l’euthanasie sociale des fibromyalgiques
L’Académie de Médecine prescrit
l’euthanasie sociale des fibromyalgiques
jeudi 6 décembre 2007
par
Jean Dornac
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Par les temps qui courent, et de plus en plus, ceux qu’on nomme ou qui se nomment eux-mêmes des « élites » sont des gens qu’il ne faut surtout pas suivre si l’on tient à soi… Ceci, je le constate et déplore dans tous les domaines : Politiques, bien sûr ; économiques, évidemment ; médiatiques, bien entendu ; mais aussi médicaux comme nous allons le voir…
Parce que l’Académie de Médecine, à propos de la fibromyalgie, a « livré » un rapport inacceptable, début 2007, j’ai tenu à analyser son texte et à répondre à un certain nombre d’affirmations erronées, dépassés ou péremptoires. Je précise que je ne mets pas des personnes en cause, ici les signataires du rapport, mais bel et bien l’Institution. Cette dernière, à mes yeux, désolé de le dire brutalement, ne sert à rien. Ou à si peu de choses, comme orienter les décisions des économico-politiques [1] ou servir les décisions de ces derniers. Mais à quoi donc peuvent servir ces « Académiciens » pour nous, malades ? Savent-ils ce que nous vivons ? Non, je n’en ai pas l’impression…
Leurs connaissances ne semblent guère que livresques. Mais leur est-il venu à l’idée d’interroger des malades ? Que nenni ! [2] Dès que les « élites », dans ce domaine comme dans les autres, touchent à quelque chose, on peut être certain qu’ils ne réfléchiront et ne prendront de décision qu’entre eux. Dans le cas des malades, celui qui nous occupe ici, ce serait une hérésie de demander son avis à un malade ! Pensez-donc ! Que sait le malade ? Il n’a fait aucune étude médicale, c’est un ignorant pour ne pas dire un ignare… [3]
Pour une fois, c’est un malade de la fibromyalgie, moi en l’occurrence, qui va décortiquer ce rapport et en montrer à la fois les incohérences mais surtout ce à quoi il conduit, c’est-à-dire à une euthanasie sociale d’un bon nombre de malades… Par souci d’honnêteté et pour que chacun puisse contrôler mon travail, je mets en pièce jointe le rapport de l’Académie…
Analyse du rapport publié le 16 janvier 2007 par l’Académie de Médecine à propos de la fibromyalgie.
Pour conduire cette analyse, je ne retiendrai, bien sûr, que les passages les plus significatifs, les plus choquants, tous ces passages qui ne peuvent que faire bondir les victimes de la fibromyalgie.
L’exposé des raisons officielles de ce rapport (les extraits du rapport sont en italiques) :
Pour répondre à la demande de Monsieur le Ministre
de la Santé et des Solidarités, l’Académie nationale de Médecine s’est
penchée sur le problème de la fibromyalgie pour en faire l’étude nosographique, la synthèse des données de la littérature scientifique dans ce domaine, et proposer des recommandations concernant la prise en charge de ce syndrome.
Cela commence bien. En tant que malade, on se dit qu’enfin on va se pencher sur notre maladie… et qu’on va être pris en charge…
Suit une longue explication de ce qu’est cette maladie, pardon, de ce « syndrome »…
(…) L’existence d’états douloureux
chroniques sans substratum organique et sans explication plausible est
connue de longue date et signalée depuis le XIXème siècle.
Ces états étaient considérés, en France, à la suite des travaux
de CHARCOT et de son école, comme relevant de « troubles fonctionnels »
et, jusqu’à la fin des années 1970, étaient répertoriés comme troubles
psychosomatiques, sans faire l’objet d’études ni de recherches notables.
Les cas n’étaient pas particulièrement nombreux dans ces
périodes-là. La courbe du nombre de malade a augmenté de façon
exponentielle depuis peu…
(Réalisé par L. A.)
(…)
C’est en 1977 que deux Canadiens,
SMYTHE et MOLDOFSKY, ont créé le terme de fibromyalgia – fibromyalgie
(FM) – qui est encore mondialement utilisé et figure sous l’identifiant
M 790 dans la classification internationale des maladies (CIM) de
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le principal mérite de ces
deux auteurs n’est pas d’avoir proposé cette nouvelle appellation,
(…) ; ils attiraient surtout l’attention sur deux éléments appelés à
fonder la singularité de l’entité : l’existence de points douloureux à
la pression, et la coexistence de fatigue et de troubles du sommeil.
(…) Cependant, si l’accord parait aujourd’hui général sur la réalité de
ce syndrome douloureux chronique et même sur sa fréquence, des doutes persistent à s’exprimer sur la légitimité d’en faire une maladie, avec les conséquences médico-sociales qui peuvent en résulter.
Ici apparaît un premier scandale. On joue sur les mots. Ce tour de
passe-passe n’est pas innocent, il ne peut que plaire aux politiciens
qui n’ont surtout pas envie de retrouver trois millions de personnes de
plus à prendre en charge au niveau de la sécurité sociale.
L’illustration ? Le souci des « conséquences médico-sociales » qui peuvent en résulter.
La préoccupation des doctes académiciens ne semble pas être la
situation très souvent tragique des malades, mais la santé de la
sécurité sociale…
La raison en est le caractère subjectif des troubles invoqués
(douleur, fatigue, mal-être, troubles du sommeil), le fait qu’ils ne
sont que statistiquement (et non individuellement) associés, le
caractère artificiel et abusif des critères de classification quand on
les utilise à tort comme critères de diagnostic, et surtout l’absence
de toute anomalie biologique ou anatomo-pathologique susceptible de
rendre compte des symptômes déclarés ou d’en garantir l’objectivité.
