Mercure en bouche...
Amalgames dentaires et mercure
Une bombe à retardement ?
La toxicité du mercure est connue depuis longtemps. Il a fallu attendre
1950 pour mettre en évidence les méfaits du mercure sur les populations
de la baie de Minamata au Japon. En 1932 une usine d’engrais chimiques
s’installe sur les lieux. L’entreprise Shizo donne du travail à
beaucoup, les pêcheurs continuent leur travail en totale ignorance des
rejets, les populations continuent à consommer le poisson, abondant en
ces lieux. Mais on observera assez vite des phénomènes inquiétants, des
symptômes étranges : tremblements, problèmes de coordination, troubles
sensoriels et cognitifs, fatigues, douleurs, naissances avec anomalies
chromosomiques ou malformation. . . Les symptômes de l’hydrargyrisme
mettront une vingtaine d’années à se déclarer. Shizo met en évidence le
rôle du mercure (méthylmercure) mais garde le silence sur les
expériences menées.
C’est seulement en 1959
que des médecins japonais mettent le doigt sur le responsable : 27
tonnes de produits dérivés du mercure et toute la chaîne alimentaire
s’est trouvée contaminée, du plancton aux humains, dernier élément de
la chaîne alimentaire. Les rejets toxiques cessent seulement en
1968, sous la pression des pêcheurs et des écologistes.
Des
problèmes assez semblables ont eu lieu en Guyane avec l’orpaillage, qui
a abouti à la contamination de nombreux Amérindiens de Guyane
Des
experts du monde entier réunis à Madison en 2006 ont conclu que
« cinquante millions de personnes dans le monde sont aujourd’hui
gravement contaminées par le mercure »
Qu’en est-il des amalgames dentaires et du mercure qu’ils contiennent ?
La question est très vaste
et nécessiterait un livre entier. J’espère que cet article déclenchera
le désir de pousser plus loin l’investigation, car rares ceux d’entre
nous qui ne sont pas concernés
Leur
principe est contesté dès le début. Le corps médical spécialisé en
médecine dentaire connaît depuis longtemps les risques de ces produits.
En 1920 déjà, Alfred Stock met en
évidence leur nocivité à travers plusieurs études et relève de nombreux
symptômes chez les porteurs de plombage au mercure : fibromyalgie,
sclérose en plaque, nervosité, développement de maladies auto-immunes
etc. . . Selon lui, le mercure, s’échappant des restaurations
métalliques, intoxiquerait l’organisme et l’affaiblirait. Loebich en
1955, Rheinwald vont dans le même sens. A partir de 1960, Reis, Raue
mettent en évidence la présence de mercure dans le cerveau des porteurs
de plombage. En 1972, Störtebecker, Gasser, Mayer, Rebel corroborent
ces résultats.
Au début des années 1990, le produit est à nouveau très contesté.
Dans le Nouvel Observateur de nov 97, Fabien Gruhier dénonce aussi la nocivité du mercure contenu dans les amalgames
En juin 97, l’association AKUT (luxembourgeoise) dénonce les lobbies qui bloquent l’information sur ce sujet sensible et alerte les responsables sanitaires et politiques.
Au Japon, en Russie et en Norvège, on
ne met plus de mercure en bouche depuis une dizaine
d’années. L’Australie, le Danemark remettent ce système en question. En
Allemagne, plus d’un millier de patients poursuivent en justice le
fabriquant d’amalgames Degussa et obtiennent gain de cause. Certains
praticiens émettent l’hypothèse que le mercure pourrait être un des facteurs du développement de la maladie d’Alzheimer.
Malgré
ces mises en garde, on continue à produire et à poser de tels
amalgames. Les fabricants y trouvent leur compte : ils sont bon marché
et sont faciles à poser. L’Association dentaire de France
dédramatise : « pas de drame avec l’amalgame », mais en 1998 un décret
impose la récupération des déchets d’amalgames dans tous les cabinets
dentaires pour « éviter le rejet de mercure polluant et toxique dans la
nature »
Les autorités sanitaires françaises déclarent que la nocivité de l’amalgame pour la santé n’est pas prouvée
Y aurait-il donc un silence entretenu sur la question, un refus de savoir, un déni de réalité ? Malgré le combat pour l’information menée par certaines associations
« .
. . Alerté par cette controverse sur la nocivité de ces amalgames », le
sénateur Claude Huriet a déposé une question écrite à l’intention du
secrétaire d’Etat chargé de la Santé, pour lui demander s’il « envisage
de faire procéder à un examen de cette question par des experts
qualifiés et indépendants ». Que faire en attendant, si l’on a des
plombages comme l’immense majorité des Français ? Ou si l’on risque
d’en avoir besoin bientôt ? La principale alternative au mercure, ce
sont les nouvelles résines composites, un peu plus coûteuses (et aussi
un peu moins durables), que l’on a le droit d’exiger. Même si les
praticiens n’aiment pas trop, dans la mesure où la pose en est plus
longue et délicate. Tandis que, « avec l’amalgame, même un mauvais
dentiste peut facilement obturer une carie », observe un
spécialiste. Reste que de l’avis général il ne faut pas céder à la
panique. Ni surtout courir pour faire enlever tous ses vieux plombs. En
effet, le remède serait pis que le mal : la dépose précipitée des
amalgames, effectuée sans les infinies précautions requises, est source
de pollution pour tout le monde le patient, mais aussi le dentiste et
l’environnement. Car en France c’est l’une des hontes de ce pays rien
n’oblige le dentiste à récupérer le mercure extrait : après en avoir inhalé une bonne dose, le patient « déplombé » est simplement invité à cracher le reste dans l’évier.
Un
vrai débat contradictoire sans tabou pourra-t-il avoir lieu un jour en
France, ou, comme pour le problème de l’amiante, faudra-t-il attendre
le développement accéléré de pathologies nouvelles pour commencer à y
réfléchir et à prendre des mesures adéquates contre certains intérêts
en place ?
http://atctoxicologie. free. fr/
http://www. holodent. com/article-23043174. html
http://www. bernardmontain. net/pathologies/amalgames, dentaires. html
http://www. innovationsante. com/docs/Dangers_du_mercure_dentaire. pdf
Source