LA FIBRO ET TRAITEMENTS
TOUS LES TRAITEMENTS
En France, près de 2 % de la population souffriraient de fibromyalgie, soit 1,2 millions de personnes. Cette affection laisse les médecins souvent impuissants. Et les patients qui en souffrent, sont démunis lorsque les traitements sont peu ou insuffisamment efficaces.
Et pourtant, la fibromyagie n’est pas une fatalité… Voici un dossier qui fait le tour des différents traitements utilisés contre cette maladie.
Pas facile d’établir une définition précise de la fibromyalgie ! On parle plutôt de syndrome ou d’état de fibromyalgie, plutôt que de maladie. Car la cause n’est pas connue ; et il est parfois difficile de définir les contours de ce syndrome douloureux, diffus, chronique qui touche les muscles, les tendons, notamment au niveau de leur insertion sur l’os. Les douleurs ont la particularité de se déplacer dans différents endroits du corps, et elles sont la plupart du temps associées à une grande fatigue et fatigabilité, des troubles psychiques, et un sommeil perturbé.
C’est un syndrome considéré comme « fonctionnel » dans l’état des connaissances actuelles, il n’y a pas de cause organique connue à ce jour. C’est aussi ce qui explique un certain scepticisme vis-à-vis de cette affection.
Plus de femmes que d'hommes
Les femmes sont plus touchées que les hommes : l’American College of Rhumatology avance 3,4% femmes pour 0,5% d’hommes dans la population américaine. Cette prédominance féminine s’expliquerait par la perturbation de neurotransmetteurs, comme la sérotonine - dont les voies métaboliques seraient différentes selon les sexes. Mais ce neurotransmetteur n’est pas le seul à voir son métabolisme perturbé. Il s’agit, en fait, de tout un ensemble de perturbations au niveau du cerveau limbique (celui qui gère le stress) qui, à force d’être sollicité, entraîne une sorte de « burn-out ». C’est cet épuisement qui est à l’origine de la fatigue paradoxale, d’une impression de déprime, en plus des douleurs.
Par l'analyse des symptômes, il est complexe et difficile d’établir un diagnostic précis. La fibromyalgie peut présenter une multitude de signes qui peuvent sembler disparates, et ce, d’autant qu’ils sont extrêmement variables selon les patients. Les médecins sont souvent déroutés, car ils doivent faire face à une plainte importante alors qu’il y a peu de preuves cliniques objectivables. En effet, il n’y a pas de marqueurs biologiques (par une prise de sang) permettant de faire un diagnostic rapide.
Une longue consultation
C’est comme une enquête policière : il faut d’abord que le médecin prenne le temps du dialogue, et de retracer l’historique de tous les signes et les troubles du patient : persistance de douleurs tendino-musculaires, fatigue chronique, douleurs cervico-oro-faciales, troubles anxio-dépressifs…
Le constat d’un certain nombre de points douloureux à la pression, donne une bonne indication. Il s’agit de points caractéristiques, au nombre de 18, répartis sur l’ensemble du corps. Et une douleur provoquée sur au moins 11 de ces 18 points, définit la fibromyalgie pour les études internationales. Ce cadre(*), un peu rigide, utilisé pour la recherche, a le mérite, certes de fournir une base, mais se doit d’être intégré dans le reste de l’examen. Il est possible, par exemple, de n’avoir « que » quelques points douloureux et pourtant aboutir au diagnostic de fibromyalgie ; et à l’inverse, avoir 18 points et souffrir d’une autre pathologie.
Les médecins spécialistes les plus à mêmes à diagnostiquer ce type de pathologie, sont les rhumatologues.
Les examens
Il n’y a pas d’examen complémentaire permettant de diagnostiquer la fibromyalgie : « tout » va s’avérer frustrant de normalité. Les explorations sur les articulations, sur l'appareil neurologique, pulmonaire, cardio-vasculaire… ne montrent pas d’anomalie, dans le cas de la fibromyalgie !
En revanche, il est nécessaire de passer un certain nombre d’examens (qui dépendent des symptômes) pour rechercher ou exclure des pathologies dont les signes ressemblent à ceux de la fibromyalgie. On parle d’examens d’exclusion.
Il vaut mieux parler d’approche thérapeutique, car il n’existe pas de traitements efficaces chez tout le monde. Il ne faut pas se leurrer, la fibromyalgie est difficile à soigner.
Pour obtenir des résultats, il est bien souvent nécessaire de « tâtonner » pour les traitements et le médecin propose d’essayer différents médicaments, parfois à des dosages différents.
En fait, la prise en charge relève à la fois du « sur mesure » et du pluridisciplinaire : stratégie médicamenteuse + soutien psychologique + physiothérapie ou une réadaptation à l’effort sont, semble-t-il, la démarche qui donne les résultats les plus durables.
