Plan de santé mentale
PRIORITÉ | En
termes de santé publique, les troubles psychiques constituent un enjeu
majeur. Le canton veut renforcer la coordination des soins.
Les chiffres sont éloquents. Près d’un Suisse sur deux souffre, à un moment donné de son existence, de troubles psychiques nécessitant un traitement. Vaud, de son côté, recense en moyenne 100 à 120 suicides par an, et dépense quelque 120 millions de francs dans les soins psychiatriques.
Comme le résume Pierre-Yves Maillard, qui en a la charge: «Une
politique de santé publique ne peut faire l’impasse sur une réflexion
dans ce domaine.» Elle a été menée, et a abouti hier à la présentation
aux médias du plan d’action pour une politique de santé mentale. Vaud
fait ici figure de pionnier puisqu’il est le premier à se doter d’une
telle feuille de route. «La demande est née du terrain», souligne
Pierre-Yves Maillard. Cela dans un domaine où la prise en charge en
réseau est d’autant plus importante que le canton a fortement misé sur
la «désinstitutionnalisation». Le nombre des lits psychiatriques y est
inférieur à la moyenne suisse. Il est passé de 1,7 pour 1000 habitants
en 1980 à 0,7 en 2006.
* COORDINATION En cinq points,
détaillés par Patrice Guex, chef du Département de psychiatrie du CHUV,
le plan vaudois s’ouvre sur le renforcement de la coordination. La
formation de professionnels de «première ligne», capables notamment
d’intervenir dans les hôpitaux de soins généraux, et le développement
d’équipes mobiles sont deux des actions prioritaires.
* SUICIDES
La lutte contre les conduites suicidaires passe aussi par les hôpitaux
et permanences. «Toute tentative de suicide devrait mener à une
consultation psychiatrique». Même hors de danger, le patient ne devrait
pas être renvoyé trop rapidement chez lui.
* VIOLENCE Un
renforcement des structures d’accueil pour les patients condamnés ou
sortant de prison est prévu. De même que la création d’une équipe
spécialisée.
£PÉDOPSYCHIATRIE A l’instar de ce qui s’est fait dans
les hôpitaux d’Aigle et d’Yverdon, il s’agit d’augmenter le nombre de
lits spécialisés en pédiatrie.
* HANDICAP MENTAL La
collaboration entre les institutions qui s’y consacrent et la
psychiatrie doit aussi être renforcée. La création d’une structure
spécialisée est souhaitée.
Les moyens à mettre se concentrent sur le
personnel et la formation. A l’aune du budget cantonal ils sont
modestes: 6,4 millions entre 2007 et 2012. Pour les professionnels, il
s’agit de viser une prise en charge cohérente, de l’enfance au grand
âge.