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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
  • La vie est un combat et malgré les maux, il nous faut avancer sur le chemin de notre destinée... - Attention, nous sommes ni médecins, ni thérapeutes. Vous devez absolument consulter avant de changer, arrêter ou prendre un traitement.
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9 janvier 2014

Le palmarès des médecins les plus accessibles, ville par ville

Le palmarès des médecins
Les plus accessibles,
Ville par ville

 

Pour la première fois, voici chiffrées les difficultés d’accès grandissantes aux spécialistes. Avec, souvent, des mois d’attente.

Certes, les Orléanais ont à portée de main les plus beaux châteaux de France. Mais ils auront du mal à en apprécier les joyaux s’ils perdent leurs lunettes. Car, sur les quatre ophtalmos que nous avons contactés dans la bonne ville de Jeanne d’Arc pour refaire une paire, trois nous ont répondu qu’ils ne prenaient plus de nouveaux patients. Quant au dernier, il nous a proposé un rendez-vous… trois mois plus tard.

Contrairement à ce qu’on croit souvent, il ne suffit pas de sortir son chéquier pour s’ouvrir les portes des spécialistes de son quartier. L’enquête réalisée pour Capital par Santéclair (une société qui aide les complémentaires à rationaliser les dépenses de santé de leurs assurés), dont nous publions les résultats en exclusivité, ne laisse aucun doute sur ce point. Non seulement les praticiens demandent souvent bien plus que les 28 euros du tarif Sécu – 39 en moyenne pour un ophtalmologue, 36 pour un gynécologue – mais ils se font souvent désirer bien longtemps : selon les villes et les cabinets, les délais d’attente varient de un jour à plus d’un an ! Pour les ophtalmos, qui figurent parmi les médecins les plus recherchés, il faut patienter en moyenne 115 jours, et les gynécos demandent 41 jours avant d’ouvrir les portes de leur cabinet. Au Havre, ça ne s’invente pas, l’un d’eux n’a trouvé de créneau disponible que… dans neuf mois.

Bien sûr, les délais ont tendance à se réduire quand on accepte de payer plus cher. A Mâcon, il faut ainsi attendre treize mois pour décrocher un rendez-vous à 28 euros chez cet ophtalmo, contre «seulement» six chez son confrère qui prend 50 euros. Mais certaines villes affichent une double peine, avec à la fois des tarifs élevés et des délais à rallonge, comme Rouen (près de six mois d’attente et 43 euros en moyenne), Le Mans (cinq mois et 40 euros) ou Fontainebleau (plus de trois mois et 53 euros).

Pas étonnant que l’indice global d’accès à la santé construit par Santéclair, qui prend en compte à la fois le coût et le délai des consultations, affiche des écarts considérables d’une ville à l’autre. Il varie de un à cinq sur l’ensemble du territoire, avec un minimum pour Cholet (4/20) et un maximum pour Ajaccio (20/20), la cité où la médecine est la plus accessible. On comprend que de plus en plus de Français rechignent à se soigner. D’après une enquête du cabinet Jalma, 59% d’entre eux ont renoncé à consulter un spécialiste en 2011 à cause d’une attente trop longue (le prix arrive loin derrière, avec 42% des personnes interrogées). C’est presque deux fois plus qu’en 2007 (32%).

Le paradoxe, c’est que notre pays n’a jamais compté autant de médecins. Aux derniers pointages, il en abritait près de 216 000 – 22% de plus qu’en 1990 – alors même que la population n’a progressé depuis lors que de 10%. Mais la liberté d’installation étant la règle après la fin des études, toutes ces blouses blanches se répartissent très inégalement sur notre territoire. D’après l’Insee, la Picardie, le Centre et la Haute-Normandie comptent moins de 270 médecins pour 100 000 habitants, contre plus de 350 en Ile-de-France ou en région Paca.