Contre les douleurs, les médicaments sont :
- les antalgiques de pallier I, II et III,
- les anti-inflammatoires non stéroïdiens AINS (à doses antalgiques),
- certains antidépresseurs (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, adrénergiques, dopaminergiques...),
- antiépileptiques à dose faible.
Le choix se fait en fonction du type de douleur : il est essentiel de différencier les composantes des douleurs :
- excès de nociception ;
- neuropathiques ;
- psychogènes.
- En externe: une crème anesthésique à base de lidocaïne à appliquer sur les points sensibles de la peau.
Contre les troubles du sommeil, des médicaments hypnotiques et anxiolytiques ne sont préconisés que sur des périodes très courtes. Ce médicaments ont effet l’inconvénient d’induire un sommeil « non physiologique », non réparateur qui vont à l’encontre de ce que l’on cherche. On leur préférera les produits à base de plantes ou certains myorelaxants, comme le thiocolchicoside qui « décontracte » les fibres musculaires, ou certains antihistaminiques pour leur effet sédatif. A éviter : les médicaments à base de benzodiazépine.
Contre la fatigue : un médicament à base de L-carnitine, un acide aminé indiqué dans les déficits musculaires ; les vitamines B1, B6, B12 pour leur action « nutritive » des nerfs et sur les douleurs ; le magnésium ; la vitamine E ; et le fer, même en absence de carence peut donner des résultats. Ou encore la pyridostigmine.
NB : il ne s’agit pas d’une liste exhaustive des médicaments utilisés contre la fibromyalgie, mais d’une « base » dont se servent de nombreux centres de soins traitant les douleurs chroniques.
Les produits à base de plantes (phytothérapie)présentent l’avantage d’avoir peu d’effets secondaires, ce qui est un vrai « plus » dans la fibromyalgie.
Ces produits de phytothérapie ont des effets qui peuvent interagir positivement avec les autres médicaments. Il est de règle de ne pas recourir à l’automédication mais de solliciter l’avis de son médecin traitant avant de les utiliser.
Parmi les spécialités proposées :
- La fibromyalgine® à raison de deux prises par jour.
- L’euphytose® contre le stress et les troubles du sommeil.
- La gelée royale pour l’énergie.
La nutrithérapie envisage la fibromyalgie comme une pathologie d’« épuisement énergétique » cellulaire touchant plus particulièrement le système musculaire, immunitaire et cérébral.
Un épuisement proche du « burn out » lié au profil toujours sous tension de la personnalité fibromyalgique.
La nutrithérapie propose un programme destiné à se soigner, à « remonter la pente » des déficits (déficit des capacités de synthèse de l’énergie, de défense contre le stress oxydatif, de la synthèse des neuro-transmetteurs comme la sérotonine, le GABA…), en vue de refaire fonctionner l’organisme sur des meilleures bases.
Le protocole en nutrithérapie du Dr Jean-Paul Curtay, en test aux thermes d’Allevard, propose des compléments alimentaires :
Traitement d’attaque dans la fibromyalgie (contre les douleurs et la fatigue) :
Corriger le déficit en magnésium : avec 900 mg de magnésium-élément, répartis en 3 prises quotidiennes, de 4 à 6 mois (1 sachet de Magdyn® 3 fois par jour, ou 8 comprimés de D Stress®, trois fois par jour).
Par la suite, la dose à prendre est à rechercher par le patient, en fonction du retour des signes de fatigue, et des douleurs.
Augmenter les apports en oméga 3 qui joue sur l’inflammation : 2 cuillère à soupe d’huile riche en acide alpha-linolénique (huile de lin, de cameline ou Huile Oméga Force 3®), et de 1 à 2 capsules d’huile de poisson, les 3 premiers mois.
Stimuler les processus énergétiques, avec la prise de vitamine B1 liposoluble (Arcalion® 200, 2 à 3 cp en traitement d’attaque, puis 1 à 2 cp en traitement d’entretien), et avec du Coenzyme Q10® (150 à 600 mg/j à prendre avec des graisses).
Le traitement de fond :
L’objectif, selon les médecins pratiquant la nutrithérapie, est de parvenir à une « rééquilibration sérotoninergique ».
Ce traitement comprend :
Une cure à dose pharmacologique de vitamines B (B6, B9, B12, en particulier nécessaires à la synthèse de la sérotonine).
Exemple : B Chabre® 3 cp/j + Speciafoldine® 1 cp/j pendant 1 mois.
Carbonate de Lithium (en préparation) 180 mg, au dîner (contre-indication en cas de grossesse, d’allaitement, d’infection par le HIV).
Dans l’alimentation : favoriser les aliments très antioxydants (thé vert, matcha, roïbos, épice, chocolat noir, légumes verts et fruits variés, et plus particulièrement les baies rouges) pour lutter contre l’inflammation. Privilégier les glucides lents à chaque repas.