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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
  • La vie est un combat et malgré les maux, il nous faut avancer sur le chemin de notre destinée... - Attention, nous sommes ni médecins, ni thérapeutes. Vous devez absolument consulter avant de changer, arrêter ou prendre un traitement.
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20 août 2014

«Pourquoi le paracétamol a-t-il un tel succès ?»

«Pourquoi le paracétamol

A-t-il un tel succès ?»

 

Claude Dubray, directeur du Centre d'investigation clinique de Clermont-Ferrand.

 

Claude Dubray, directeur du Centre d'investigation clinique de Clermont-Ferrand et chercheur à l'unité Inserm 766 Pharmacologie fondamentale et clinique de la douleur, a répondu.

 

Qui n'a pas utilisé, un jour ou l'autre, du paracétamol pour calmer une douleur dentaire, articulaire… ou pour faire baisser la fièvre du «petit dernier»? Ce médicament, que l'on trouve pratiquement dans toutes les armoires à pharmacie familiales, est l'«antidouleur» le plus utilisé au monde depuis le milieu du XXe siècle. Ce succès tient à ce qu'il est généralement efficace sur des douleurs d'intensité moyenne et qu'il entraîne très peu d'effets indésirables lorsqu'on respecte les doses recommandées. Son principal point faible est qu'en cas de surdosage important il peut provoquer des lésions du foie potentiellement mortelles.

Bien qu'il soit le traitement de première intention pour traiter la douleur, sa très large utilisation contraste avec les nombreuses interrogations qui entourent encore son mécanisme d'action.

Système nerveux central

Nous savons aujourd'hui que le paracétamol agit principalement au niveau du système nerveux central (SNC) et non, comme on l'a longtemps cru, à la terminaison périphérique des nerfs qui génèrent les messages douloureux. Il y a également un large consensus pour considérer que l'action du paracétamol sur le SNC contribue à renforcer ce que l'on appelle les contrôles inhibiteurs descendants (CID). Ces voies nerveuses partent du tronc cérébral pour moduler la transmission des messages douloureux au niveau d'un relais situé dans la moelle épinière. L'activation de ce système par le paracétamol permettrait ainsi de diminuer les messages douloureux qui remontent vers le cerveau. À côté du rôle de ces CID dans l'atténuation d'une douleur aiguë, il semble également que ce système soit moins efficace chez des patients présentant une hypersensibilité à la douleur telle qu'on l'observe dans certaines formes de neuropathies ou de fibromyalgies. Reste à découvrir précisément la cible sur laquelle agit le paracétamol pour renforcer ce contrôle inhibiteur.

On a longtemps pensé que l'action antalgique du paracétamol résultait, comme pour les anti-inflammatoires, d'un blocage de la cyclo-oxygénase. Cette enzyme contrôle la synthèse des prostaglandines, dont on connaît le rôle sensibilisant sur certaines terminaisons nerveuses. En approfondissant les recherches, on s'est aperçu que l'interférence du paracétamol avec cette enzyme est plus complexe qu'on ne l'imaginait car elle se fait indirectement.

Nouvelles molécules

On a ainsi récemment découvert qu'un produit issu du métabolisme du paracétamol dans l'organisme humain, le para-aminophénol, se conjugue avec un autre pour produire une molécule de structure proche des principes actifs du cannabis. Le rôle de ce métabolite est étayé par des expérimentations, réalisées chez l'animal, qui ont montré que l'on peut supprimer l'action du paracétamol contre la douleur et la fièvre avec des substances bloquant les récepteurs aux cannabinoïdes. Faute de substance de ce type pouvant être utilisée en recherche clinique, ce mécanisme d'action n'a malheureusement pas pu être encore confirmé chez l'homme.

Est-ce la fin de la saga? Probablement pas puisque les chercheurs se lancent déjà sur l'exploration de nouvelles pistes, telles que l'interaction du paracétamol avec les récepteurs thermiques TRPV1, les récepteurs à la mélatonine… Ceci justifie que les recherches restent très actives tant en expérimentation animale (Unité mixte de recherche 766 Inserm/Université d'Auvergne) que chez l'homme (CIC- 501 Centre d'investigation clinique de Clermont-Ferrand), avec deux champs d'application potentielles :

- l'identification des patients qui sont de bons répondeurs à l'action antidouleur du paracétamol, ce qui n'est, semble-t-il, pas le cas de tout le monde;

- la caractérisation des cibles pharmacologiques du paracétamol ouvrant potentiellement la voie à la synthèse de nouvelles molécules qui conserveraient, voire amplifieraient les effets antalgiques du paracétamol, tout en évitant les risques toxiques liés à un surdosage.

Ces perspectives thérapeutiques motivent quotidiennement les chercheurs et les cliniciens qui travaillent sur cette «vieille» molécule encore bien mystérieuse.

 

 

 

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http://sante.lefigaro.fr/

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