Il ressort très nettement, de ce passage, comme une tentative de
justifier la « non-prise en charge des victimes de la fibromyalgie. En
tant que malade, sachant que mon psychisme se porte bien, même mieux
que jamais, je m’inscris en faux quant à l’affirmation de « caractère subjectif des troubles invoqués ».
Il semblerait que nos élites médicales, à ce point du rapport, ne sont
pas parvenues à s’écarter d’une opinion vieillotte et totalement
dépassée. A mon sens, l’absence d’anomalie biologique n’est pas un
argument ; au mieux, c’est, dans l’état actuel des connaissances,
quelque chose que l’on n’a pas encore compris.
Il est, à ce sujet, significatif que
les troubles qui caractérisent la FM puissent être aussi bien classés
dans la CIM dans les troubles de l’appareil locomoteur que dans les
faits de somatisation (F 45) au chapitre des troubles somatoformes. La
CIM a en effet adopté les termes de la classification DSM IV pour les
affections psychiatriques ; il dépend donc dès lors de la décision du
médecin responsable de l’affectation du syndrome à l’une ou l’autre des
rubriques.
Et c’est une des raisons des souffrances vécues par nombre de
malades. J’en ai fait l’expérience moi-même : Lorsque je résidais
encore à Lyon, je me suis vu rétorquer alors que j’avais osé dire à mon
médecin que je souffrais probablement d’une fibromyalgie, que tout cela
n’était que psychologique. Heureusement, je suis d’une nature
non-violente… Il faut se mettre à la place des victimes de la
fibromyalgie, elles ne peuvent qu’être révoltées par l’ignorance de
trop de médecins, sachant bien qu’elles ne vivent pas une dépression. Nous ne sommes pas stupides au point d’ignorer si nous avons ou non une dépression.
Les symptômes de celle-ci sont connus et très clairs. Si le dépressif,
très souvent, cache avec quelque efficacité son état de santé, lui-même
sait très bien de quoi il souffre et ce qui le détruit. Or, lorsqu’on
est fibromyalgique, rien de semblable n’existe. C’est le plus souvent
l’inconnu qui nous tombe dessus…
(…)
Les faits rapportés sous la
dénomination de FM sont d’une grande prévalence dans tous les pays où
ils ont été recherchés. On a avancé les taux de 2% dans la population
adulte américaine et de 1,3% en Europe. La grande prédominance féminine
(plus de 80% des cas) fait que la prévalence chez la femme est
nettement plus importante. Des taux moins ou plus élevés ont été
signalés, fonctions des pays, des critères et des méthodes de recueil.
Fondée sur l’application stricte des critères de classification, une
enquête canadienne évalue la prévalence à 1,1%. D’autres travaux
donnent des prévalences plus élevées, jusqu’à 12% en Espagne, mais avec
des méthodes moins rigoureuses pouvant aller jusqu’au recueil par
téléphone des déclarations des sujets On ne peut alors parler que de
syndromes douloureux au sens large du terme, qu’il serait abusif de
considérer ipso facto comme des FM.
En France, selon un chiffre publié par le Sénat, nous serions 3
millions de malades, ceci, il y a quelques années. Combien sommes-nous
actuellement ? En tout cas, il ne s’agit plus d’un épiphénomène ni
d’une maladie orpheline ce qui peut expliquer
pourquoi les pouvoirs, politiques et médicaux freinent des quatre pieds
dès qu’il s’agit de parler de prise en charge des malades.
(…)
La symptomatologie est assez univoque,
dominée par des douleurs musculaires diffuses accompagnées d’une
fatigue souvent intense et de troubles du sommeil, dans un contexte d’anxiété et de dépression
C’est peut-être vrai dans certains cas, notamment lorsque le
médecin consulté fait la confusion entre une dépression bien réelle et
une possible fibromyalgie, mais qu’il s’agisse de mon cas ou de celui
des contacts assez nombreux que j’ai désormais, cette affirmation, en
rouge, est totalement fantaisiste.
(…)
Les troubles du sommeil sont également
quasi-constants : dans plus de 90% des cas le sommeil est perçu comme
léger et non réparateur, quelle que soit sa durée. Il est rare que les
patients passent une bonne nuit avec au réveil, moins de douleur et de
fatigue. À ces difficultés peuvent s’ajouter un syndrome des jambes
sans repos et des périodes d’apnée. La somnolence diurne compensatrice
qui s’en suit peut perturber la vie sociale et professionnelle
Oh que de prudence ! le terme " peut " me fait oh combien ! sourire… mais tristement…
L’enregistrement électroencéphalographique (EEG) confirme l’anomalie du sommeil avec, dans la plupart des cas, l’apparition d’ondes pendant la période de sommeil avec mouvements oculaires lents.
Et l’on dit, l’on affirme qu’il n’y a aucun signe clinique de la maladie ?! C’est une incohérence de plus…
(…)
L’examen physique, contrastant avec
cette riche symptomatologie fonctionnelle, est pauvre et ne met en
évidence aucune anomalie articulaire, musculaire ni neurologique hormis
une éventuelle pathologie associée. La seule anomalie, à laquelle on accorde une grande importance diagnostique, est la douleur provoquée par la pression, modérée
Même si la pression est modérée ,
il arrive parfois qu’elle est très vivement ressentie par le malade. Il
arrive même qu’en période de crise, le simple toucher, du genre caresse
légère sur un bras, une jambe ou le dos, soit douloureux…
Aucune anomalie biologique d’intérêt
diagnostique n’accompagne ces signes fonctionnels : il n’y a notamment
aucun signe inflammatoire (vitesse de sédimentation et C-réactive
protéine normales) ni immunologique (anticorps anti-noyaux, sérologie
rhumatoïde, enzymes musculaires), la créatine-phospho-kinase et les
transaminases sont à des taux normaux, de même que la calcémie, la
phosphorémie, TSH et T4.
