« Les recours sont l’évitement ou l’affrontement »
« Les recours sont l’évitement ou l’affrontement »
Alain Meunier, kinésithérapeute dijonnais, se passionne depuis 15 ans
pour le stress. Pour lui corps et cerveau sont indissociables. Il forme
actuellement des soignants à la gestion du stress (psychologie et
thérapeutique). Il a conçu un appareil qui reproduit sans limite et
sans effort la fonction pince de la main.
« Le stress est la source
de la plupart de nos pathologies. Au départ, il s’agit d’un phénomène
physiologique qui permet l’adaptation, puis survient la douleur, c’est
un signal d’alarme. Quand cette douleur n’est plus maîtrisée, le stress
devient souffrance. Elle est plus ou moins supportable selon la durée
et l’intensité de l’exposition. Face à une situation qu’il ne parvient
plus à maîtriser l’individu subit le stress qui peut devenir
destructeur.
La pulsion animale : fuir ou combattre serait une solution. Mais la société ne peut le tolérer.
Le
recours de l’individu est donc l’évitement ou l’affrontement. » De
l’employé au patron « Dans une entreprise les individus constituent un
système. Si les acteurs ne trouvent plus de quoi se nourrir
(intellectuellement, émotionnellement) le système se grippe et peut
imploser.
Cela est d’autant plus complexe que toutes les personnes
ne viennent pas chercher la même chose. D’aucuns viennent chercher un
père, une mère, de la reconnaissance, du pouvoir, en sus du salaire.
Dans une étape de gestion du stress en entreprise tout le monde doit
être pris en considération, du petit employé au patron. Il faut par
exemple amener les employés à comprendre qu’un supérieur qui a le
pouvoir dépend lui-même de quelque chose. Il n’y a hélas plus guère de
place pour l’émotion dans notre société. Avoir de l’humanité serait
l’idéal, mais le système est plombé. Face au stress le corps trinque et
les défenses immunitaires diminuent ».
« Il y a également ceux qui somatisent.
Je travaille par exemple avec des services de dermatologies.
On
sait à quel point la peau est le reflet de l’intérieur. Les expressions
populaires ne manquent pas à ce propos : Avoir quelqu’un dans la peau »
; Donner des boutons » ; « Mal dans sa peau ; A fleur de peau, etc.
Certains
confondent être et faire Une personne qui somatise est repérable grâce
à trois critères : l’incapacité de poser des mots sur son état interne,
la répression de ses émotions, l’hyperactivité. Sur ce dernier point la
personne confond être et faire.
Cela peut conduire à l’épuisement qui est la dernière étape du stress avant la dépression et le suicide.
La
fibromyalgie (douleurs chroniques, maux de têtes), les phobies, les TMS
(troubles musculo- squelettiques) sont également des signes de stress.
Nous
sommes d’ailleurs intervenus pour Toyota dont les TMS représentaient 80
% des dépenses de santé. Nous avons fait un énorme travail sur le
stress et formé du personnel à notre méthode de soins. Quoi qu’il en
soit un chef d’entreprise ne doit pas oublier que la parole reste
essentielle.
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