La génétique et nos chiens et chats (2ème partie)
Les chiens, et certaines races en particulier, ne sont pas épargnés par les maladies génétiques. Heureusement, il est possible de dépister ces anomalies pour procéder à un traitement précoce et écarter les animaux porteurs de la reproduction.
Chez les chiens de races Terre neuve et Landseer, l'accumulation d'une
substance appelée cystine dans les reins provoque l'apparition de
calculs rénaux et d'une inflammation de l'appareil urinaire. Le chien
atteint souffre de difficultés pour uriner et a parfois du sang dans
les urines dès l'âge de 6 mois. Environ 20% des chiens Terre-Neuve sont
porteurs de l'anomalie génétique responsable de cette maladie. Certains
animaux peuvent être porteurs de la maladie sans en être atteints; mais
ils transmettent alors l'anomalie à leur descendance. Le cocker anglais
peut quant à lui souffrir de néphropathie familiale, une maladie
induisant une insuffisance rénale chronique à partir de 6 mois,
conduisant généralement à une mort prématurée avant l'âge de 2 ans.
L'atrophie progressive de la rétine est une anomalie génétique
concernant notamment les setters irlandais, braques allemands, huskies
sibériens, Mastiff…. Elle conduit à une perte de vision progressive
aboutissant à une cécité totale entre 2 et 12 ans. Au sein des races à
risque, 1 à 5 % des chiens sont porteurs de l'anomalie génétique.
Enfin, le chien de race Briard peut souffrir de cécité nocturne, une
autre maladie oculaire induisant un vieillissement précoce de la rétine
provoquant une perte de vision la nuit et évoluant parfois en une
cécité totale.
Certains médicaments couramment utilisés pour soigner les chiens se
révèlent extrêmement toxiques pour certaines races canines. La race
principalement concernée est le chien de race Colley, ainsi que les
races apparentées (border collie, bearded collie, berger shetland,
berger australien, bobtail…). Les médicaments pouvant provoquer une
intoxication chez ces chiens sont un anti-parasitaire (l'ivermectine),
un anti-diarrhéique (le lopéramide) ainsi que certains médicaments
anti-cancéreux (doxorubicine, vincristine…), bien que ces derniers
présentent des effets secondaires importants dans toutes les races de
chiens. De nombreux chiens appartenant à cette race (40 à 50% des
chiens sont sensibles aux USA, en Australie et en France) présentent
une anomalie génétique dans un gène (MDR1). Lorsque ce gène n'est pas
fonctionnel, les médicaments décrits plus haut s'accumulent dans le cerveau et peuvent provoquer la mort de l'animal. Certains
laboratoires spécialisés proposent, avant l'administration des
médicaments potentiellement toxiques, de tester la sensibilité des
chiens à risque en recherchant une mutation au niveau du gène MDR1.
Source : Anne Pensis, vétérinaire
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