Le sida bientôt 3ème cause de mortalité mondiale
2 experts de l’OMS appellent la communauté internationale à réagir
En ce 1er décembre 2006,
journée mondiale contre le sida, rappelons que la maladie est
actuellement la 4ème cause de mortalité dans le monde derrière les
maladies cardiaques, les infarctus et les maladies respiratoires. Elle
serait malheureusement en passe de briguer la 3ème position. C’est ce
qu’affirment deux experts de l’Organisation Mondiale de la Santé qui
viennent de publier une étude prospective sur l'évolution future de la
mortalité mondiale
Aujourd’hui, 2,8 millions de
personnes meurent chaque année du sida. Elles risquent d’être 6,5
millions en 2030 si 80% des malades a accès aux traitements
anti-rétroviraux en 2012. Dans un scénario optimiste, où les programmes
de prévention seraient effices, on pourrait n'atteindre "que" 3,7
millions de décès. D’après Colin Mathers et Dejan Loncar, « ce qui va se passer dans le futur dépend énormément de ce que la communauté internationale fait aujourd’hui ».
Les chercheurs expliquent qu’il y a 10 ans, les experts se voulaient
rassurants et prévoyaient une diminution globale du nombre de personnes
infectées par le virus de l’immunodéficience acquise humaine (HIV). Or,
c’est le contraire qui s’est produit puisque l’épidémie ne cesse encore
aujourd’hui de progresser.
Pour Richard Hays, professeur d’épidémiologie à Londres, « ça
va être très difficile de continuer à maintenir des programmes de
traitement si on ne parvient pas à juguler le flux des nouvelles
infections. Les chiffres du sida mettent en évidence la nécessité de
faire beaucoup plus dans le domaine de la prévention ». Se
focaliser sur les traitements ou sur des méthodes de préventions ne
suffit pas à ses yeux. Surtout quand l’abstinence est proposée comme
unique alternative. « Il faut proposer différentes stratégies capables de répondre à la réalité des gens », notamment des distributions de préservatif et un vaccin.
En ce qui concerne l’espérance de vie mondiale, Colin Mathers et Dejan
Loncar expliquent dans leur étude qu’elle devrait continuer à
progresser partout dans le monde avec un maximum de 88,5 années de vie
en moyenne pour les Japonais. Cette progression n’empêchera pas la
mortalité par cancer et par maladie cardio-vasculaire d’augmenter. Les
scientifiques ont calculé que le nombre de décès par cancer passera de
7,1 millions actuellement à 11,5 millions en 2030 et celui par les
maladies cardio-vasculaires de 16,7 à 23,3 millions. Les calculs des
chercheurs montrent également que le nombre d’accidents de la
circulation devrait également progresser de 66% d’ici 2020 à cause de
l’augmentation du nombre de voitures par habitant, sauf bien sûr si les
pays dont les économies décollent tirent des leçons des erreurs
commises par les pays riches dans le passé.
« Espérons maintenant que cet article va faire changer le cours des choses, commente Colin Mathers. Et le chercheur de conclure j’espère que nos projections pessimistes s’avèreront fausses. »
Source : © LeJournalSanté.com