consommation de drogues
Consommation
Drogues
Débat autour de l’ouverture de salles de consommation de drogues
L’ouverture de salles de consommation pour les usagers de drogue, fait actuellement débat en France. Cela constituerait un progrès sanitaire et social, loin de la caricature qu’en font ses détracteurs, a expliqué mardi Pierre Chappard, coordonnateur d’un collectif d’associations de réduction des risques.
Lundi, 14 députés UMP ont co-signé un texte contre les « salles de shoot », alors que la ministre de la Santé Roselyne Bachelot avait annoncé à Vienne en juillet son intention d’ouvrir une « concertation » sur ce sujet à la suite d’une recommandation de l’Inserm, favorable au projet.
Ce matin, sur RTL, Nadine Morano, secrétaire d’Etat à la famille, a affirmé que « ça mérite d’ouvrir un débat parce que c’est vrai que (dans) la lutte contre la drogue et contre la toxicomanie, on doit utiliser tous les outils qui nous permettront de réussir ».
Qu’est-ce qu’une salle de consommation de drogues ?
Un tel lieu « est extrêmement cadré, des professionnels - médecins, infirmiers, assistants sociaux, éducateurs - sont là pour conseiller et orienter les usagers de drogue : ce n’est pas un coffee-shop ! On n’y achète pas de drogue, on ne peut pas y consommer de boissons alcoolisées ! », fait valoir Pierre Charpard.
« Ces salles permettent d’agir sur la consommation et d’enclencher la prévention contre la transmission de maladies (hépatites, VIH) et les overdoses. Les études internationales des pays où cela est mis en place prouvent que ça attire les usagers les plus précaires. C’est une porte d’entrée vers le soin, ça ne pousse pas plus à la consommation », a-t-il poursuivi.
L’expérience menée dans plusieurs pays européens
L’association Elus, santé publique et territoires (ESPT), qui compte une soixantaine de villes adhérentes de gauche (Paris, Lille, Nantes, La Rochelle) comme de droite (Marseille, Le Havre), conduit actuellement un séminaire sur le sujet et a déjà auditionné en avril de nombreux experts et acteurs de terrain, et visité la salle de consommation de Bilbao (Espagne). Une restitution des travaux sera faite le 24 septembre.
« Les expériences à l’étranger (huit pays ont déjà développé de telles salles, ndlr) sont globalement très positives », a insisté Laurent El Ghozi, président de l’ESPT. « Il s’agit de fournir aux élus de quoi se forger une opinion au-delà de l’ignorance et des a priori idéologiques qui disent ''ça favorise la consommation’', ''c’est une démission devant ce fléau’' », a-t-il argué, faisant allusion à la lettre de 14 députés UMP.
Source : http://www.ouest-france.fr/