Boire de l’alcool au long cours
Boire de l’alcool au long cours
Un facteur de risque de surcharge abdominale ?
L’impact de la consommation d’alcool sur l’accumulation de graisse abdominale est peu connu. Il a été fréquemment observé une augmentation de la prévalence de l’adiposité abdominale chez les forts buveurs, en particulier de bière. Mais certaines études n’ont pas confirmé ces données. D’autres ont abouti à des conclusions différentes suivant le sexe, le type de boisson consommée et les régions géographiques considérées. Une analyse réalisée dans la cohorte européenne EPIC enrichit les données sur l’effet potentiel de l’alcool sur la graisse abdominale.
La consommation d’alcool a été évaluée rétrospectivement à l’aide de questionnaires, à différents âges de la vie (20 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans) et lors du recrutement des sujets dans l’étude (quantité moyenne d’alcool consommée au cours des douze derniers mois). Ainsi, huit groupes de sujets ont été constitués : les abstinents, les anciens buveurs et six catégories de buveurs selon la consommation moyenne évaluée en g/j (de moins de 6 g/j à plus de 96 g/j).
Après ajustement sur les principaux facteurs confondants (âge, centre, tabagisme, niveau d’activité physique, apport calorique, poids, taille, maladies chroniques, prise d’un traitement de la ménopause, nombre de grossesses), une relation positive était observée entre la consommation d’alcool et le tour de taille ou le rapport taille/hanche. Bien que cette relation soit déjà significative pour le vin, elle semblait plus forte pour la bière. La relation positive existait déjà pour des consommations légères à modérées d’alcool. De façon concordante, le risque d’obésité abdominale était positivement associé à la consommation d’alcool. Ainsi, par rapport aux abstinents, ce risque était augmenté respectivement de 6 %, de 20 % et de 40 % pour une consommation « légère à modérée » (12 à 24 g/j d’alcool), « modérée à élevée » (24-60 g/j) et « franchement élevée » (>60 g/j).
Il faut préciser qu’en valeur absolue, l’augmentation de tour de taille associée à l’augmentation de la consommation d’alcool parait minime puisqu’elle est de l’ordre du centimètre, entre les abstinents et les plus grands consommateurs d’alcool. Toutefois, selon les auteurs, la relation positive alcool-tour de taille constatée, si elle s’avérait causale, pourrait avoir une signification clinique importante, au niveau de la population.
En clair, selon ces résultats, boire de l’alcool tout au long de la vie, même modérément, doit être considéré comme un facteur de risque de développer une surcharge abdominale !
Dr Boris Hansel
Bergmann MM et coll. The association of lifetime alcohol use with measures of abdominal and general adiposity in a large-scale European cohort. Eur J Clin Nutr 65: 1079-1087; advance online publication, May 11, 2011; doi:10.1038/ejcn.2011.70 - Source : http://www.jim.fr/
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