Violences hospitalières
Violences hospitalières
Les violences en milieu hospitalier ne sont plus taboues
La violence gagne du terrain au sein des établissements de santé en France. En 2009, 4.742 "faits de violence" ont été signalés dans les hôpitaux, cliniques et autres structures de soin. Soit une progression de 38 % par rapport aux années précédentes (3.433 actes en 2008 et 3.253 en 2007). La progression peut sembler particulièrement inquiétante, mais le rapport de l'Observatoire national des violences en milieu hospitalier, qui vient de publier ces statistiques, précise d'emblée que le nombre d'établissements déclarants a augmenté de 29 % l'an dernier.
En pratique, dans 85 % des cas, les actes répréhensibles portent sur des personnes (coups, insultes ou injures et menaces) et 15 % concernent des dégradations ou des vols de matériel. Les trois services les plus touchés restent toujours la psychiatrie (40 %), les urgences (15 %) et la médecine générale (13 %). Ce sont les patients qui sont le plus souvent à l'origine des actes de violence dirigés le plus souvent à l'encontre le personnel soignant ; ils sont mis en cause trois fois sur quatre. Mais les visiteurs ou accompagnants manquent aussi parfois de sang-froid. Quant aux soignants, ils sont les auteurs de 7 % des violences (contre 1,4 % en 2006). Cela traduit bien la tension dans les hôpitaux et surtout les conflits exacerbés entre membres du personnel, puisque sept fois sur dix la victime est un collègue.
Basse-Normandie en tête du classement
La très grande majorité des structures déclarantes sont des établissements publics de santé. Près de 67 % des établissements cités dans le rapport sont des CHU, CH et CHS - centres hospitaliers universitaires, centres hospitaliers et centres hospitaliers spécialisés -, qui sont le siège de 87 % des signalements d'actes de violence. Mais les établissements privés déclarants sont en hausse au cours de l'année 2009, car, selon le rapport, ils souhaitent également faire connaître la problématique relative à la sécurisation de leur enceinte.
Les régions qui déclarent le plus de faits de violence ne sont pas nécessairement celles qui enregistrent une criminalité générale la plus importante. Ainsi, c'est la Basse-Normandie qui a déclaré, l'an dernier, le plus de manifestations de violence avec 11,2 % des faits nationaux, suivie par la région Picardie et Champagne-Ardenne mais les auteurs de rapport précisent que c'est "en raison de la politique très dynamique menée par les agences régionales de l'hospitalisation concernées. L'Ile-de-France n'arrive "que" en quatrième position, avec 9,3 % de l'ensemble des faits nationaux, alors que le nombre d'établissements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris déclarants a augmenté en 2009.
Source : http://www.lepoint.fr/