Cancer
Toux, constipation, ganglions, grosseur, perte de poids, saignements anormaux… Ces symptômes peuvent être ceux d’un cancer ! Voici les signes qui doivent vous alerter, et dans quels cas consulter.
Description du symptôme : Une petite boule récente,
dure, non douloureuse, située par exemple dans le sein, sous les
aisselles ou dans le cou ne doit pas être ignorée.
Peut-il s’agir d’un cancer ? "Elle peut évoquer une
tumeur d’un organe voisin [thyroïde, testicule, sein…] mais aussi un
ganglion secondaire à une infection, ou à une maladie du sang", explique
le Dr Françoise May-Levin, cancérologue.
Quand s’inquiéter ? Quand la boule persiste depuis plusieurs semaines et que sa taille ne diminue pas.
A noter : Il existe d’autres causes pouvant être à
l’origine de l’apparition d’une petite boule comme décrite ci-dessus
(kyste). Dans tous les cas, l’apparition d’un signe anormal justifie une
consultation médicale.
Description du symptôme : Du sang dans les selles, dans les urines ou des saignements (francs) entre les règles et/ou après les rapports sexuels.
De quel cancer peut-il s’agir ? "Du sang dans les
selles peut être le signe d’un cancer digestif, tel celui du côlon et du
rectum. Du sang dans les urines peut parfois être lié à un cancer des
voies urinaires ou du rein. Les saignements entre les règles et/ou après
les rapports sexuels peuvent être des symptômes d’un cancer du col de
l’utérus ou de l’endomètre", explique le Dr Françoise May-Levin,
cancérologue.
Quand s’inquiéter ? "Dès que l’on constate des
saignements anormaux, quel qu’en soit le type, même si l’on souffre
d’hémorroïdes, il faut aller consulter un médecin."
Description du symptôme : Une grande fatigue,
inhabituelle, non soulagée par le sommeil, qui persiste sans explication
(pas d’efforts physiques particuliers, notamment…), et souvent dès le
matin au réveil Anormale, cette fatigue peut devenir invalidante :
préparer un repas, monter un escalier, faire le ménage… sont alors de
vraies épreuves.
Peut-il s’agir d’un cancer ? La fatigue peut parfois
révéler une pathologie cancéreuse, comme une leucémie ou un cancer d’un
organe profond (estomac, colon, pancréas), mais ce n’est pas un symptôme
fréquent.
Quand s’inquiéter ? Si vous accusez une fatigue durable, invalidante, consultez votre médecin généraliste.
Description du symptôme : Des douleurs inexpliquées
et durables, quelle qu’en soit la localisation (estomac, ventre, dos,
tête…) ne doivent pas être ignorées.
Peut-il s’agir d’un cancer ? "Une douleur ressentie au
niveau du ventre, toujours du même côté, peut être liée à un cancer du
côlon, de l’estomac ou du rectum", explique le Dr Françoise May-Levin,
cancérologue. Au niveau de l’abdomen, elle peut être associée à cancer
du foie. Dans le dos, elle peut être le signe d’une tumeur au niveau du
rein ou des poumons.
Quand s’inquiéter ? Quand les douleurs persistent, sans
amélioration, même avec un traitement. Cela ne présume en rien la
présence d’une tumeur maligne, mais mieux vaut consulter un médecin pour
savoir l’attitude à tenir.
Description du symptôme : "Quand une tumeur se
développe, elle peut entraîner des troubles du transit", explique le Dr
Françoise May-Levin, cancérologue. En pratique, on présente une
constipation ou une diarrhée (seules ou en alternance).
De quel cancer peut-il s’agir ? En cas de tumeur, ces symptômes sont généralement associés au cancer du côlon ou du rectum.
Quand s’inquiéter ? "Quand le trouble persiste depuis
trois, quatre semaines ou plus, alors qu’on prend un traitement pour le
soigner", répond la spécialiste.
