Fibromyalgie: les critères diagnostiques
La fibromyalgie est un syndrome qui se caractérise essentiellement par une douleur diffuse et une fatigue intense. A cela, de nombreux autres symptômes accentuent encore la souffrance et le handicap quotidien: troubles du sommeil, dépression, troubles digestifs, maux de tête, etc. Mais quels sont exactement les critères diagnostiques et sur quoi repose le traitement?
La fibromyalgie figure dans la classification internationale
des maladies (CIM). Il s’agit toutefois davantage d’un syndrome que
d’une maladie, tellement les symptômes sont variés, diffus et
difficiles à quantifier. Mais depuis la publication en 1990 des
critères de classification par le Collège américain de rhumatologie,
les personnes atteintes de fibromyalgie ont pu être clairement identifiées et prises en charge.
L’existence d’une fibromyalgie est admise lorsqu’il
existe conjointement les deux critères suivants:
1) Une douleur diffuse pouvant atteindre toute partie
du corps et présente depuis plus de trois mois.
2) Des points douloureux à la pression.
Concernant
ce dernier critère, 18 points sensibles ont été retenus. Ils sont
souvent symétriques et correspondent à des zones d’insertion des
tendons de certains muscles.
Pour porter le diagnostic, au moins 11 points doivent être sensibles.
La fibromyalgie pourrait être considérée comme un trouble de
perception de la douleur, avec une réduction du seuil douloureux et un
manque de capacité d’adaptation à la douleur.
Mais en l’absence de
véritable cause identifiée, le traitement est celui des symptômes. Il
est pluridisciplinaire, associant des approches comportementale et
médicamenteuse.
Les thérapies cognitivo-comportementales sont
aujourd’hui au centre de la prise en charge. Elles permettent au malade
de mieux se connaître, de prendre conscience du contrôle qu’il peut
exercer sur ses symptômes douloureux et d’adopter des comportements
adéquats afin d’améliorer sa qualité de vie.
Des exercices en
balnéothérapie ainsi que des programmes de kinésithérapie comprenant
des exercices en aérobie et du stretching donnent également des
résultats intéressants.
Concernant la pharmacopée, il faut
savoir qu’il n’existe à ce jour aucun traitement ayant reçu une
autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication. Mais
les recherches en cours laissent présager que des médicaments
spécifiques pourraient être mis au point d’ici plusieurs années.
En
attendant, les antalgiques sont très utiles. On recourt aussi parfois
aux antidépresseurs, à des anti-convulsivants, voire même à des
antiparkinsoniens. Le choix des traitements se fait au cas par cas,
selon l’intensité des symptômes et de leur répercussion sur la qualité
de vie, tant familiale que professionnelle.
Rappelons que la fibromyalgie est un syndrome fréquent: 2 à 4% de la population souffrent de fibromyalgie…
@ Dr Philippe Presles
Académie nationale française de médecine, rapport janvier 2007; Recommandations de l’Eular (European League Against Rheumatism), mars 2007.