FOCUS SUR
FOCUS SUR ...
Une
enquête menée en 2001 dans 205 services de réanimation français, a
permis de montrer qu’environ 15% des malades hospitalisés en
réanimation présentaient un état septique grave, le plus souvent dès
l’admission (70 % des cas). Les infections en cause sont très
majoritairement d’origine respiratoire (50 %) ou intra-abdominale
(25 %), plus rarement urinaire (5 %) ou d’autre origine. |
>> Qu’est-ce qu’un sepsis ?
On distingue les sepsis « non compliqués
» des sepsis graves et des chocs septiques. Ces trois syndromes sont
considérés comme les phases d’aggravation successives de l’infection et
de la réponse inflammatoire à celle-ci, et le pronostic diffère
nettement entre les 3 stades, la mortalité (à 28 jours)
passant
respectivement de
10-15 % à 20-30 % et 40-50 %.
L’infection est le résultat de l’agression de
l’organisme par une bactérie, un virus, un parasite ou un champignon.
La bactériémie traduit la présence de bactéries viables dans le sang.
On décrit de la même façon la présence de virus, de champignons et de
parasites (virémie, fongémie et parasitémie).
Le sepsis
ou septicémie est la réponse inflammatoire systémique de l’organisme à
une infection définie. L’agent pathogène causal peut être aussi bien
une bactérie, un virus, un champignon ou un parasite.
Le sepsis grave
est un sepsis associé à une baisse de la tension (hypotension)
artérielle ou à un dysfonctionnement d’au moins un organe (cœur,
poumons, reins, foie, cerveau, sang).
Le choc septique
est un sepsis grave associé à une hypotension artérielle persistante
malgré des thérapeutiques adaptées (remplissage vasculaire et/ou
drogues vaso-actives).
>>Comment expliquer qu’une personne présente un sepsis ?
Le
vieillissement de la population explique en partie l’augmentation du
nombre de cas sepsis grave. Les infections, qu’elles soient
bactériennes, virales, parasitaires ou fongiques, peuvent toutes
entraîner un sepsis, peu importe quelle partie du corps est touchée.
Nous pouvons tous en être atteints, bien que les personnes âgées ou
celles en très bas âge, les personnes hospitalisées et celles dont
l’état de santé est précaire sont les plus à risque.Les facteurs de
risque sont :
* Un affaiblissement du système immunitaire (à cause, par exemple,
d’une chimiothérapie ou de certains médicaments utilisés pour permettre
la transplantation d’organe)
* Une chirurgie
* La ventilation mécanique
* Les actes invasifs (pose d’un cathéter)
* Une probable susceptibilité génétique, les variabilités génétiques
pouvant avoir soit un rôle protecteur, soit un rôle délétèr
>>
Quels sont les signes et symptômes d’un sepsis ?
- Fièvre > 38 °C ou hypothermie < 36 °C
- Augmentation du rythme cardiaque (tachycardie) > 90 battements par minute
- Augmentation du rythme respiratoire (polypnée) > 30 respirations par minute
- Augmentation (hyperleucocytose) > 12000/mm3 ou diminution (leucopénie) < 4000/mm3 du nombre de globules blancs dans le sang
- Baisse de la tension (hypotension) artérielle systolique < 90 mmHg
- Altération de l’état de conscience, parfois accompagnée de confusion
- Nausées +/- vomissements
- Diarrhée
- Dysfonctionnement des reins ou du foie
Un sepsis peut apparaître rapidement. Pour des résultats optimaux, le
diagnostic et l’amorce des traitements doivent être immédiats. Les
poumons, l’appareil urinaire, l’abdomen et le bassin sont les régions
de l’organisme qui sont le plus fréquemment touchées par une infection
entraînant un sepsis. Toutefois, dans 30 % des cas, il est impossible
de déterminer le foyer de l’infection. L’évolution
de la maladie peut être imprévisible. Alors que certains patients
verront leur état se détériorer rapidement, d’autres souffriront à
divers degrés de dysfonctionnement ou de défaillance organique. Malgré
cela, la plupart d’entre eux guériront à l’aide des traitements.
>> Quel est l’évolution d’un sepsis ?
L’évolution
d’un sepsis se décrit comme une réaction en chaîne. L’organisme réagit
d’abord par une inflammation généralisée, une coagulation du sang et
une capacité diminuée à empêcher la formation de caillots sanguins. Il
semble que cette incapacité s’explique par un dysfonctionnement
chimique du système immunitaire.
Normalement, en cas
d’infection, certains facteurs appelés des modulateurs du système
immunitaire sont libérés afin d’aider l’organisme à la combattre et à
guérir.
Chez un patient atteint d’un sepsis, ce processus est altéré par les
bactéries et les toxines qui provoquent la libération d’un trop grand
nombre de ces modulateurs immunitaires. Ces derniers causent
l’inflammation de la paroi des vaisseaux sanguins et activent le
processus de coagulation du sang, favorisant la formation de caillots
sanguins.
Au cours de cette réaction en chaîne, Il y a une réduction de la
quantité de protéine C, substance qui contribue habituellement à
empêcher la formation de caillots et qui régularise l’inflammation.
Ainsi, cette cascade d’événements aboutit à la dissémination de
caillots sanguins microscopiques dans les organes vitaux, les bras et
les jambes ainsi que dans les doigts et les orteils. La circulation
sanguine est alors limitée. S’ensuivent des dommages parfois
irrémédiables des tissus des organes pouvant entraîner leur défaillance
ou la gangrène.
>> Quel sont les traitements du sepsis sévère ?
Ce
qui importe le plus, c’est d’obtenir rapidement un diagnostic et de
commencer immédiatement le traitement approprié. Il s’agit de la prise
en charge de la baisse de la tension artérielle et des défaillances
d’organe, de l’antibiothérapie précoce et de thérapeutiques plus
spécifiques fondées sur une meilleure connaissance des mécanismes du
syndrome septique grave.
Selon l’état du patient, le traitement peut comprendre l’administration
de liquides ou de médicaments visant l’augmentation de la tension
artérielle, l’utilisation de la ventilation mécanique pour faciliter la
respiration ou encore la dialyse pour pallier l’insuffisance rénale. Il
est possible que l’on ait également besoin de recourir à une
alimentation artificielle, des médicaments contre la douleur, des
sédatifs ou à des médicaments qui préviennent le saignement d’ulcères
présents dans le tube digestif.
En l’absence de preuve microbiologique, le traitement antibiotique se
fait en fonction des bactéries les plus souvent en cause dans
l’infection du site suspecté et du caractère communautaire ou
nosocomial de l’infection. L’antibiothérapie doit être instituée le
plus précocement possible après réalisation de prélèvements
bactériologiques. Une intervention chirurgicale peut s’avérer
nécessaire pour drainer le site de l’infection.
Jusqu’à tout récemment, aucun agent et aucune stratégie de traitement
n’ont permis d’observer une efficacité suffisante pour qu’ils soient
employés de façon systématique dans le traitement d’un sepsis.
Cependant, on a démontré par des recherches que de nouveaux produits
pouvaient augmenter les chances de survie lors d’un sepsis. La
protéine C activée est dotée de propriétés anticoagulantes et
anti-inflammatoires. Elle est utilisée pour les patients atteints de
sepsis sévère avec au moins 2 défaillances d’organe ou une baisse de la
tension artérielle. Les corticoïdes à faible dose devraient être
prescrits en cas de choc septique avec utilisation prolongée de
médicaments visant la stimulation de l’activité cardio-vasculaire.