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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
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MON COMBAT CONTRE LA FYBROMYALGIE
  • La vie est un combat et malgré les maux, il nous faut avancer sur le chemin de notre destinée... - Attention, nous sommes ni médecins, ni thérapeutes. Vous devez absolument consulter avant de changer, arrêter ou prendre un traitement.
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2 décembre 2008

Polémique sur les tests de dépistage rapides

Depuis 10 jours, l'association Aides propose à Montpellier des tests de dépistage rapides sans contrôle médical. Faut-il étendre cette expérimentation, jusqu'à mettre en vente libre, comme le suggère l'UMP, des kits de dépistage? Pas si simple.

L'annonce a été faite par le ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, il y a une dizaine de jours: à Montpellier, toute personne qui le souhaite peut désormais entrer dans les locaux de l'association Aides et bénéficier d'un test de répistage rapide du sida, dans le cadre d'un programme mené par l'ANRS (Agence nationale de recherches sur le sida).

Concrètement, des volontaires d'Aides, spécialement formés à cela, proposeront ce test qui se pratique avec une simple piqûre au doigt avec une réponse dans la demi-heure qui suit. En cas de séropositivité, un test classique devra être systématiquement pratiqué pour confirmation par du personnel médical. L'expérimentation sera étendue à Lille en février 2009, puis à Bordeaux (avril 2009) et à Paris (début du 2e semestre 2009).

L'intérêt de ce test? Favoriser un meilleur dépistage de la population, moins "lourd" (pas besoin d'ordonnance, pas de rendez-vous, délai de réponse raccourci), qui pourrait séduire les 30 000 à 35 000 personnes qui ignorent encore leur séropositivité en France et qui n'osent pas, pour diverses raisons, se faire tester.

Le risque de la fenêtre silencieuse

Reste une limite, essentielle: la "fenêtre silencieuse", c'est-à-dire la période pendant laquelle le virus est présent dans l'organisme mais ne peut être détecté. Pour les tests classiques, la fenêtre silencieuse est de quelques semaines. Pour ce test rapide en revanche, elle est de trois mois environ. Inutile, donc, de venir deux jours ou même 3 semaines après un rapport non protégé pour savoir si vous avez été contaminé ou non. Cette précision, nécessaire, n'a semble-t-il pas été assez relayée par les médias, ni par la ministre de la Santé.

Qu'à cela ne tienne, l'UMP a demandé ce week-end la mise en vente libre, immédiate et sans prescription, de ces kits de dépistage. Estimant l'expérience actuelle "totalement insuffisante", deux des responsables de l'UMP (le Pr Philippe Juvin et Michel Hanoun) avancent cet argument: "Qui peut croire un instant qu'un utilisateur se découvrant séropositif après un auto-test n'ira pas consulter?"

On ne sait s'il faut en rire ou en pleurer, tant cette réaction témoigne d'une méconnaissance grave de la réalité. Car enfin, avant de réagir ainsi, avant de proclamer leurs convictions, MM. Hanoun et Juvin auraient mieux fait de prendre contact avec le monde associatif et médical. Ils auraient, peut-être, appris qu'en matière de toxicomanie et de sexualité -et plus encore lorsque cette sexualité est mal vécue- le "raisonnable" n'est pas nécessairement ce qui survient. Qu'il existe des situations de déni, de honte, de volonté de "ne surtout pas savoir". Bref, que parfois on ne se conduit pas de la façon la plus rationelle qui soit, que on ne fait pas uniquement ce qui est bon pour nous.

Irresponsable? Peut-être. Sauf que dès qu'il s'agit de sa propre santé, chacun perd de sa lucidité, de son objectivité. Après tout, un automobiliste qui roule ivre, sans ceinture, un téléphone portable à la main, sans respect des limitations de vitesse se met certes en danger, mais il met également en danger la vie des autres. Est-ce pour autant qu'il s'en abstient? Non. De même, nombreux sont les malades (hypertendus, diabétiques...) qui ne modifient pas leur mode de vie alors qu'ils savent qu'ils se mettent en danger.

Après tout aussi, nombreux sont les médecins qui racontent comment un patient à qui on annonce le diagnostic de tumeur maligne peut parfois ne pas vouloir l'entendre. Jusqu'à, même, refuser des soins ou, à tout le moins, fuir l'hôpital. "Qui peut croire un instant qu'un malade qui découvre son cancer n'ira pas consulter?": pour paraphraser leur remarque sur le sida, telle est la conviction de ces deux représentants de l'UMP.

La réalité, hélas, est un tout petit peu plus complexe.

Sources

http://accel96.mettre-put-idata.over-blog.com/0/34/76/21/ange_gif.gif
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