A noter : Ces symptômes peuvent révéler d’autres anomalies. Dans tous les cas, mieux vaut consulter un médecin.
Description du symptôme : "La personne doit pousser
pour uriner, a l’impression d’avoir encore envie après la fin de la
miction, se lève plusieurs fois la nuit pour faire pipi", explique le Dr
Françoise May-Levin, cancérologue.
De quel cancer peut-il s’agir ? Les troubles urinaires
peuvent parfois être des signes du cancer de la prostate. La glande
gonflée comprime en partie l’urètre, le canal via lequel l’urine est
évacuée. Cependant, "dans 70% des cas, il s’agit d’un adénome
(hypertrophie) bénin", précise le Dr Françoise May-Levin.
Quand s’inquiéter ? Quand les troubles persistent depuis plus de trois semaines. Il faut alors en parler à un médecin.
Description du symptôme : "Un grain de beauté qui
saigne, grossit, change de teinte [fonce ou s’éclaircit au milieu] ou
devient irrégulier peut être le signe d’un cancer", explique le Dr
Françoise May-Levin, cancérologue.
De quel cancer peut-il s’agir ? Un cancer de la peau.
Quand s’inquiéter ? Dès que l’on constate une anomalie sur un grain de beauté, il faut consulter un dermatologue.
A noter : "Si on arrache un grain de beauté et qu’il
saigne, il faut consulter un dermatologue par précaution", conseille la
spécialiste. De même, "si on a un grain de beauté situé dans un endroit
sujet à être irrité (ex : bretelle de soutien-gorge), il vaut mieux le
faire enlever".
Description du symptôme : Une perte de poids récente et non expliquée.
De quel cancer peut-il s’agir ? "Ce type
d’amaigrissement est souvent associé aux cancers digestifs [côlon,
rectum, estomac…]", explique le Dr Françoise May-Levin, cancérologue.
Quand s’inquiéter ? "Quand on voit que l’on perd du
poids en continu alors qu’il n’y a aucune raison particulière : pas de
régime, pas de changement d’alimentation… Il faut alors consulter un
médecin."
Description du symptôme : Une toux grasse ou sèche (mais le plus souvent sèche) qui persiste, associée ou non à des crachats de sang.
De quel cancer peut-il s’agir ? "C’est un des signes du cancer du poumon", explique le Dr Françoise May-Levin, cancérologue.
Quand s’inquiéter : Quand la toux persiste depuis environ trois semaines, sans amélioration. Il faut alors consulter un médecin.
A noter : La toux peut parfois être accompagnée d’une
douleur dorsale ("un point dans le dos") qui persiste. C’est un autre
symptôme du cancer du poumon. Attention, ce signe peut aussi se
manifester seul.
Description du symptôme : Une voix ditonale, sourde, éraillée ou enrouée qui persiste.
De quel cancer peut-il s’agir ? Des troubles de la voix
sont généralement associés au cancer de la gorge. Plus précisément, la
tumeur peut être présente au niveau du pharynx, du larynx ou des cordes
vocales. "Pour ce dernier niveau, le cancer se manifestera très tôt
puisque la moindre modification dans la forme ou la consistance d’une
corde vocale est immédiatement perceptible dans la tonalité de la voix",
explique la Ligue nationale contre le cancer.
Quand s’inquiéter ? Quand les troubles de la voix durent depuis environ trois semaines, sans amélioration, il faut consulter un médecin.
Description du symptôme : Des troubles de la
déglutition, des difficultés à avaler, une gêne ressentie au passage des
aliments. "Cela peut faire penser aux sensations ressenties quand on a
une angine. Mais ici, elles ne passent pas malgré la prise de
traitements", précise le Dr Françoise May-Levin, cancérologue.
De quel cancer peut-il s’agir ? Les troubles de la déglutition sont généralement associés au cancer du pharynx et de l’oesophage.
Quand s’inquiéter ? Quand les symptômes persistent depuis environ trois semaines, sans amélioration, il faut consulter un médecin.
