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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
  • La vie est un combat et malgré les maux, il nous faut avancer sur le chemin de notre destinée... - Attention, nous sommes ni médecins, ni thérapeutes. Vous devez absolument consulter avant de changer, arrêter ou prendre un traitement.
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13 janvier 2014

La douleur chronique

La douleur chronique
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Retranchements

 

Après avoir découvert, en 2003, une cause de... (Le Soleil, Pascal Ratthé)

Après avoir découvert, en 2003, une cause de la douleur chronique, le neurochercheur de l'Université Laval Yves De Koninck a présenté cette année un premier médicament potentiel pour ce dérèglement ionique dans Nature Medicine.

 

(Québec) Identifier la partie de la cellule qui cause une maladie. Comprendre où, précisément, le mécanisme s'enraye. Trouver un médicament qui règle le problème. En recherche biomédicale, c'est probablement ce qui s'approche le plus d'un tour du chapeau. Et c'est ce que l'équipe d'Yves De Koninck, neurochercheur de l'Université Laval, vient de compléter dans le combat que mène la science contre la douleur chronique.

Cette «douleur chronique» est un dérèglement du système nerveux qui fait se déclencher des signaux de douleur sans raison apparente. Un simple toucher, même une caresse peut causer une souffrance insupportable. Inutile de dire que la vie des gens atteints peut facilement se transformer en enfer, que l'on atténue classiquement avec des antidouleurs de la famille des opiacés comme la morphine - avec tous les effets secondaires que cela implique.

En 2003, M. De Koninck avait découvert que c'étaient des espèces de «pompes» sur la membrane des neurones qui étaient en cause. Si la douleur est un signal extrêmement important, en effet, il arrive tout de même que le corps doive le supprimer - lorsque l'on tente de fuir, par exemple. Cela explique d'ailleurs pourquoi l'on se blesse parfois sans s'en rendre compte quand on pratique un sport.

Pour ce faire, des canaux s'ouvrent sur la paroi des cellules nerveuses et laissent entrer des ions chlorure (Cl-), soit des atomes de chlore portant une charge électrique négative. Les influx nerveux étant justement transmis grâce à des transferts de charges électriques, le passage de ces ions Cl- a pour effet d'inhiber le neurone et de stopper le message douloureux. 

Or, pour que ce petit manège puisse recommencer, il faut ensuite que le neurone puisse expulser ces ions. C'est le travail de la «pompe» découverte par M. De Koninck de le faire, et c'est en plein la «pièce» défectueuse chez les personnes atteintes de douleur chronique.

Le chlorure s'accumule donc dans la cellule et, comme les ions ont tendance à se déplacer des endroits où ils sont le plus concentrés vers ceux où ils le sont le moins, le trop-plein dans le neurone bloque le passage de nouveaux ions dans la membrane. Le nerf ne peut donc plus se désactiver et envoie des signaux de douleur pour tout et pour rien.

Ironiquement, il a été démontré depuis longtemps que ceux qui doivent utiliser de la morphine à long terme ont tendance à développer la douleur chronique, et l'équipe de M. De Koninck a aussi démontré cette année que cet antidouleur déréglait cette même pompe à chlorure. Et si le remède finit par empirer le mal, l'intérêt de trouver un autre traitement s'en trouve redoublé...

Boucler la boucle

En 2005, le neurochercheur de l'UL a précisé notre compréhension du mécanisme en cause et, début 2013, la boucle était bouclée : dans un article paru dans Nature Medicine, une première molécule a été identifiée comme un médicament potentiel. «Ce qu'on a fait, explique le chercheur, c'est qu'on a pris une lignée cellulaire générique qui ressemble aux neurones, et on l'a transformée pour qu'elle produise une protéine fluorescente qui est sensible aux ions chlorures. En faisant ça, on se trouvait à avoir une cellule qui nous disait quelle est sa concentration en chlorures à l'intérieur.»

Armée de ces cellules-tests, l'équipe de l'UL a ainsi pu faire un tri dans une banque de 92 000 molécules pour n'en retenir, éventuellement, qu'une seule - une dénommée CLP-257. Des essais sur des cellules ont montré (de plusieurs façons différentes) que ce médicament pouvait restaurer l'activité de la «pompe à Cl-», puis des expériences sur des souris ont prouvé qu'il réduisait la douleur.

Cette molécule-là, nuance cependant M. De Koninck, ne se rendra pas jusqu'aux essais cliniques sur des humains parce que le corps l'élimine trop rapidement pour en faire un médicament efficace. Mais un autre médicament potentiel et très prometteur est sur le point d'être testé - une entente avec une compagnie pharmaceutique devrait être annoncée sous peu, dit-il.

Et malgré le demi-échec du CLP-257, poursuit M. De Koninck, «pour moi, cet article-là [du début de l'année] reste très important parce que c'est la démonstration expérimentale que ça marche, que cibler cette pompe-là, c'est une bonne stratégie. Et surtout, ce qu'il y a dans les suppléments en ligne de l'article, c'est qu'on a fait des tonnes et des tonnes de tests de toxicité qui ont montré que c'est très, très sécuritaire. Donc, les molécules peuvent individuellement avoir des effets secondaires, mais le fait de cibler notre pompe n'en a pas, a priori».

En outre, même si le fait de trouver un médicament peut ressembler à la «conclusion» d'une belle histoire, ce pourrait n'en être que le début, dit-il.

«Notre point de départ, c'était la douleur, c'est ça qui nous a menés vers les ions chlorures et la pompe. Mais depuis ce temps-là, il y a un paquet de résultats qui montrent que, finalement, ce mécanisme-là pourrait être impliqué dans bien d'autres maladies comme l'épilepsie, l'anxiété, le stress, voire la schizophrénie. Enfin, tout ce qu'on appelle les troubles neurodéveloppementaux. C'est un peu technique, mais cette histoire d'équilibre et de transport des ions chlorures, c'est un truc qui est très impliqué dans la maturation du cerveau.»

 

 

 

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http://www.lapresse.ca/

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