Oubliera-t-on Alzheimer ?

19 juillet 2011

par Frédéric, Responsable Marketing Multicanal

On parle beaucoup de la maladie d'Alzheimer, notamment depuis que les pouvoirs publics en ont fait un axe de recherche prioritaire.

Cette maladie neurodégénérative entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et se manifeste en particulier par des troubles de la mémoire. Le risque augmente avec l'âge et, logiquement, les sociétés des pays développés où l'espérance de vie s'allonge sont de plus en plus préoccupées par l'accroissement probable de sa prévalence dans les prochaines décennies.

Sur le plan de la prévention, bien qu'aucune protection ne garantisse contre la survenue d'Alzheimer, il semblerait que l'hygiène de vie puisse prémunir de manière assez évidente - au moins en partie - contre la maladie au travers, d'une part, de facteurs alimentaires et, d'autre part, du maintien d'activités intellectuelles et physiques.

Sur le plan du traitement, en revanche, la maladie demeure à ce jour incurable mais des pistes d'actions étonnantes sont parfois envisagées.

Ainsi une équipe de recherche relevant du Pôle de Compétitivité Mer Bretagne (projet PharmaSea) planche actuellement sur l'utilisation, pour leurs vertus antineurodégénératives, de molécules secrétées par des organismes marins, les éponges et les ascidies, pour se défendre contre leurs prédateurs. Une nouvelle fois, la nature pourrait donc nous suggérer des solutions inattendues puisque c'est de la vie sous-marine que pourrait bien émerger le moyen d'agir sur les protéines directement impliquées dans l'apparition d'Alzheimer.

Plus surprenants encore, les travaux de l'équipe de Sam Deadwyler à l'Université de Wake Forest, aux Etats-Unis, ont mis en évidence la possibilité de recourir à une sorte de "prothèse neurale" permettant de soutenir une fonction cognitive déficiente.
Concrètement, ces chercheurs ont soumis des rats à des exercices mobilisant à la fois des mécaniques de leur mémoire à court-terme (basées sur des signaux électriques) et à long-terme (utilisant des transmetteurs chimiques). Ils ont simultanément enregistré leur activité mentale et ont pu dégager des "motifs" spécifiques à la mémorisation de l'exercice réalisé. Leurs expériences leur ont ensuite permis de "rejouer" ces motifs au moyen d'implants délivrant un signal électrique aux zones du cerveau concernées et donc de réactiver ces souvenirs chez des rongeurs dont la mémoire avait été préalablement altérée. Pour être plus clair, ils ont donc réussi à suppléer de manière artificielle à une mémoire défaillante. Ils ont en outre répliqué l'expérience sur des sujets présentant des capacités cognitives intactes dont l'aptitude à se remémorer un souvenir plus ancien a été significativement améliorée par cette stimulation imitant les processus normaux d'activité neuronale.

Nous n'en sommes vraisemblablement qu'aux balbutiements de la compréhension du fonctionnement de notre cerveau et cela explique que nous soyons pour le moment si désarmés face aux pathologies liées à la dégénérescence des cellules qui le composent. Mais les progrès scientifiques réalisés actuellement laissent entrevoir des perspectives particulièrement prometteuses pour répondre aux défis que posent des maladies telles que Parkinson ou Alzheimer dont notre connaissance est encore très incomplète.