Et le pire est sans doute à venir. Le numerus clausus en première année de médecine a beau être remonté à 7 500 pla­ces environ par an – il était tombé à 3 500 au milieu des années 1990 – il n’y aura pas assez de jeunes pour remplacer les futurs retraités dans les prochaines années (près de la moitié des professionnels ont dépassé la cinquantaine). Selon le ministère des Affaires sociales, la densité médicale toutes régions confondues devrait ainsi chuter de plus de 10% d’ici 2030. Certaines spécialités vont subir une véritable saignée de leurs effectifs, notamment les ORL (– 19%), les rhumatologues (– 30%) et les ophtalmos (– 35%). La situation est si catastrophique, chez ces derniers, que leur syndicat (le Snof) exige que l’on multiplie par deux le nom­bre de jeunes formés chaque année.

Encore faudrait-il que les nouvelles recrues s’installent là où les besoins sont les plus criants. Pour les y pousser, la ministre de la Santé Marisol Touraine vient, certes, de promettre 4 600 euros brut par mois pendant deux ans à ceux qui accepteront de visser leur plaque dans les déserts médicaux. Mais elle a pris soin de rappeler que le gouvernement «n’a pas la moindre intention de remettre en cause […] la liberté d’installation des médecins à l’issue de leurs études». Autant dire que la fracture sanitaire n’est pas près de se réduire.

Notre tableau recense les délais d'attente et les tarifs pour les consultations de gynéco, d'ophtalmo et les scanners pré-implant dentaire dans 124 villes de France. Dans la colonne de droite, le score global a été obtenu en pondérant ces données, pour chaque agglomération. En cliquant sur les flèches de chaque colonne, vous pouvez trier ces informations et ainsi découvrir, pour chaque spécialité, les métropoles où les médecins sont les plus accessibles.

Sandrine Trouvelot

 

Le palmarès des médecins les plus accessibles
LocalisationOphtalmologieGynécologieRadiologie dentaire (1)Score global (/20) (2)
 Tarif (euros)Délai d'attente (jours)Tarif (euros)Délai d'attente (jours)Tarif (euros)Délai d'attente (jours) 
        
Moyenne nationale (124 villes)39 euros115 jours36 euros41 jours146 euros11 jours 
Agen 35 118 28 118 150 12 8
Aix-en-Provence 44.5 40 44.5 11.5 116 5 13  
Ajaccio 32 9 36 5.5 140 5.5 20
Albertville 28 268 28 41 160 11 14
Albi 32 215 28 60 133 5 7
Alençon 28 183 28 29 100 14 11
Ales 42.5 12 44 26.5 90 6 15
Amiens 41.5 75 32 56 143 8 13
Angers 33.5 62 15 42.5 201 37 12
Angoulême 42 117 32 9.5 125 25.5 13
Annecy 39 117 39 56 160 8 9
Arras 33.5 103 41 28 145 12 11
Auch 37 173 47 15.5 127 13 12
Aurillac 28 141 28 23 92 15 15
Auxerre 36 260 39 1 136 1 12
Avignon 43.5 46 46 37 140 10 10
Bastia 47 42 34 18 135 10.5 14
Bayonne 37 34 23 31.5 133 12 13
Belfort 39 199 35.5 48.5 143 8 7
Bergerac 34 57 28 144 180 31 7
Besançon 39 123 32 75 135 2 12
Bordeaux 40.5 47 30 32 170 12 13
Boulogne-Billancourt 43 30 70 5.5 236 8 11
Bourg-en-Bresse 93 40 28 77 150 38 11
Bourges 34 150 43 93 150 6 10
1 2 3 4 5

 

 

(1) Scanner pré-implant dentaire

(2) Le score global a été calculé en pondérant, pour chaque ville, les délais et les tarifs pour les consultations de gynéco, d'ophtalmo et les scanners pré-implant dentaire

Méthode de l’enquête

Pour cette enquête, Santéclair a appelé entre mars et novembre 2012 un échantillon de 600 ophtalmologues, 500 gynécologues et 470 cabinets de radiologie (soit 10% des effectifs totaux) en secteur 1 et 2, répartis dans plus de 170 villes, pour leur demander un rendez-vous rapide. Nous avons éliminé les villes pour lesquelles les données étaient parcellaires.

 

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