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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
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27 octobre 2013

Les ados et leur consommation d’alcool

 

"On relâche la pression..."

 

Pas simple de savoir se comporter face à son adolescent lorsque la question se pose, et comment l'aborder. Paroles de jeunes

Paroles d’adolescents : « Avec l’alcool, on relâche la pression… On est vraiment ensemble. »
Paroles d’adolescents : « Avec l’alcool, on relâche la pression… On est vraiment ensemble. » 

Il est des sujets que l’on a du mal à aborder avec les adolescents. L’alcool en est un. Pourtant, à lire et à écouter les médias, il y a urgence.

L’alcoolisation démarrerait de plus en plus tôt et serait de plus en plus violente. Binge drinking (bitures express), coolers (boissons alcoolisées marketées pour les jeunes) dévastateurs, suralcoolisation, augmentation des hospitalisations : le paysage est effrayant. Tellement que pas un parent ne peut y reconnaître son fils ou sa fille.

Quelques chiffres

59 % des élèves de 11 ans déclarent avoir déjà consommé de l’alcool. 72 % pour les 13 ans, 84 % pour les 15 ans. (HBSC)

9 % des jeunes ont une consommation régulière (plus de 10 fois par mois) à 15 ans.

41 % des élèves de 15 ans déclarent avoir déjà été ivres, contre 30 % en 2002.

Résultat : on se dit qu’on échappe à cette catastrophe ; le nôtre ne fait pas partie de cette engeance-là. Pas concernés, on n’en parle pas avec lui. Et pourtant… En 2010, l’enquête HBSC (1) montre que les collégiens (dès 11 ans) présentent déjà des niveaux d’expérimentation de boissons alcoolisées pas anodins.

Amélie a maintenant 16 ans, elle est lycéenne à Bordeaux. À quel âge a-t-elle essayé ? Que pense-t-elle des binge drinkings ? Des coolers ? « Les coolers, c’est quoi ? Non, jamais aucun de nous ne s’est risqué aux boissons chimiques. Les trucs à la pomme ou à la noix de coco, c’est infect. On a essayé l’alcool dès la fin de la cinquième, pour l’anniversaire d’une amie, Marie. Les garçons avaient apporté de la vodka. Je me suis dit : “Comment c’est possible d’acheter ça à 12 ans ? C’est interdit !” Mais ça voulait dire qu’on était déjà grands. Les adultes ne s’en sont jamais aperçus. C’est trop inattendu, que ça commence si tôt. C’était une histoire de bande, de jouer collectif, de pouvoir se parler autrement, et c’est une mise en danger mesurée. Parce qu’on avait quand même un peu peur, la peur d’une perception différente. Je me suis forcée pour être comme les autres. Parce que ça n’est pas bon, hein, l’alcool, rigole-t-elle. Ça a goût de javel. Ensuite, il n’y a jamais eu de pression sur le fait de boire, c’était juste à l’occasion, pas du tout régulier. On avait rendez-vous avec d’autres collégiens dans des lieux publics. L’alcool, c’est pas un signe de mal-être, juste une transgression. Un test. »

 

Nathan, 14 ans, ne dit pas autre chose. D’abord, sur le goût : « Je crois que c’est la première fois dans notre vie qu’on se force à avaler un truc aussi dégueu. Au départ, ça ne tient pas au plaisir, de boire de l’alcool. Mais c’est pour se dire des choses qu’on ne dirait pas sinon. On relâche la pression… On est vraiment ensemble. Et puis, si en troisième on n’a pas encore pris notre première cuite, on est vu comme un gros nul. »

La première soirée, chez un copain, où il y avait de l’alcool, il était en cinquième. Les parents avaient dépêché des bières et des panachés pour l’anniversaire de leur rejeton. « Là, ça m’a choqué. Tout le monde le savait avant que la fête ait lieu. On aurait dit que les parents avaient peur que les enfants commencent sans eux, donc ils donnent de l’alcool dans un cadre “securisé”. Ce n’est pas le rôle des parents de faire ça. Ce sont les soirées où les adultes mettent de l’alcool qui finissent le plus en vrille. »

Inévitablement, quand la morale parentale se met en branle, avec ses œillères, elle tombe dans des oreilles sourdes. Le discours moralisateur ne tient pas. Car demeure un ultime tabou : l’expérience que procure l’ivresse. Nathan le résume : « Et puis finalement c’est un plaisir, ça crée une complicité en plus. »

Complicité qui obéit néanmoins à des règles non écrites : « Certains, bien sûr, exagèrent, et boivent entre midi et deux pour paraître cool. Mais, là, quand ils sont bourrés en cours, c’est ridicule, pitoyable, et on se fout d’eux plutôt. C’est un état qu’on n’a pas envie de partager avec eux, du coup. C’est une sorte d’autorégulation », analyse Amélie.

Qu’on le veuille ou non, l’alcool est rentré dans les cours de collège et de lycée. C’est un fait social. Ne reste qu’une option pour les parents : tenter de prévenir. En en parlant. Sans angélisme ni diabolisation.

 

(1) L’enquête HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) est menée sous l’égide de l’OMS tous les quatre ans depuis 1982 et a pour objectif d’appréhender la perception qu’ont les 11-15 ans de leur santé.

 

 

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http://www.sudouest.fr/

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