Mais tout cela ne prouve pas que le patient ne soit pas malade et
n’oublions pas que l’enregistrement électroencéphalographique confirme
l’anomalie du sommeil.
(…)
Le syndrome fibromyalgique ne peut pas être assimilé à une maladie psychiatrique caractérisée.
Il en aura fallu du temps pour arriver à ce qui est une évidence
pour la grande majorité des malades ! Pourtant, on rencontre encore des
médecins, je suis bien placé pour le savoir, qui font cette confusion
facile, commode et sans doute rassurante pour eux.
(…)
Les troubles exprimés par les
fibromyalgiques (fatigue, troubles du sommeil, céphalée, ralentissement
cognitif) évoquent les symptômes d’un syndrome dépressif. Certaines FM
répondraient même aux critères de dépression majeure caractérisée ou de
syndrome dysthymique (dépression modérée mais persistante). Cependant
on ne trouve pas la dévalorisation, l’auto-accusation, l’absence de
tout désir et de toute motivation propres au syndrome dépressif, ni les
propensions suicidaires.
C’est ce que se tuent à dire, pour ne pas dire crier, le plus grand
nombre de victimes de la fibromyalgie ! Mais, évidemment, comment se
faire entendre lorsque les « sommités médicales » estiment que le
malade est un ignorant qui n’a rien à leur apprendre ?… Mon affirmation
n’est pas diffamatoire ; j’ai suffisamment discuté avec des praticiens
pour savoir que cette mentalité aberrante règne dans les « hautes
sphères » celles que l’on considère comme des « élites ».
L’efficacité partielle des
antidépresseurs sur le syndrome fibromyalgique ne peut pas être un
argument pour l’assimilation puisque certains antidépresseurs, comme
l’amitriptyline, agissent à des doses inférieures aux doses
antidépressives
Point oh combien important à comprendre à la fois par les malades
troublés par les affirmations erronées de leurs médecins et bien sûr
par ces médecins qui doivent d’urgence revoir leurs convictions ou
apprendre ce qu’est la fibromyalgie !
(…)
Par ailleurs l’exploration de l’axe
hypothalamo-hypophyso-surrénalien (cf infra) montre une différence
franche entre FM et dépression : diminution de la concentration du
cortisol libre, de l’excrétion urinaire du cortisol et freination
accrue au test à la dexaméthazone dans la FM ; résultats inverses dans les états dépressifs.
Il importe de rappeler que les états douloureux intenses et/ou
prolongés finissent toujours par entraîner des réactions dépressives et
que les malades douloureux chroniques, lorsqu’ils sont évalués aux
échelles de la dépression, cotent à un niveau pathologique.
Ce point est essentiel à comprendre par les malades ne connaissant
pas encore bien ce dont ils souffrent, comme par leur entourage
familial et professionnel. Mais surtout, il est indispensable que le
corps médical, dans son intégralité, comprenne cela ! Il est heureux
que l’Académie reconnaisse enfin cela et le publie.
Des auteurs ont cependant envisagé que
certains syndromes fibromyalgiques puissent être des états dépressifs
« masqués » à expression douloureuse ; mais la chronicité et la
stabilité du syndrome fibromyalgique s’opposent aux variations
spontanées des troubles de l’humeur. De
plus, si les syndromes dépressifs abaissent le seuil de la douleur, il
n’a pas été noté dans les dépressions la présence de points douloureux
particuliers à la pression.
A ce stade, on peut considérer que l’Académie va enterrer la thèse
« dépressive » de la fibromyalgie et c’est un point très important pour
les malades.
(…)
Le même raisonnement peut être tenu
pour l’association FM/troubles anxieux. Les fibromyalgiques présentent
des états d’anxiété marqués avec souvent une appréhension de l’avenir
et des craintes concernant notamment les répercussions du syndrome
douloureux. On a parlé du « catastrophisme » des fibromyalgiques.
L’anxiété est-elle le soubassement du syndrome douloureux ou en
augmente-t-elle la résonance ? N’est-elle pas la conséquence de la
douleur ? Force est de constater que les
syndromes douloureux et asthéniques chroniques sont souvent associés à
des troubles anxieux, à des troubles dépressifs et aussi à des tableaux
évoquant un état de stress post-traumatique.
Je crois qu’il est important de comprendre que face à ce que vit le
malade il n’est pas étonnant que s’installe un état d’anxiété chez
certains. La très grande majorité des ceux qui sont atteints ne
connaissaient pas la fibromyalgie, n’en avaient même pas entendu
parler. Or, ce qu’on vit, si l’on doit rester trop longtemps dans
l’ignorance de ce qui nous arrive, est destructeur. J’en veux pour
preuve mon propre cas qui, je l’espère, n’est pas unique.
J’ai connu la fibromyalgie et ses écrasantes conséquences chez
une amie, un an avant d’être atteint moi-même. Cette connaissance m’a
permis de comprendre de quoi je souffrais mais surtout, elle m’a permis
de ne souffrir d’aucune anxiété. C’est en ce sens qu’il est plus que
souhaitable que les médias et les médecins parlent de la fibromyalgie,
qu’ils expliquent quels en sont les symptômes, mais aussi que cette
maladie n’est pas mortelle. C’est important pour les nouveaux malades
tout comme pour l’ensemble de la population dont un certain nombre
d’individus n’échapperont pas à ce mal.