Si certains cancers peuvent être dépistés plus tôt parce qu’ils se manifestent par des symptômes visibles (ex : un creux visible sur le sein quand on lève les bras), d’autres au contraire restent silencieux…
C’est le cas des cancers qui se développent au niveau des organes profonds. "Le cancer des ovaires ou de l’estomac, par exemple, est découvert très tard parce qu’il évolue progressivement sans rien dire", explique le Dr Françoise May-Levin, cancérologue. D’une manière générale, le cancer est une maladie sournoise. "Il est donc très important d’être vigilant sur tout symptôme anormal et inhabituel qui persiste ou s’aggrave pendant plusieurs semaines."
Si vous présentez l’un des signes cités dans cet article, pas de panique ! Cela n’est pas forcément synonyme de cancer. Seul un médecin peut juger du caractère suspect d’un signe et souhaiter des examens. Dans ce cas, il peut demander un examen microscopique de la lésion (autrement appelé "biopsie", réalisée sous anesthésie locale). "Il est important que les gens sachent que le diagnostic du cancer ne peut se poser qu’après la réalisation de cet examen, et non pas via un examen visuel ou une prise de sang (sauf dans le cas d’une leucémie)", explique le Dr Françoise May-Levin, cancérologue.
Dans tous les cas, si vous avez un doute, mieux vaut consulter. S’il s’agit d’un cancer, plus il est dépisté tôt, meilleures sont les chances de guérison.
Un nodule est une petite boule, mobile et ferme, qui se manifeste au sein d’un tissu. Il peut siéger au niveau de la glande thyroïde, de la peau, des cordes vocales, des poumons, de la rétine ou encore des seins.
Dans tous les cas, ce n’est pas parce que vous ou votre médecin détectez sa présence, que vous avez un cancer. Le nodule peut être bénin (ce qui est la plupart du temps le cas), suspect ou malin (il est alors cancéreux). Pour le savoir, le médecin peut avoir recours à une ponction du nodule sous anesthésie locale, pour un examen au microscope des cellules recueillies. C’est ce qu’on appelle un examen cytologique.
Dans tous les cas, si vous détectez la présence d’un nodule, consultez un médecin.
Si aucun marqueur sanguin ne peut, seul, dépister un cancer (sauf dans le cas des leucémies), certains dosages peuvent mettre sur la piste d’une tumeur. Par exemple :
- le dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate) peut aider à dépister précocement un cancer de la prostate
- le dosage du bêta-HCG peut influencer le diagnostic d’un cancer du testicule
- le dosage de l’ACE (antigène carcino-embryonnaire) peut aider à rechercher un cancer du côlon ou du rectum
- le dosage de l’alpha-fœtoprotéine peut faciliter le dépistage précoce d’une tumeur au foie
- Le dosage des hormones calcitonine et thyroglobuline peut être utilisé pour le cancer de la glande thyroïde.
Vous ne présentez aucun des signes cités dans cet article ? Vous n’êtes pas à l’abri pour autant. La seule façon de se protéger, c’est de se faire dépister.
- Cancer du sein, cancer du colon et rectum : Dépistage gratuit entre 50 et 74 ans.
- Cancer de la prostate : Un toucher rectal et un dosage de PSA tous les ans pour les hommes de 50 à 75 ans, surtout ceux présentant des antécédents familiaux de cancer.
- Cancer du col de l’utérus : Un frottis tous les deux ans.
- Cancer de la peau : Consulter au moins une fois par an son médecin (ou en cas de grain de beauté suspect un dermatologue), pour une surveillance de la peau, surtout si on est à risque (ex : peau claire, fine).
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- Cancer : toutes les réponses à vos questions, Pr Philippe Jeanteur, ed.John Libbey Eurotext, 2004
- 100 questions-réponses : le cancer de la prostate, Pamela Ellsworth, John Heaney, Cliff Gill, ed.EDP Sciences, 2009
- Guide Fatigue et cancer, Institut national du cancer, 2005