Myopathie de Duchenne
L’équipe de Weisleder avait montré il y a trois ans que la Mitsugumine MG53 (ou TRIM72) joue un rôle central dans la réparation membranaire du muscle strié.
Dans leur nouvelle étude, Weisleder et coll. ont exploré le potentiel thérapeutique de la protéine MG53 pour réparer les membranes endommagées.
Ils ont tout d’abord constaté que le traitement in vitro par une protéine recombinante MG53 humaine (rhMG53), produite dans E. coli, confère une protection dose-dépendante contre les lésions induites de façon mécanique, chimique ou par laser UV, sur des cellules musculaires et non musculaires.
En effet, en plus de l’action intracellulaire de MG53, la lésion de la membrane cellulaire expose un signal qui peut être détecté par la MG53, ce qui permet à la MG53 recombinante de se localiser au site de lésion et de réparer la lésion membranaire.
Les chercheurs ont ensuite traité in vivo des souris mdx déficientes en dystrophine, un modèle animal de DMD ; des injections intramusculaires ou intraveineuses de rhMG53 ralentissent le développement de la maladie et réduisent la pathologie musculaire chez ces souris, en comparaison à des injections de solution saline, cela même en présence d’une toxine endommageant la membrane.
Ce processus de réparation agit également dans les fibres musculaires isolées à partir des souris mdx déficientes en l’une des deux protéines naturelles de réparation – MG53 ou dysferline –, ce qui suggère que l’administration exogène de rhMG53 agit par un nouveau mécanisme, autre que la machinerie intracellulaire, pour réparer la membrane cellulaire endommagée.
Enfin, les chercheurs ont constaté que les taux sériques de MG53 sont élevés chez les souris mdx au repos, comparées aux souris normales, et davantage encore après l’exercice. Ce qui suggère que les taux sériques de MG53 pourraient procurer un nouveau biomarqueur sérique pour détecter et surveiller la progression de la maladie musculaire chez les patients DMD.
Les essais cliniques pourraient commencer dans deux ans.
› Dr VÉRONIQUE NGUYEN
Weisleder et coll., « Science Translational Medicine », 20 juin 2012.
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