Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
Newsletter
Derniers commentaires
MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
  • La vie est un combat et malgré les maux, il nous faut avancer sur le chemin de notre destinée... - Attention, nous sommes ni médecins, ni thérapeutes. Vous devez absolument consulter avant de changer, arrêter ou prendre un traitement.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Pages
20 décembre 2010

le parcours d'un homme a...

Aubagne : le parcours d'un homme atteint de maladie orpheline

Jean-Jacques Daviau ne sait plus comment continuer son combat.

Témoignage

C'est un homme en costume-cravate, rasé de près, avec un porte-documents qui se présente poliment et avec respect. À première vue, il pourrait s'agir d'un cadre ou d'un banquier. Seules quelques hésitations dans la voix laissent entendre qu'il n'a pas toute l'assurance qu'il veut montrer. Et pour cause. Jean-Jacques Daviau est atteint de maladie orpheline : une fibromyalgie avec fatigue chronique, non récupérante, invalidante et irréversible.

De réceptionniste trilingue dans un grand hôtel de Saint-Tropez jusqu'en 2004, cet homme cultivé de 53ans doit vivre aujourd'hui avec une pension de 680€ par mois. Et pourtant, Jean-Jacques Daviau ne baisse pas les bras. Malgré des conditions de vie proches de la survie, il continue de se battre pour lui et les quelque "3 millions d'handicapés en France qui n'ont pas la facilité de s'exprimer, comme moi, de travailler leur mental, et qui sont laissés au bord de la route."

Face à un mur

À chaque fois que Jean-Jacques Daviau essaie d'avancer et d'améliorer sa situation, il se heurte à un mur. Il a d'abord fallu trouver un appartement : "Sans garant, ni caution, cela relève du parcours du combattant. C'est avec détermination et ténacité, que tout en étant en clinique, et sans aide, j'ai arpenté la ville. Les agences m'ont fermé la porte car une pension n'est pas un salaire. Plus de travail, plus d'appartement, pas de meubles, 50 ans… Mes médecins, surtout ma kiné, Emmanuelle Pelarrey qui depuis plus de cinq ans me suit trois fois par semaine, m'a aidé à plusieurs reprises à remonter la pente. J'ai dû cependant trouver un appartement, seul, car ma compagne, au début de ma maladie, est partie. Puis, un matin de janvier 2007, ma sacoche à la main, je suis reparti déterminé et enfin une directrice de gestion d'agence sur Aubagne et Marseille m'a accueilli humainement. Elle a réussi à me trouver un logement en deux semaines. Certes c'est pas le luxe mais j'ai un toit. Une victoire de plus."

Jean-Jacques Daviau entre ensuite en contact avec Cap Emploi, spécialisé dans la reconversion des handicapés. Il suit un stage de novembre 2007 à mars 2008 pour tenter de reprendre un petit commerce de proximité. "J'ai réussi avec brio, mais une grande fatigue m'a pris lors du stage pratique en entreprise. J'ai toutefois parcouru le Gard et trouvé ce commerce! Au bout de ce parcours, il manquait 5000€. De plus, ma santé s'est dégradée, alors j'ai tout arrêté. Mais je n'ai pas baissé les bras. J'avais envie de créer une association dont le but était de faire retrouver la parole à des personnes handicapées. Cela aurait permis à beaucoup de ne pas rester dans le silence. Là, j'ai constaté les aberrations du système: je pouvais être aidé financièrement par l'Agephip (organisme partenaire de la politique de l'emploi menée par les pouvoirs publics, et un acteur central de l'emploi des personnes handicapées, Ndlr) en créant ou reprenant un commerce. Par contre, pour mon association, rien… J'ai rendu les armes." Et puis, c'est sa banque qui le lâche. Jean-Jacques Daviau a même décidé de déposer une plainte à l'encontre d'un conseiller financier pour propos "dévalorisants, malveillants, et ségrégationnistes".

Alors qu'il se débat avec sa maigre pension pour régler ses factures, il s'aperçoit que son découvert nécessite un entretien avec la banque. Malheureusement, le conseiller financier qui gère son compte depuis cinq ans -"un homme hors pair de par son professionnalisme, ses compétences, mais aussi psychologue, droit, strict mais juste"- est en vacances. La personne qui le reçoit reprend son dossier: "Il m'a demandé si je travaillais, je lui ai répondu que j'étais invalide, handicapé. Il m'a rétorqué de façon odieuse et scandaleuse : 'Je ne peux rien faire pour vous ! Votre pension n'est pas un salaire! Vous savez, il existe des oeuvres caritatives comme Emmaüs! Et ici, nous sommes dans le Sud, alors vous pourriez travailler au noir !' Ce fut pour moi un choc psychologique et psychique qui est désormais ancré en moi. Il faut savoir que ladite banque sponsorise des manifestations de soutien aux handicapés, et cotise à l'Agephip."

Aujourd'hui, donc, Jean-Jacques Daviau est dans une impasse. Interdit bancaire, ne pouvant plus payer son loyer, ses dettes s'accumulent… il ne sait plus comment continuer son combat pour conserver sa dignité. "Je tiens toutefois à remercier les services sociaux et d'aide ménagère qui restent à l'écoute de mes difficultés." Jean-Jacques Daviau vient de décider de s'inscrire au forum de l'épicerie sociale afin d'être engagé comme bénévole. "Je suis persuadé que le don de soi est le plus beau cadeau que l'on puisse offrir à son prochain. Je ne veux plus subir ni survivre mais vivre décemment. Nous ne sommes pas des martyrs mais des combattants dans l'âme."


Nathalie CORNAND (ncornand@laprovence-presse.fr)

Source : http://www.laprovence.com/

Publicité
Commentaires
Publicité