Infections nosocomiales : la lutte s’intensifie !
La France dénombre de 4000 à 4500 décès par an directement ou
indirectement liés aux infections nosocomiales. Initié en 1995, le
premier plan national de lutte contre ces infections a permis de
contenir le phénomène. Le second devrait permettre une véritable
réduction du risque nosocomial.
Qu’est-ce qu’une infection nosocomiale ?
«
Selon la dernière enquête nationale de prévalence portant sur les
infections nosocomiales réalisée en 2001, près de 10 % des patients
hospitalisés sont victimes d’une ou plusieurs infections nosocomiales
», explique le professeur Gilles Beaucaire, président du Comité
technique des infections nosocomiales et des infections liées aux
soins. Une infection nosocomiale est une infection qui se déclare 48
heures au moins après l’admission du malade à l’hôpital et qui n’était
pas apparente auparavant. Les germes responsables de ces infections
sont multiples. Mais le plus redoutable est sans nul doute le
staphylocoque doré résistant à la méticilline (le SARM), vraiment
difficile à combattre en raison de sa résistance aux antibiotiques. Or,
il existe d’importantes variations en Europe. En 1992, une étude
montrait ainsi que le taux de SARM était de moins de 1 % dans certains
pays du Nord comme la Finlande, le Danemark et la Suède contre 35 à 40
% dans certains pays plus latins tels que l’Italie et la France. «
Aujourd’hui encore, la France est toujours à la traîne en Europe avec
un fort taux de SARM, évalué à plus de 30 %. »
Des mesures de prévention et d’hygiène
Les
nouveau-nés, les patients âgés, les malades immunodéprimés, ceux ayant
une insuffisance cardiaque, rénale, respiratoire… toutes les personnes
fragiles hospitalisées courent un risque plus important que les autres
de contracter une infection nosocomiale. Mais à l’occasion d’une
hospitalisation, tout un chacun peut en être victime. Le premier plan
national de lutte contre les infections nosocomiales (1995/2001) a vu
la mise en place de différentes mesures visant, dans un premier temps,
à contenir ce phénomène. Ce plan faisait notamment obligation à tous
les établissements de soins de mettre en place des Comités de lutte
contre les infections nosocomiales (Clin) et des équipes
opérationnelles d’hygiène. Il a aussi permis la création de réseaux
nationaux de surveillance (par exemple des infections du site
opératoire, des bactéries multirésistantes aux antibiotiques…),
intégrés dans le Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance
des infections nosocomiales (Raisin). Enfin, il a institué le
signalement obligatoire des infections nosocomiales rares ou graves aux
autorités sanitaires. Aujourd’hui, le nouveau plan 2005/2008 vise à
évaluer les actions mises en place et les pratiques professionnelles, à
initier des indicateurs de performance et à renforcer la communication
envers les usagers.
Le lavage des mains
Dans
nos établissements de santé, la guerre contre les infections
nosocomiales passe par des mesures d’hygiène simples mais efficaces. Il
s’agit principalement de l’hygiène systématique des mains de tous les
soignants (médecins, infirmières…) avant et après contact avec un
malade ! Il existe aujourd’hui des solutions hydroalcooliques
permettant cette désinfection systématique. Faciles d’emploi,
efficaces, bien tolérées et peu onéreuses… elles remplacent
efficacement le lavage des mains à l’eau et au savon !
Un centre d'appel pour tous
Vous êtes à la recherche d'information avant une hospitalisation ?
Vous êtes atteint(e) d'une infection nosocomiale ?
Pour tout renseignement :
Infonosocomiale Écoute
0810 455 455
(prix d'un appel local)
Du lundi au vendredi
de 9h à 18h,
anonyme et confidentiel.
Site du Ministère de la Santé et des Solidarités : http://www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/nosoco/
Source :
Professeur
Gilles Beaucaire
service de Gestion du Risque Infectieux
Unité
d'Infectiologie de Liaison
Pavillon Christiaens - Hôpital Calmette
CHRU de Lille
59037 Lille.