Violences faites aux femmes

Une journée mondiale

Pour dénoncer et sensibiliser

Ce lundi, la Journée internationale contre les violences faites aux femmes est l'occasion de (re)parler du plan de 66 M€ présenté par Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, vendredi. Car le gouvernement a décidé de "doubler les moyens" consacrés à la lutte contre ces violences dans un plan triennal qui comprend, notamment, des mesures visant à favoriser les plaintes et améliorer le recueil de preuves en cas de viol.

Ce 4e plan triennal, qui veut faire des violences faites aux femmes "une priorité de santé publique", ambitionne de "ne laisser aucune violence déclarée sans réponse pénale, sanitaire et sociale". Alors que 10.000 plaintes pour viol sont déposées chaque année (27 par jour), un "défi essentiel", afin d'obtenir une condamnation, est d'"assurer les constatations de la façon la plus précoce", a observé le ministère. Le plan prévoit donc d'expérimenter dans plusieurs services d'accueil des urgences et à domicile un "kit de constatation en urgence" pour effectuer des prélèvements en cas de viol, sur le modèle de celui utilisé aux Etats-Unis.

220.000 femmes victimes de violences conjugales par an

Les derniers chiffres de l'Insee, publiés ce vendredi, ont montré qu'1,2 million de femmes de 18 à 75 ans ont subi desviolences physiques ou sexuelles sur deux ans (2010-2011), soit 5,5 % de cette tranche d'âge. En moyenne, ces dernières années, 220.000 femmes par an ont été victimes de violences conjugales, mais moins d'une sur trois s'est déplacée à la police ou à la gendarmerie.

Une étude du ministère de l'Intérieur a, par ailleurs, estimé que 148 femmes sont mortes en 2012, victimes de leur conjoint ou ex-conjoint, soit en moyenne, une tous les 2,5 jours.

Le dépôt de plainte encouragé

Constatant que "la main courante sans suite était devenue le symbole des appels au secours laissés sans réponse", le gouvernement veut encourager le dépôt de plainte.

Création de 1.650 places d'hébergement d'urgence

Pour accompagner les victimes dans leurs démarches (recherche d'hébergement, prise en charge des enfants...), le nombre des intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie sera doublé pour atteindre 350 en 2017, et des conventions seront passées avec des associations spécialisées.

Le gouvernement prévoit aussi la création de 1.650 places d'hébergement d'urgence d'ici 2017.

Pour améliorer le signalement et la prise en charge des victimes, doit être créée une formation spécifique des professionnels potentiellement concernés (médecins, travailleurs sociaux, enseignants, magistrats, avocats, policiers, gendarmes...).

Enfin, afin d'inciter les femmes victimes à chercher de l'aide, une campagne intitulée "Contre les violences, libérons la parole" va être diffusée dans les médias.

• N. A. avec AFP