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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
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14 janvier 2011

La sexualité des handicapés mentaux

                 La sexualité des handicapés mentaux
                  Un sujet aussi tabou que complexe

Jean-Camille est un Malgache d’une trentaine  d’années arrivé en France en 1999. Une déficience mentale légère qui  l’empêche de s’exprimer en français sans le soutien d’un interprète et  surtout, d’avoir pu devenir arbitre de football, son rêve. Le club dont  il faisait partie, au sein du Grand Troyes, lui confiait néanmoins l’arbitrage des matches entre les joueurs les plus jeunes.
En 2004,  il en avait été exclu suite aux doléances de Coralie*, une adolescente  de 11 ans, appuyée à la rambarde à regarder un match, qui avait soudain  senti une main sur ses fesses. Elle l’avait reconnu et dénoncé à la  police. Interrogé, Jean-Camille avait admis le geste mais fait valoir  que Coralie et son frère l’avaient « embêté ».
Le parquet avait classé l’affaire et Jean-Camille s’était intégré dans un autre club de football.

De stade en stade

Mais en décembre 2008, une plainte est déposée par les parents de Marion*, une enfant de 7 ans. Lors d’un match, Jean-Camille a été surpris par un dirigeant dans la tribune, en train d’imposer des attouchements sexuels à la fillette. Il s’est interposé puis a alerté le   père de Marion. Le prévenu a été placé en détention provisoire. Il y est resté sept mois.
Car, entre 2004 et 2008, il avait été condamné  pour s’être masturbé dans un bus devant des jeunes et avait été  incriminé pour une affaire d’agression sexuelle à Montereau dans  laquelle les experts ont conclu à une abolition du discernement.
«  Je ne me souviens plus de rien », répète hier à la barre Jean-Camille   qui, aux abois, choisit une ligne de défense que déplorent les avocates  des parties civiles, et dont le représentant du ministère public  souligne qu’elle « ne plaide pas en sa faveur ».

 

« L’attardé mental »

Selon les  experts, qui ont conclu à une « responsabilité altérée », le prévenu  présente « une grande immaturité affective et sexuelle ».
Dénué de  perversité, il serait attiré par les fillettes en raison de sa   déficience mentale et de son repli sur lui-même. « Depuis, il ne sort plus qu’avec moi », a insisté sa mère, précisant que son fils est désormais suivi aux plans médical et psychologique.
Les avocates  des parties civiles, Mes Massard et Malausséna, ont dénoncé des « gestes  intolérables car avilissants » ainsi qu’un « profil inquiétant ».
«  Il s’est exprimé plus clairement pendant la procédure. Malgré ses difficultés de raisonnement, il a conscience que ses agissements sont répréhensibles », a commenté Vincent Jacquey, représentant du ministère public, avant de requérir quinze mois de prison dont trois ferme. « Il faut dire ce qu’il en était : dans le club, c’était l’attardé mental », a  exposé en défense Me Delaune, s’étonnant que le parquet ressorte « une  affaire dont le classement, en 2004, avait été motivé par la non-intentionnalité du geste sexuel ». « Il n’assume pas son assurance physique et son âge civil mais il a fait des progrès considérables depuis que sa mère a organisé le suivi et depuis sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, personne n’a à se plaindre de lui », a-t-elle plaidé.

Déclaré coupable, Jean-Camille a été condamné à huit ans de  suivi sociojudiciaire. Il lui est notamment interdit de fréquenter les mineurs ainsi que tous les lieux qui les accueillent. À défaut, il encourt deux ans de prison.

 

*Les prénoms ont été modifiés pour protéger l’anonymat des victimes mineures.

Auteur : Compte rendu d’audience Valérie ALANIÈCE
Article paru le : 12 janvier 2011 sur : http://www.lest-eclair.fr/index.php/cms/13/article/501305/Fillettes_agressees____un_handicape_a_l_epreuve

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