Piercing et tatouage : attention aux risques !
Piercing et tatouage
attention aux risques !
Un bijou dans la narine, le nombril ou la langue. Un papillon
sur l’omoplate ou au creux des reins. Piercings et tatouages font
fureur, surtout auprès des jeunes. Et pour l’heure, aucune
réglementation ne vient encadrer ces pratiques à risques.
Question de mode !
Au
moins 100 000 actes de piercing sont réalisés chaque année en France.
On compte entre 800 et 1400 professionnels. Nombreux aussi sont ceux
qui succombent à la mode du tatouage. Il existe près d’un millier de
studios. Considérés comme des artisans ou des commerçants, perceurs et
tatoueurs échappent à toute réglementation. Pratiqués à l’aide
d’aiguilles ou de petits cathéters, leurs actes produisent pourtant des
effractions de la peau ou des muqueuses, sans le moindre contrôle
sanitaire.
Réactions et risques infectieux
Une
réaction inflammatoire locale est normale après l’intervention si elle
n’excède pas quinze jours. Des réactions allergiques aux produits de
tatouage ou aux instruments métalliques peuvent survenir. Entre 10 et
20 % des piercings s’accompagnent d’infections locales, dues
principalement à des streptocoques ou des staphylocoques. Certains cas
d’herpès ou de papillomavirus ont été constatés. Pis, ils peuvent être
à l’origine de contaminations par le virus de l’hépatite B ou C. Et
rien ne permet d’écarter un risque de transmission du VIH. Le tatouage
peut donner lieu aux mêmes risques infectieux, même si les cas restent
rares. « Le risque majeur à retenir est le principe de la contamination
croisée qui peut provenir d’un client précédent, des surfaces de
travail avec lesquelles le matériel utilisé est en contact ou des mains
du tatoueur », commente le Syndicat national des artistes tatoueurs
(SNAT).
La cicatrisation...
Suivez
à la lettre les conseils des professionnels, systématiquement remis à
la suite d’un acte. Évitez l’eau oxygénée, l’alcool et les pommades
ralentissant la cicatrisation. Comptez de deux à six mois pour qu’un
piercing soit totalement cicatrisé. Pendant cette période, tournez le
bijou quotidiennement pour évacuer les impuretés et désinfectez
soigneusement la peau une fois par jour. Pour un tatouage, renouvelez
le pansement plusieurs fois par jour la première semaine. Les bains, la
piscine, la mer sont à proscrire pendant la cicatrisation (quinze
jours) et le soleil pendant un mois.
Contre-indications
-
Toutes les personnes souffrant d’atteintes du système immunitaire
(sida, hépatite B ou C, diabète, cancers, valvulopathie, maladies
auto-immunes, certaines maladies génétiques), de maladies chroniques de
la peau (eczéma), allergiques aux encres ou pigments, sous corticoïdes
ou anti-inflammatoires non stéroïdiens.
- Les femmes enceintes.
- Les mineurs sans autorisation parentale.
Les mesures élémentaires
Une pièce de travail désinfectée et fermée.
Lavage antiseptique des mains du perceur/tatoueur (vaccination contre l’hépatite B recommandée).
Utilisation de matériel à usage unique (gants et aiguilles), de métaux précieux ou de pigments peu allergéniques.
Désinfection de la peau ou des muqueuses des clients.
Stérilisation de tous les matériels par autoclave avec nettoyage dans un bac à ultrasons.
Dans tous les cas, il faut faire appel à des professionnels et non à des artistes ambulants ou officiant à domicile.
Site du Syndicat National des Artistes Tatoueurs : www.s-n-a-t.org
Sources
« Guide des bonnes pratiques du piercing », Dr Jean-Baptiste
Guiard-Schmid, Éd. Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), 2001.
« Manuel d’assurance qualité » du Syndicat National des Artistes Tatoueurs - 37, rue de Douai - 75009 Paris
Source Anne-Sophie Prévost