« Retrouver la vue, c’est possible »

« Retrouver la vue, c’est possible »

affirment des chercheurs

Des chercheurs américains ont trouvé un moyen d’améliorer nettement la vue de souris non-voyantes. Une avancée prometteuse pour les humains souffrants de cécité.

Actuellement, la science permet aux non-voyants qui ont l’envie et l’argent de les sortir du noir complet pour les plonger dans un brouillard confus de taches claires et sombres. Mais une équipe de chercheurs américains a réussi à rendre à des souris une perception très correcte qui leur permet de reconnaître un visage.

« On pense que ce système donne assez d’information pour reconstruire visuellement les visages, les journaux, les paysages, à peu près tout ce qui est essentiel, » affirme Dr Sheila Nirenberg, de l’Université Cornell à New York, à la tête de l’équipe de chercheur.

Déchiffrer le code

Les scientifiques ont su déchiffrer le « code » qui communique les signaux visuels au cerveau. Il est composé de modèles spécifiques d’impulsions électriques. En incorporant ce code dans leur dispositif, les scientifiques ont quasiment réussi à restaurer une vue normale chez des souris totalement aveugles.

Les tests ont montré que les animaux étaient capables de discerner les traits d’un visage et de suivre des images avec leurs yeux.

Vision dépixelisée

Les implants rétiniens qui existaient auparavant n’étaient pas satisfaisants. Cela permettait de voir des vagues formes. À peu près du 16 pixels (4x4 pixels, un site qui permet de se faire une idée)

« Nos résultats montrent que l’incorporation du code augmente considérablement les performances de la prothèse. La combinaison de la stimulation du code et la haute résolution peut produire des prothèses rétiniennes capables de capter l’image normale ou quasi-normale, » explique Dr Sheil Nirenberg. Cependant elle nuance l’avancée en disant que cela prendra du temps avant de réussir à transposer l’opération sur un œil humain.

Un espoir de sortir du noir

Les évolutions scientifiques pourront peut-être un jour permettre aux non-voyants de recouvrer la vue. Le potentiel des implants rétiniens ne cesse d’augmenter. Cependant il est nécessaire pour ce genre d’opération que les connexions nerveuses qui relient la rétine au cerveau fonctionnent encore.

À terme le système permettra d’aider les gens souffrant de maladie dégénérative qui conduise à la cécité telle que la rétinite pigmentaire.

À travers le monde, plus de 20 millions de personnes sont non-voyants ou risque de le devenir à cause de maladies.

« Rêvé en couleur »

En avril 2012, deux Britanniques avaient reçu, après opération, une rétine artificielle. Le résultat était satisfaisant même s’il ne permettait que de percevoir des formes. Les docteurs espèrent que l’acuité visuelle s’améliorera au fur et à mesure que leur cerveau s’habituera de nouveau.

Robin Milar s’était exprimé : « J’ai rêvé en couleur pour la première fois depuis vingt-cinq ans, donc une partie de mon cerveau qui était jusque-là endormie s’est réveillée ! »

Au vu des bonds de géant qu’effectue la science au point de pratiquement rendre la vue aux non-voyants, on pourrait parler de prodige si Diderot n’avait pas dit en discutant avec un prêtre aveugle : « S’il vous étonne, c’est peut-être parce que vous êtes dans l’habitude de traiter de prodige tout ce qui vous paraît au-dessus de vos forces. » C’est une phrase tirée de son essai « Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient » datant de 1749.

Aldwin Raoul (st.)

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