Euthanasie
Jean Leonetti veut forcer
Le gouvernement
A abattre ses cartes
Paris, le mercredi 10 avril 2013 – Alors que la commission constituée par le Président de la République et dirigée par le Professeur Didier Sicard a déjà rendu publiques ses réflexions sur l’accompagnement de la fin de vie et qu’est attendu dans les jours qui viennent l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) le gouvernement a déjà indiqué qu’un projet de loi concernant « l’euthanasie » serait présenté au Parlement à la fin de l’année. De très grandes incertitudes persistent cependant sur le contenu de ce texte : quelle définition proposera-t-il de l’euthanasie active ? Ira-t-il jusqu’à autoriser le suicide assisté ? Autant d’interrogations qui nourrissent les commentaires, tandis que les divergences sont grandes sur cette question et vont au delà des traditionnels clivages politiques.
C’est dans ce contexte que le professeur et député Jean Leonetti semble vouloir accélérer le débat et forcer le gouvernement à abattre ses cartes. L’auteur de la loi éponyme sur l’accompagnement de la fin de vie qui sert aujourd’hui de référence et qui en 2005 avait été adoptée à l’unanimité a déposé une proposition de loi qui doit être examinée le 25 avril prochain à l’occasion d’une niche parlementaire accordée à l’UMP. Ce texte comporte deux articles : le premier indique qu’une personne atteinte d’une maladie en phase terminale d’une affection grave et incurable « est en droit de demander à son médecin traitant l’administration d’un traitement à visée sédative, y compris si ce traitement peut avoir comme effet secondaire d’abréger la vie ». Le second offre la possibilité pour les patients de rédiger des directives anticipées.
En réalité ces deux dispositions étaient déjà en germe dans la « première » loi Leonetti, mais elles demeuraient souvent ignorées (volontairement ou non) des professionnels de santé et du grand public. En focalisant l’attention sur ces deux points, Jean Leonetti espère que chacun pourra « dire ce qu’il en pense et chacun prendra ensuite ses responsabilités ». Le député souhaite par cette voie contraindre le gouvernement à se prononcer et à préciser s’il souhaite aller au-delà de ces pratiques en permettant notamment le suicide assisté.
Cette proposition de Loi en tout état de cause va dans le sens de la Commission Sicard et du Conseil de l’Ordre des médecins.
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