(…)
Un troisième rapport peut être établi
avec l’hypochondrie névrotique. La description de la FM correspond à la
description ancienne des cénestopathies par Dupré. À présent on parle
de « troubles fonctionnels », de « troubles somatoformes » ou de
« troubles dissociatifs ». Leur mécanisme évoqué est celui d’une
véritable conversion névrotique, au sens hystérique, où les problèmes
inconscients du patient, ses traumatismes anciens sont exprimés à
travers les douleurs corporelles. Regardée sous cet angle, la FM
pourrait donc être de mécanisme névrotique, une forme de somatisation.
Toutefois les dénominations de troubles somatoformes, troubles
dissociatifs accompagnés de symptômes somatoformes, dissociation
somatoforme ou conversion éclairent peu le mécanisme
psychopathologique, regroupent probablement des dimension
psychologiques différentes, et leur complète similitude avec la FM
n’est pas établie. Notons que certains
fibromyalgiques sont très réticents à l’investigation psychologique,
estimant et affirmant que leur maladie est physique et non psychique.
On pourrait, en effet, penser à des troubles somatoformes, le
corps, l’esprit ne faisant qu’un. Mais si la fibromyalgie devait
résulter des chocs de l’enfance, peu de Français, peu d’humains
échapperaient à ce mal. Nous pouvons tous trouver mille souffrances
remontant à l’enfance, mille traumatismes… Je reste donc pour ma part
plus que sceptique et, pour une fois, je rejoins les Académiciens qui
se gardent bien d’affirmer que là se trouve la cause de la fibromyalgie.
(…)
En résumé, il est probable qu’il existe
plusieurs cadres psychopathologiques au sein du groupe des FM. Selon
les cas, la FM peut être, avec prudence, apparentée ou rapprochée des
syndromes dépressifs, des syndromes anxieux, des troubles somatoformes
ou de la conversion, du syndrome de SPT. Selon les cas, la similitude
est plus marquée avec l’une ou l’autre de ces entités, mais le sens de
la relation reste obscur, et on ne peut dire, de la FM ou du trouble
psychopathologique, lequel est la conséquence de l’autre. On
ne peut donc assimiler la FM à une maladie psychiatrique ; ses liens
avec les maladies psychiatriques n’en sont pas moins indéniables.
Formidable ! Première affirmation : « On ne peut donc assimiler la FM à une maladie psychiatrique »… et de suite, deuxième affirmation : « ses liens avec les maladies psychiatriques n’en sont pas moins indéniables. »…
A se demander si certains, au sein de l’Académie ne seraient pas issus
de la diplomatie vaticane… Plus sérieusement, l’impression que me donne
cette contradiction, c’est que les académiciens renoncent à regret à la
thèse dépressive qui aurait arrangé bien du monde et, surtout, qui
aurait permis d’enterrer toutes les recherches sur les causes réelles
de cette maladie. Dans tous les cas que je connais, le mien y compris,
il n’y a pas eu dépression avant la fibromyalgie. Mais il y a eu
dépression chez certains malades après quelques mois de cette maladie
qui est éprouvante, tant par les douleurs constantes que par l’état
d’intense fatigue. Croyez-moi, il n’est pas évident d’accepter
facilement de se voir transformer, peu à peu, « en légume… »
(…)
La FM prédomine très nettement chez la femme adulte, mais elle peut s’observer chez l’homme et chez l’enfant.
Il semblerait d’ailleurs que de plus en plus d’enfants sont touchés, si je me base sur ce que m’ont rapporté plusieurs contacts.
(…)
Le syndrome de fatigue chronique (SFC)
est décrit comme un état d’asthénie datant d’au moins six mois, sans
cause, non atténué par le repos et entraînant une baisse de plus de 50% de l’activité quotidienne.
Chiffre à retenir en vue de la surprenante conclusion des Académiciens.
(…)
Le SFC a donc beaucoup de ressemblance
avec la FM, dont il partage en outre la chronicité et la faible
sensibilité aux traitements. La différence principale entre l’un et
l’autre semble être le premier symptôme mis en avant : fatigue dans le
SFC, douleur dans la FM. Il est intéressant de constater à ce sujet que
les malades se réclamant de l’une ou l’autre maladie se sont groupés en
France dans une commune association.
Certains malades… faire ici une généralité ne sert pas la cause de la crédibilité d’un tel rapport.
(…)
L’évolution de la FM est chronique, et peu sensible aux mesures mises en œuvre pour la combattre. La patiente consulte
généralement alors que les troubles sont installés depuis des mois ou
années, et son état n’est souvent guère modifié après plusieurs années
d’observation. Les points douloureux restent notamment assez constants
alors que les autres symptômes peuvent se modifier.
Encore une généralisation ! Je ressens cela comme un sexisme
déplacé et à mon avis suspect. Suspect en ce sens, que dans certains
milieux masculins, on a facilement tendance à penser que les femmes
sont décidément bien fragiles, sous entendu côté psychique. Je ne sais
si tel est le cas ici, mais cette mise en valeur de la patiente,
m’oblige à y penser.
Il serait intéressant d’avoir des statistiques plus récentes sur
le nombre d’hommes touchés. Même si cela n’a pas valeur de preuve, je
rencontre de plus en plus d’hommes touchés par le mal.
La douleur chronique, la raideur et la fatigue limitent
les capacités fonctionnelles des patients qu’il s’agisse des activités
quotidiennes ou professionnelles. Les tâches impliquant des efforts
musculaires répétés ou en élévation des bras sont difficilement
supportées.
Toujours à retenir en vue de la conclusion des Académiciens.
Le maintien au travail est souhaitable
Très mauvaise plaisanterie, qui montre, à mon avis, une méconnaissance grave des effets cette maladie chez les académiciens.
