Le diabète perturbé par des troubles du sommeil
L’objectif de ce travail de l’équipe de Kristen Knutson (Chicago) était de voir chez des individus d’âge moyen s’il existe un lien entre, d’une part, la durée et la qualité du sommeil, et d’autre part, la glycémie à jeun, l’insulinémie à jeun et la résistance à l’insuline. Il s’agit d’une étude ancillaire de l’étude CARDIA (Coronary Artery Risk Development In young Adults). La durée du sommeil et sa fragmentation ont été estimées par un actigraphe porté au poignet pendant six jours. L’insomnie était définie comme une difficulté à trouver le sommeil ou le fait de se réveiller la nuit trois à quatre fois par semaine ; ainsi que par, à l’actigraphie, une efficacité du sommeil inférieure à 80 %.
Des échantillons sanguins à jeun pour mesure de la glycémie et de l’insulinémie ont été prélevés pendant l’étude CARDIA. La résistance à l’insuline était estimée par la méthode HOMA (Homeostatic Model Assessment).
Chez 115 sujets non diabétiques, on n’a pas observé d’association entre les mesures du sommeil et laglycémie à jeun, l’insulinémie à jeun et l’HOMA.
À l’opposé, chez 40 sujets diabétiques, après ajustement pour des covariables, on a constaté :
* qu’une fragmentation du sommeil supérieure à 10 % est associée à une augmentation de 9 % de la glycémie à jeun, de 30 % de l’insulinémie à jeun et de 43 % du taux de l’HOMA ;
*qu’une insomnie était associée à une élévation de 23 % de la glycémie à jeun, de 48 % de l’insulinémie à jeun et de 82 % de la valeur de l’HOMA.
« L’association observée entre mauvaise qualité du sommeil et taux plus élevés de glucose, d’insuline et de résistance estimée à l’insuline chez les sujets diabétiques incite à étudier davantage les effets des troubles du sommeil sur le contrôle glycémique dans le diabète de type 2 », concluent les auteurs.
› Dr EMMANUEL DE VIEL
« Diabetes Care », mai 2011.
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Source :lequotidiendumedecin.fr