Pourquoi il faut dépister tous les cancers de la prostate
Le cancer de la prostate est devenu le plus fréquent de tous les
cancers : 60.000 cas ont été détectés, dans notre pays, en 2006. Et les
conclusions de la séance de l'Académie de médecine, consacrée mardi à
cette maladie, sont sans ambiguïté : oui, il faut systématiquement
rechercher ce cancer chez tous les hommes à partir de l'âge de 50 ans,
car le diagnostic précoce diminue la mortalité. Pourtant, l'intérêt de
ce dépistage généralisé fait toujours l'objet d'un très vif débat.
Le Dr Pascale Grosclaude, du registre du cancer à Toulouse, a résumé la
situation actuelle : "Le problème du dépistage se pose en termes
d'articulation, entre un test (le dosage du taux de PSA) ayant des
performances médiocres eu égard à l'objectif qu'on lui fixe, à savoir
dépister des tumeurs prostatiques agressives, et une prise en charge
qui doit être nuancée en fonction de l'agressivité de la tumeur pour ne
pas induire dans la population des effets négatifs insupportables." Car
l'argument des opposants au dépistage systématique est que l'on
découvre parfois de petites tumeurs qui n'auraient jamais mis en péril
la vie de l'homme, alors que les traitements proposés peuvent laisser
des séquelles importantes.
"Les traitements du cancer localisé de la prostate sont la
prostatectomie radicale, la radiothérapie externe, la curiethérapie et
les ultrasons focalisés", a rappelé le Pr Guy Vallancien (Institut
Montsouris, à Paris). "Les résultats oncologiques varient de 85 à 30 %
de survie sans récidive biologique à 10 ans. Les risques sexuels à type
d'impuissance varient de 20 à 60 % et les risques urinaires de 10 à 30
%." C'est pourquoi les médecins doivent absolument informer leurs
patients et discuter avec eux de la meilleure technique à employer, en
fonction de leur maladie et aussi de leurs attentes.
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