…surtout si l’on a pu adapter le poste
aux capacités physiques de la patiente. Une étude suédoise a montré que
parmi 176 femmes souffrant de FM, 15 % travaillaient à temps complet et
35 % à mi-temps. Pour 99 % de celles qui travaillaient la capacité de
travail était réduite mais maintenue grâce à la compréhension de l’employeur et l’aménagement du poste, en fonction de l’état individuel
Les académiciens ignoreraient-ils dans quel monde nous vivons ?
Ignorent-ils qu’un patron a autre chose à faire et dépenser que de
créer des installations spéciales pour les malades de la fibro ? Je
reviendrai sur ce point crucial au moment de la conclusion des
Académiciens.
(…)
Il importe de remarquer que les études
sur le retentissement social et professionnel de la FM ont été
généralement faites sur des formes sévères du syndrome, chez des
patients qui consultent dans des centres de prise en charge de la
douleur. Elles ne concernent pas toutes les
personnes qui répondent aux critères de classification, lesquelles
peuvent à l’extrême n’exprimer aucune plainte spontanée.
Oui, bien entendu, la question du travail, comme pour toute
maladie, dépend du degré de gravité de la maladie chez chaque
fibromyalgique.
La présentation clinique et la capacité
fonctionnelle sont en fait très variables d’un patient à l’autre et
d’un jour à l’autre, en fonction des facteurs d’environnement
Ce sont surtout les facteurs climatologiques qui interviennent :
vent, froid, pluie. Il semblerait que la pollution n’arrange pas non
plus notre état, mais c’est tellement évident que la pollution tue… il
suffit de songer aux 13 000 morts de la canicule de 2003 puisque la
majorité a succombé non pas à la chaleur, mais à l’aggravation de la
pollution due à la chaleur.
(…)
On n’observe pas d’aggravation avec les années mais une stabilisation, voir même une légère amélioration à long terme.
Je rectifie cette affirmation pour ma part. On observe une
aggravation constante dans un certain nombre de cas. L’aggravation se
caractérise par des crises successives qui, à chaque fois, laissent le
malade dans un état pire que précédemment. Pour ceux, plus nombreux
qu’on imagine, si je me base sur les infos reçues, qui vivent cet état
de fait, leur état peut atteindre le stade du quasi-légume ». A ce
stade-là, oui, il n’y a plus aggravation. Et certains malades voient,
même s’ils ont atteint le pire, une amélioration de leur état,
amélioration très lente, mais réelle. Cependant, cela ne tient pas du
miracle ; dans la majorité des cas que je connais, l’amélioration a
démarré avec un changement d’alimentation, notamment en passant le plus
possible par le bio. Ce qui suggère que le corps a été empoisonné,
notamment par les intrants (pesticides, etc.), et que ce simple
changement d’alimentation vers quelque chose de plus pur est suffisant
pour récupérer une partie de notre énergie.
Reste que le bio n’est pas remboursé par la
Sécu et que trop de malades n’ont plus ou pas les moyens de passer à
l’alimentation bio compte tenu du prix et compte tenu des conclusions
de l’Académie…
(…)
L’IRM fonctionnelle a permis de
comparer la forme d’activation cérébrale suite à une stimulation
périphérique chez des patients atteints de FM et chez des témoins. La
stimulation par une pression telle qu’elle provoque une douleur
identique chez les malades et les témoins entraînait, chez les uns et
les autres, une répartition similaire des régions activées, alors
qu’une pression identique entraînait l’activation de régions plus
nombreuses chez les patients. D’où les auteurs concluent que la FM est
caractérisée par une augmentation du traitement cortical et
sous-cortical de la douleur.
Ces anomalies de l’imagerie cérébrale sont
les acquisitions les plus importantes des dernières années pour ce qui
est de la FM. Outre qu’elles confortent le syndrome clinique d’un
complément objectif qui lui faisait défaut jusqu’à présent, elles
permettent de concevoir, sans plus de précision dans l’immédiat, les
centre nerveux supraspinaux comme origine commune de tous ces
éléments : anomalies de la perception douloureuse, troubles du sommeil,
fatigue, troubles cognitifs, anxiété, dépression.
Il s’agit là d’une véritable avancée ! Mais, hélas, cela ne donne
aucune indication quant à la cause d’origine de la fibromyalgie. Mais
au moins, l’imagerie montre que les symptômes ne sont en rien
« subjectifs » et, ceci est très important à savoir pour les malades.
(…)
Les antidépresseurs sont les
médicaments qui ont donné le moins de déception dans le traitement de
la FM, et restent actuellement les plus utilisés.
L’amitriptyline, antidépresseur tricyclique, est employée depuis le début des années 80, non
pour sa propriété d’antidépresseur, mais en raison de son effet
possible sur les troubles du sommeil, la fatigue, les troubles de
l’humeur que manifestent souvent les fibromyalgiques. La justification actuelle d’emploi de ce médicament et des produits de la même classe est leur action modulatrice de la douleur au niveau des centres nerveux et non leur effet antidépresseur.
Point majeur à retenir par les malades dont leurs médecins voudraient encore faire passer la fibromyalgie pour une dépression.
(…)
Conclusions (partielles) de l’Académie
La douleur de la fibromyalgie est
habituellement attribuée à une diminution du seuil de sensibilité
douloureuse, dont l’origine centrale a été évoquée, en raison notamment
de la mise en évidence d’anomalies de l’imagerie fonctionnelle
cérébrale.
Une prise en charge personnalisée et une explication du syndrome
sont profitables aux patients souvent persuadés d’avoir une maladie
inquiétante, et ne les aggrave pas comme certains ont pu le craindre.
