C’est reparti

Campagne de vaccination

Contre la grippe

La campagne de vaccination contre la grippe est ouverte. L’objectif de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAMTS) est de faire mieux que les 60 % de vaccinés chez les 65 ans et plus de l’année dernière.

L’ASSURANCE-MALADIE a lancé hier la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière 2010-2011. Prévue pour durer cinq mois, du 24 septembre au 31 janvier, elle s’ouvre cette année dans un contexte particulier. C’est la première campagne après la pandémie, laquelle a fait l’objet de multiples controverses. Alors que la couverte vaccinale contre le virus pandémique n’a été que de 7,9 % (7,6 % chez les 65 ans et plus)*, un pourcentage très insuffisant qui témoigne d’une certaine méfiance de la population, « le taux de vaccination contre la grippe saisonnière a dépassé le seuil de 60 % contre 58,7 % en 2008/2009 », souligne la CNAMTS. Au total, 7 millions de personnes ont été vaccinées sur les 12 millions qui ont été invités à le faire. « Ce taux a particulièrement progressé parmi les personnes traditionnellement moins bien vaccinées et plus jeunes, les patients en affection de longue durée (ALD), souffrant d’asthme ou de broncho-pneumopathie obstructive (BPCO) et les personnes de 65 à 69 ans », se réjouit la Caisse. Dans les deux premières catégories, la progression a été respectivement de 5 et 9 points. Chez les 65-69 ans, âge d’entrée dans le dispositif, le taux de vaccination a atteint 55,3 %, contre 53,7 % en 2008. Mais avec un taux de vaccination de 63,9 % en 2009/2010, contre 64,8 % en 2008/2009, « les personnes de plus de 70 ans qui enregistrent les taux de vaccination les plus élevés se sont un peu moins mobilisées l’année dernière ».

Le rôle du médecin traitant.

La CNAMTS souligne le rôle essentiel des médecins – chez les 65-69 ans, la couverture était meilleure chez ceux qui ont déclaré un médecin traitant (58,4 %). Néanmoins, dans un courrier qu’elle leur a adressé début décembre, l’Assurance-maladie rappelle que « dans le cadre des avenants n° 12 et n° 23 à la convention nationale et dans le cadre du Contrat d’amélioration des pratiques individuelles, les médecins libéraux et la CNAMTS se sont engagés à atteindre un taux de couverture vaccinale d’au moins 75 % pour les personnes âgées de 65 ans et plus ».

La CSMF, par la voix de son président, le Dr Michel Chassang, regrette l’amalgame établi entre les objectifs de la convention prorogés dans le règlement arbitral et ceux des CAPI, qui ne concernent qu’environ 15 000 médecins libéraux. « Les objectifs définis par les avenants conventionnels ne sont qu’incitatifs et ne donnent pas lieu à rémunération. La CNAMTS aurait dû adresser deux lettres, l’une pour les libéraux et l’autre pour les médecins signataires des CAPI », explique au « Quotidien » le Dr Chassang.

Ce début de polémique mis à part, l’Assurance-maladie indique que, pour les primo-vaccinants, la prescription par le médecin reste obligatoire. « Au début de la campagne, précise-t-elle, les médecins traitants disposent, à titre indicatif, de la liste de leurs patients de 65-69 ans n’ayant pas été vaccinés au cours des 3 dernières années. Celle-ci est actualisée à mi-campagne pour identifier les patients non vaccinés. » Les médecins ont aussi accès, via leur compte sur ameli.fr, aux taux de couverture vaccinale de leur patientèle.

Les mesures de simplification mises en place depuis 2008 pour ceux qui ont déjà été vaccinés ont déjà montré leur efficacité : 8 personnes sur 10 ont bénéficié de la délivrance de leur vaccin directement auprès de leur pharmacien et plus d’un million de personnes se sont rendues chez une infirmière libérale pour se faire vacciner, soit deux fois plus que l’année précédente. « Cet accès direct ne s’applique pas aux personnes n’ayant jamais été vaccinées et à certains patients, qu’ils aient été ou non déjà vaccinés : les femmes enceintes, les enfants de moins de 18 ans ainsi que les personnes atteintes de certaines affections de longue durée (accident vasculaire cérébral invalidant, VIH, forme graves des affections neurologiques et musculaires) », précise la CNAMTS.

Ce n’est pas un rappel

Dans ses recommandations, le Haut Conseil de la santé publique souligne pour sa part que « la vaccination pour la campagne 2010-2011 n’est pas un rappel de la vaccination pandémique ». En conséquence, les personnes qui ont déjà été vaccinées avec un des vaccins monovalents pandémiques et qui présentent un facteur de risque de complication de la grippe saisonnière justifiant une vaccination annuelle « doivent être vaccinées avec un vaccin trivalent quel que soit le type de vaccin pandémique utilisé lors de la saison 2009-2010 ».

Cette année, quelque 12,5 millions de personnes sont invitées à se faire vacciner. Un courrier spécifique leur a été adressé (imprimé de prise en charge : délivrance du vaccin et injection ainsi qu’un dépliant d’information). Parmi elles, les médecins généralistes, infirmiers et sages-femmes libéraux bénéficient de la gratuité du vaccin, afin « d’augmenter la couverture vaccinale des professionnels de soins, pour les protéger, pour limiter la transmission interhumaine et pour maintenir la continuité des soins en cas d’épidémie », insiste la CNAMTS.

Dr LYDIA ARCHIMÈDE

* Donnée publiée dans la version en ligne du « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » du 16 septembre 2010, Le Quotidien du Médecin