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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
  • La vie est un combat et malgré les maux, il nous faut avancer sur le chemin de notre destinée... - Attention, nous sommes ni médecins, ni thérapeutes. Vous devez absolument consulter avant de changer, arrêter ou prendre un traitement.
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24 janvier 2011

Mediator

    L'enfant "caché" de l'amphétamine

 (c) Afp

Le rapport de l’Igas sur le Mediator démonte les rouages de la stratégie du laboratoire Servier qui pendant 35 ans a voulu faire oublier ce qu’était vraiment ce médicament, au détriment des risques encourus par les patients.

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a rendu samedi 15 janvier au ministère de la  Santé son rapport sur l’affaire du Mediator. Les conclusions pointent les manquements du système de pharmacovigilance, la tolérance inexplicable de l’administration à l’égard d’un médicament pourtant très décrié pour son manque d’efficacité, son mauvais usage et ses risques. Mais le premier volet de l’enquête pointe les manipulations du laboratoire Servier qui depuis les années 70 a tenté de dissimiler la vraie nature chimique de sa molécule, le benfluorex.

Pour faire passer un anorexigène puissant en traitement adjuvant (appoint d’un traitement principal) du diabète de type 2 et des problèmes de glycémie, la firme fondée par Jacques Servier n’a pas ménagé ses efforts, relèvent les trois enquêteurs de l’Igas, le Dr Anne-Carole Bensadon, Etienne Marie et le Dr Aquilino Morelle.

Un dérivé de l’amphétamine

Le rapport rappelle dans quelles conditions est né le benfluorex, la molécule commercialisée en 1976 par Servier sous le nom de Mediator. Dans les années 50 des chercheurs tentent d’obtenir une molécule dérivée de l’amphétamine qui ait ses propriétés coupe-faim sans ses effets secondaires graves (accélération du rythme cardiaque, dépendance, excitation, psychose). Au début des années 60 est créée la norfenfluramine, molécule d’amphétamine légèrement modifiée. A la même période un groupe de recherches des laboratoires Servier teste de nombreuses molécules dérivées de l’amphétamine et en distinguent deux ; la fenfluramine et le benfluorex. La première est commercialisée comme anorexigène en 1963 (Pondéral).

Le rapport cite une étude de 1974 financée par Servier, qui conclut aux effets anorexigènes puissants du benfluorex. Menée sur des rats, l’expérience a été stoppée au bout de 35 jours tant les rongeurs avaient maigri et étaient affaiblis.

Un suffixe embarrassant

Le laboratoire cherche pourtant dès cette époque à faire oublier la véritable nature de la molécule. Son nom même, attribué par l’OMS en 1971, indique qu’il s’agit d’un anorexigène : c’est ce qu’indique le suffixe «-orex» ». Servier tente de le faire supprimer, révèle le rapport de l’Igas. «A la lumière de nombreux travaux d’expertises cliniques, l’activité anorexiante alors revendiquée s’est avérée en réalité très faible et tout à fait accessoire par rapport aux propriétés métaboliques de ce produit» explique le fabricant dans un courrier de 1973 aux services de l’OMS. Servier suggère deux autres noms : benzaflumine et benflurate. Il n’obtient pas gain de cause.

Jusqu’à sa suspension en novembre 2009, ce sont les propriétés sur le métabolisme des glucides et des lipides du benfluorex qui sont mises en avant par le laboratoire. Pourtant, c’est bien la norfenfluramine qui agit dans le cas du Mediator, soulignent les rapporteurs de l’Igas. C'est un métabolite (produit par l’organisme) commun avec la fenfluramine (Pondéral, Isoméride), jugée dangereuse en 1995. Le rôle de la norfenfluramine est minimisé par le laboratoire, affirme le rapport, qui dissimule même des informations à l’Afssaps en 1999 sur ce point précis, souligne le rapport.

Le Mediator est immédiatement transformé dans l’organisme en trois métabolites, dont la norfenfluramine. Les doses préconisées pour le Mediator aboutissent à une concentration de norfenfluramine identique à celle du Pondéral et de l’Isoméride.
«Pour le dire autrement : pendant 33 ans (1976-2009), tous les patients traités par le Mediator ont en réalité absorbé de la norfenfluramine à des doses efficaces» résument les rapporteurs.

Pressions et conflits d'intérêts

C’est la stratégie de communication du laboratoire Servier qui permet au Mediator d’éviter un retrait du marché qui aurait dû intervenir en 1999, analyse les trois enquêteurs. Pressions exercées par la firme, « enlisement », « inertie », « réponses inadaptées » du côté des autorités administratives chargées du médicament… La liste est longue des occasions ratées de suspendre le Mediator, des obstacles franchis comme par miracle par le Mediator depuis le milieu des années 90, depuis que la dangerosité de la norfenfluramine est bien établie.

C’est là le second volet du rapport, qui aboutira très vraisemblablement à une réforme des mécanismes de pharmacovigilance et de l’Afssaps. Cette affaire doit contraindre l’agence de sécurité sanitaire à revoir ses procédures de déclarations de conflits d’intérêt tant il est évident que nombre d’experts impliqués dans le dossier du Médiator étaient liés à Servier (lire aussi le dossier Morts sur ordonnance du Nouvel Observateur). Quant aux preuves des pressions exercées sur les experts par la firme ou des proches, elles seront transmises à la justice.

D’après le quotidien Le Figaro de ce jour, Jacques Servier est cité à comparaître le 11 février devant le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine).

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Cécile Dumas
Sciences et Avenir.fr

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Commentaires
C
Bonjour chère Jenny,<br /> <br /> Je te laisse un petit lien concernant les conditions d'indemnisation (revues par moi-même) envers les victimes du médiator.<br /> <br /> http://www.lababole.com/?p=1703<br /> <br /> A très bientôt,<br /> <br /> Céno
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