ANIMALTHÉRAPIE
Le cheval, compagnon
Confident et thérapeute
Il y a sans doute plus de 50 siècles qu'au Kazakhstan le cheval a trouvé sa place, pour la première fois, dans l'univers domestique de l'homme. Après avoir longtemps travaillé à son service, puis après avoir accompagné ses jeux, le cheval joue un troisième rôle, celui de médiateur. Car la plus noble conquête de l'homme participe désormais à la remise en forme de personnes handicapées ou convalescentes. Les équidés redonnent confiance à des adolescents désorientés et ils facilitent l'insertion professionnelle. Tout cela a été décrit dans le colloque Un cheval pour vivre, organisé récemment à Paris par la Fondation A. & P. Sommer et la Société d'ethnozootechnie.
"Ce que le cheval rend si manifeste dans son rôle de médiateur, c'est la richesse du lien unique qui nous attache aux animaux familiers", a précisé Guy Courtois, le président de la Fondation. Cette relation apporte d'abord un équilibre et le meilleur apprentissage de la communication avec l'autre et le monde, sans passer par la raison. "C'est le cheval qui a permis au petit garçon hyper gaucher et dyslexique que j'étais de s'intégrer à la société", se souvient le chanteur et compositeur Hugues Aufray. "C'est en 1940, à l'école de Sorèze, collège réputé pour son orientation équestre, qu'il a rencontré cet animal merveilleux. Quant à Jean Rochefort, il parle de "processus amoureux presque toujours indéfectible".
L'équithérapie est un mot qui ne figure pas au dictionnaire. Il est à la frontière des univers du cheval, du paramédical et du social, il inquiète et fait rêver. D'autres termes s'y amalgament, comme l'hippothérapie, la thérapie assistée par le cheval, ou encore la rééducation par l'équitation. Tous indiquent que cet animal peut vraiment aider les personnes qui en ont besoin. Cela explique pourquoi la Fédération française d'équitation a mis en place, en 2009, un brevet fédéral d'encadrement équi handi, destiné à familiariser les enseignants d'équitation avec la spécificité des personnes en situation de handicap. "Se retrouver sur un cheval lorsqu'on est d'ordinaire dans un fauteuil permet, tout à coup, de prendre de la hauteur", résume bien Nicolas Canteloup, qui était moniteur d'équitation dans un centre recevant des personnes invalides avant de devenir un talentueux imitateur.
Source : Le point