Le réchauffement du climat
Paludisme et dengue progressent
avec le réchauffement du climat
L'Asie du Sud-Est et les pays insulaires du Pacifique Sud sont
confrontés de plus en plus au paludisme et à la maladie de dengue. Les
moustiques propageant ces affections tropicales conquièrent en effet de
nouvelles régions du monde avec le réchauffement climatique de la
planète.
Selon un nouveau rapport de l'institut Lowy rendu public jeudi à Sydney
et intitulé "L'aiguillon des changements climatiques", des statistiques
montrent que depuis les années 1970, les changements climatiques ont
favorisé 150 000 décès supplémentaires chaque année, via l'extension de
maladies. Pour plus de la moitié, ces décès ont concerné l'Asie.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la hausse des
températures moyennes et des précipitations dues aux changements
climatiques va déboucher sur une augmentation du nombre de moustiques
dans des régions du globe plus tempérées, où l'on connaît mal les
maladies qu'ils transmettent et dont les habitants y résistent mal.
Estimations pour le 21e siècle
Le rapport prévoit que la prévalence du paludisme pourrait être 1,8 à
4,8 fois plus grande en 2050 qu'en 1990. La proportion de la population
mondiale vivant dans des zones où le paludisme est endémique pourrait
passer de 45% aujourd'hui à 60% d'ici à la fin du siècle, lit-on dans
le rapport Lowy.
A l'horizon 2085, 52% de la population mondiale, soit alors 5,2
milliards d'habitants, vivront dans des régions où sévit la dengue,
maladie épidémique tropicale qui ressemble à la grippe.
Les maladies se propageront d'autre part à mesure que les changements
climatiques contraindront les populations à fuir certains habitats
comme les îles à très faible altitude ou des zones côtières inondées
par la montée du niveau des mers.
Australie, pays à risque
"Le nombre de réfugiés 'écologiques', dans l'ensemble, pourrait
atteindre 50 millions d'ici 2010, et les populations des îles basses
sont les plus exposées aux risques. Les personnes fuyant les zones
basses représentent le contingent humain qui propagera le paludisme et
la dengue", dit le rapport.
L'Australie, qui ne connaît pour l'instant ni le paludisme ni la
dengue, va devenir un pays à risque parce qu'il est situé en marge de
la zone endémique, qui s'agrandit et pourrait s'étendre au Nord
australien.
Les changements climatiques risquent aussi d'entraîner un élargissement
de la zone endémique de la dengue. Des secteurs du Pacifique comme les
Samoa, Tonga, la Nouvelle-Calédonie, les îles Kiribati et Palau
connaissent déjà une épidémie de dengue, avec plus de 2000 cas signalés
depuis le début de l'année.