En l’absence de lésions objectives de
l’appareil locomoteur, le simple diagnostic de fibromyalgie ne peut
donner lieu, automatiquement, à la reconnaissance d’une invalidité ni
aux avantages des affections de longue durée. À titre individuel un
handicap peut cependant être reconnu dans certaines formes sévères du
syndrome, nécessitant une prise en charge prolongée médicopsychologique
et de rééducation.
Cette conclusion-là est totalement inacceptable ;
C’est cela que j’appelle de l’euthanasie sociale programmée.
Recommandations (partielles)
(…)
Les troubles fonctionnels ne
correspondent à aucune anomalie objective des structures de l’appareil
locomoteur. Ils ne peuvent être responsables d’un handicap définitif ni
de lésions fixées. Le diagnostic de
fibromyalgie n’implique donc pas par lui-même l’obtention d’une mise en
invalidité ni les avantages d’un statut d’affection de longue durée.
Il convient cependant, d’éviter une attitude trop dogmatique. En
effet, la diversité des présentations cliniques forme un spectre
continu allant des formes les plus discrètes aux formes les plus
sévères. Ces dernières, peu fréquentes, peuvent justifier à titre
individuel et après avis d’expert la prise en charge qui convient aux
maladies invalidantes, permettant d’adapter le traitement aux besoins
du patient.
C’est bien joli ce passage… mais combien de malades peuvent en
bénéficier à une époque de refus de solidarité de la part du pouvoir ?
Dans tous les cas, le maintien
d’une activité professionnelle est souhaitable et doit tenir compte de
la gêne fonctionnelle, en adaptant le poste et les horaires de travail.
Totalement absurde et hilarant ! (voire dans mes conclusions pourquoi je dis cela).
Des recherches sont encore
indispensables pour mieux comprendre l’origine des douleurs et des
nombreuses plaintes de ces patients.
On parle de « plaintes » alors qu’il s’agit de souffrances bien
réelles et très profondes. Quant à rechercher les causes de ce que je
ne peux m’empêcher de nommer une maladie, il faudrait précisément
quitter tout dogmatisme et fouiller sérieusement dans des domaines
considérés comme tabous, par exemple les effets secondaires à court
terme et à long terme de la vaccination.
Mes conclusions ne peuvent qu’être très sévères. Si je salue les quelques rares avancées de ce rapport, je pense au fait qu’enfin les Académiciens renoncent à considérer et déclarer la fibromyalgie comme étant une dépression nerveuse, je constate que pour le reste, c’est un alignement sur les desiderata des pouvoirs politiques. Pour une fois, les lobbies de toute nature n’interviennent pas (encore que…), mais c’est logique puisqu’ils ne sont pas concernés (encore que…).
Ce qui est choquant, c’est le refus de prise en charge des malades, le refus de les considérer comme des invalides.
Que dit l’Académie ? « Le diagnostic de
fibromyalgie n’implique donc pas par lui-même l’obtention d’une mise en
invalidité ni les avantages d’un statut d’affection de longue durée. »
Par ce passage, on voit que l’Académie ignore totalement ce que vivent les malades.
Elle semble se baser uniquement sur des constatations faites par des
médecins qui ne souffrent pas eux-mêmes de ce mal. J’ai le pénible
sentiment que ce rapport a été fait par une Académie qui n’a jamais
interrogé le moindre malade, une Académie qui ignore par conséquent la
profondeur de nos souffrances, une Académie qui ignore également quelle
est l’origine du mal, qui patauge lamentablement et ceci juste pour
fournir un rapport justifiant aux yeux des gouvernements la non-prise
en charge des malades.
Il est vrai que l’Académie semble, un peu plus loin, modérer son opinion en disant : « Il
convient cependant, d’éviter une attitude trop dogmatique. En effet, la
diversité des présentations cliniques forme un spectre continu allant
des formes les plus discrètes aux formes les plus sévères. Ces
dernières, peu fréquentes, peuvent justifier à titre individuel et
après avis d’expert la prise en charge qui convient aux maladies
invalidantes, permettant d’adapter le traitement aux besoins du patient. »
Tout cela est fort bien dit. Tout cela est bien joli ! Mais qu’en
est-il dans la réalité vécue par les malades ? En premier lieu, les
« formes sévères » de la maladie ne sont pas si rares que ça si j’en
juge par les nombreux contacts que j’ai depuis la publication de mon
article sur mon propre cas de fibromyalgie.
Ce qui est inquiétant, mais vraiment inquiétant pour tout malade atteint sévèrement, c’est
l’obligation de passer dans les mains « d’experts ». Experts en quoi ?
Experts au service de qui ? De l’Etat au travers de la sécurité
sociale ? Des patrons ?
Dans tous les domaines, aujourd’hui, on nous assomme « d’avis
d’experts ». Et nous constatons que ces « experts », bien trop souvent,
se trompent et nous trompent. Que vaut l’avis
d’un « expert » s’il ne sait pas écouter un malade, s’il est soumis aux
dogmes officiels d’une médecine uniquement officielle, s’il est soumis
à une médecine de « pensée unique » ? Surtout, que vaut l’avis d’un
« expert » si sa mission est de limiter au maximum le nombre de malades
à prendre en charge ?
On voit trop, depuis quelque temps, les ravages que font les « experts » de la sécurité sociale ou du monde patronal, ces « médecins-conseils » chargés de vérifier, à leurs domiciles, si les gens sont « réellement » malades. Comment ne pas comprendre qu’on est en pleine dérive ? Alors comment, nous, malades de la fibromyalgie, réputés, malgré le rapport de l’Académie, « fragiles du psychisme », pourrions-nous avoir la moindre confiance dans ces soi disant « expert » ?
