. Par ailleurs, l'Académie de médecine a remis le 16 janvier
2007 un rapport synthétisant les données de la littérature scientifique
dans ce domaine et émettant des recommandations. Dans ses
recommandations, elle reconnaît l'existence de ce syndrome et la
nécessité d'un traitement individualisé, le plus souvent
multidisciplinaire, des patients atteints. En ce qui concerne la prise
en charge par l'assurance-maladie, prenant en compte la diversité des
présentations cliniques, elle propose aussi, pour les formes les plus
sévères, à titre individuel, et après avis d'expert, une prise en
charge convenant aux maladies invalidantes. La Haute autorité de santé
doit adapter les recommandations de prise en charge médicale de la fibromyalgie, qui datent de 1989, en prenant en compte les conclusions de l'académie. Ce travail est en cours. L'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de fibromyalgie
est également un des objectifs du plan d'amélioration de la prise en
charge de la douleur 2006-2010, et du plan d'amélioration de la qualité
de vie des personnes atteintes de maladies chroniques, qui a été
annoncé le 24 avril 2007, et à l'élaboration duquel les associations
concernées ont participé.
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