Un cas m’a été rapporté, il y a peu. C’est un exemple
parmi d’autres : Une dame, frappée par la fibromyalgie, une dame qui
aimait son métier, n’a plus pu travailler. Elle est passé dans les
mains d’experts et, compte tenu de son état très sérieux, l’expert lui
a accordé l’invalidité à 30% ! Je ne sais si vous vous rendez compte ce
que cela veut dire ! Impossible de vivre en France avec une pension invalidité correspondant à un taux de 30% ! Or,
réellement, cette dame ne pouvait plus travailler ! Elle a dû quitter
son appartement ! Son unique chance d’éviter la rue, c’est qu’elle a
une sœur à Paris qui a pu et accepté de l’héberger…
C’est ça, l’euthanasie sociale ! Bravo l’expert !
Par ailleurs, on m’a rapporté que les cas de radiation de l’invalidité étaient très nombreux. Il serait intéressant de connaître les chiffres, mais je doute que nous ne les aurons jamais. Hormis les malades, personne n’a intérêt à ce que les vérités de cette nature soient révélées…
De « l’utilité » de certains « experts » : Le cynisme des pouvoirs
Nous constatons donc que la fibromyalgie, sauf cas rarissimes et coup de chance pour le malade, ne doit pas être pris en charge ni par la Sécurité Sociale ni pour un éventuel droit d’handicap, selon la volonté de l’Académie de Médecine. Vous allez voir qu’au-delà de cette décision choquante, l’Etat mais aussi les lobbies qui fabriquent les vaccins y trouvent un grand intérêt…
Il existe une maladie récente appelée la myofaciite à macrophages. Cette maladie, on ne peut pas en douter, si l’on est un tant soi peu sérieux, est un effet secondaire, de la vaccination contre l’hépatite A et B, mais également de tous les vaccins comportant comme adjuvant de l’aluminium. Les symptômes de ce mal sont pratiquement jumeaux de ceux dont souffrent les fibromyalgiques. De plus, malheureusement, nombre de malades atteint par la myofaciite à macrophages voient leur mal évoluer vers la sclérose en plaques. Certes, ce n’est pas la totalité des vaccinés qui va développer ce mal. Certains sont sensibles, d’autres pas. Cela s’explique très bien en biologie. (Voir les articles du docteur Marie-Hélène Groussac sur http://altermonde-sans-frontiere.com.)
En toute logique, à partir du moment où l’on sait que ces maux sont dus à la vaccination, les victimes devraient être prises en charge en tant qu’invalides ou handicapés et devraient même pouvoir prétendre à une indemnisation par les labos d’une part et par l’Etat d’autre part. En effet, cette vaccination contre l’hépatite a été rendu obligatoire, sous peine de perdre son travail, pour tous les personnels soignants dans les hôpitaux, etc… sans la moindre précaution. Ce sont donc de très nombreux membres des personnels soignants qui sont touchés et qui ne peuvent plus, de ce fait, travailler.
C’est là que nous entrons dans un cynisme total.
La myofaciite à macrophage tout comme la sclérose en plaques sont pris
en charge. Mais, j’ai vu déjà plusieurs cas où les « experts » nommés
pour juger de l’état des malades rejettent ces derniers dans les cas de fibromyalgie !
Le tour est joué, pas besoin de prendre en
charge ces victimes, pas besoin de se poser des questions quant à la
toxicité des vaccins, pas besoin de faire attention aux allégations des
malades, toujours supposés fragiles de psychisme…
Un certain nombre de ces cas scandaleux sont passés en jugement, sans résultat positif pour les malades en question. Rien d’étonnant dans un pays où la vaccination est élevée à un rang de dogme quasi religieux.
La plus grosse et plus mauvaise plaisanterie de ce rapport
Que dit encore l’Académie ? Cette chose que je déclare totalement absurde et hilarante :
« Dans tous les cas, le maintien d’une activité
professionnelle est souhaitable et doit tenir compte de la gêne
fonctionnelle, en adaptant le poste et les horaires de travail. »
Lorsqu’on lit cette phrase et qu’on connaît les souffrances des fibromyalgiques, oui, cette affirmation est absurde ! Mais lorsqu’on connaît la mentalité de notre époque, mentalité patronale, soutenue très puissamment par le pouvoir actuel, alors cette phrase devient carrément hilarante ! Dans quel monde vivent donc ces Académiciens pour ignorer ce que tout le monde sait ?
* En cette époque où le locataire de l’Elysée affirme, jusqu’à l’obsession, qu’il faut « travailler plus pour gagner plus », l’Académie imagine-t-elle que le monde patronal va s’empresser d’embaucher ou de garder les fibromyalgiques ?
* Dans
sa dernière intervention télévisuelle, Nicolas Sarkozy suggère de
travailler le dimanche, toujours dans l’idée de gagner plus… L’Académie
pense-t-elle que cela n’aurait aucun effet sur la santé des
fibromyalgiques ?
Mais oublions un peu ce personnage inutilement
omniprésent pour nous poser des questions par rapport au monde
patronal. En effet :
* Quel
patron acceptera que son employé atteint de fibromyalgie fasse des
pauses très fréquentes ? Pour ne parler que de mon propre cas, vous
vous doutez que j’aime mon travail sur le site, que j’aime réfléchir et
écrire des articles. Eh bien, n’en déplaise aux Académiciens, je ne
peux plus faire autrement que passer par de nombreuses pauses. Après
avoir écrit un article, il me faut, en général, plusieurs heures pour
récupérer et pouvoir retravailler. On ne peut pas me soupçonner de
« n’avoir pas envie de travailler », ni de paresse ou de mauvais esprit
face au travail ou au patronat, car je ne dépends de personne et ne
gagne pas un centime pour le travail que je fais. Franchement, soyons
réalistes et lucides, aucun patron n’accepterait cela !
* Quel
patron, dans notre ère d’hyper concurrence, d’hyper rentabilité et
d’hyper compétitivité, accepterait d’installer quelque part dans ses
locaux, un lieu servant de dortoir ? A mon avis, aucun ! Et pourtant,
notre fatigue en tant que fibromyalgiques nous oblige souvent, au pire
à nous allonger, au mieux à nous installer dans un fauteuil pour
attendre une hypothétique récupération qui a le mauvais goût de ne pas
venir toujours…
* Et
puis, quel patron acceptera de payer un taxi ou de faire chercher son
employé fibromyalgique pour l’amener au travail ? J’ai lâché le volant
très vite lorsque j’ai compris que j’étais fibromyalgique. Je ne
voulais prendre de risque ni pour les gens qui me croisaient ni pour
moi-même. Conduire, alors que souvent on est épuisé, est dangereux.
Alors, comment faire pour se rendre à son travail, sachant que le plus
souvent le lieu d’habitation et le lieu de travail sont éloignés l’un
de l’autre ? Prendre des transports en commun ? Encore faut-il qu’il y
en ait ! Et même, songeant aux villes qui ont un métro, il me semble
tout à fait illusoire de demander à des fibromyalgiques de le prendre,
compte tenu de la masse d’escaliers à utiliser. L’escalier est une
épreuve pour le fibromyalgique. Il ne faut pas longtemps pour que les
muscles des jambes refusent de grimper les marches…
Les Académiciens, parce qu’ils ne songent visiblement pas à interroger les malades (ou qu’ils refusent de le faire…), ne réalisent absolument pas qu’à partir d’un certain degré d’atteinte de la maladie, tout effort devient difficile, voire impossible. Avant d’être touché moi-même, j’avais de la peine à comprendre pourquoi de nombreux fibromyalgiques n’arrivaient plus à porter une tasse à leurs lèvres, pourquoi certains d’entre eux ne pouvaient plus tenir en main un récepteur téléphonique. Maintenant, je sais et je témoigne…
Refuser de tenir compte de l’avis des malades, refuser même d’en interroger quelques-uns au moment d’établir un rapport dont la vie sociale des malades va dépendre n’est pas seulement une erreur, c’est une faute ! Une faute qui va condamner un certain nombre de gens atteint « à la double peine ». La maladie est déjà très lourde à porter, nous n’avions pas besoin, en plus, qu’on nous euthanasie socialement !
Qu’en est-il de la crédibilité des prises de position de l’Académie ?
Pour confirmer ce que je disais au début de cette analyse, je persiste à dire que le temps des « élites » a atteint ses limites. C’est particulièrement visible dans le cas de l’Académie de Médecine. Car enfin, que penser d’une « Institution » qui fait tant d’erreurs graves ?
Lesquelles ? En voici trois exemples, tous vérifiables :
* 1) Amiante
Au cours des dernières décennies, l’Académie de médecine n’a pas cessé de se ridiculiser. Je n’en donnerai qu’un exemple entre mille : elle n’a jamais adressé au pouvoir politique le moindre avertissement contre les dangers de l’amiante, dont le caractère cancérigène avait été pourtant mis en lumière par un inspecteur du travail dès 1906. Il fallut attendre 1996 pour que l’Académie s’en inquiète… en retard sur tout le monde.
(source www.les4verites.com
* 2) Cancers et environnement
Mais, ce jeudi 13 septembre
2007, l’Académie de médecine vient de battre tous les records
d’impéritie en publiant (avec la complicité de l’Académie des sciences
et de quatre autres organismes officiels) un rapport sur les causes du
cancer en France qui est un monument de stupidité. On nous y
déclare solennellement que les principales causes du cancer sont le
tabagisme (43,5 %) et l’alcoolisme (12,4 %), ce qui ne nous apprend
rien. Mais l’on ose y prétendre que 1 % seulement des cancers peuvent être attribués « avec certitude » à la pollution.
(source : idem)
* 3) Les OGM
En se prononçant en faveur des OGM, les Académies
des sciences, de médecine et pharmacie sont-elles devenues des filiales
des grandes firmes multinationales de l’agroalimentaire et de la
pharmacie ? Après l’amiante et la dioxine, l’Académie de médecine et pharmacie et l’Académie des sciences tentent de dédouaner les OGM.
Source : www.france.attac.org
Il faut tirer les conclusions et oser dire que ce type d’Institution est non seulement inutile, mais qu’il est de plus gravement nuisible puisque par ses prises de positions l’Institution perpétue des erreurs qui portent un grave préjudice pour la santé de la population. En allant dans le sens des lobbies, elle nous trompe, permettant notre empoissonnement continuel.
Mais au-delà, nous pouvons, de bon droit, nous demander si ces « élites » n’obéissent pas tout simplement aux injonctions croisées des lobbies et du pouvoir. Or si tel est le cas, tout cela devient une affaire d’Etat pas très éloignée de l’affaire du sang contaminé il y a quelques années.
On pourrait donc rire de cette institution, mais nous aurions tort ; c’est avec la vie de chacun de nous qu’elle joue !
[1] terme que je trouve commode pour désigner la complicité entre les décideurs économiques et politiques
[2] Si l’un des membres de la docte académie me prouve le contraire, je m’en excuserai publiquement, ici, sur altermonde.
[3] Ceci m’a été confirmé par une spécialiste dans l’un des domaines médicaux. Dans sa branche, il n’est pas question que les « élites » écoutent l’avis des malades quant à l’efficacité de certaines thérapies…
jeudi 6 décembre 2007
par
Jean Dornac
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